Guide APT sur la législation contre la torture-EN.pdf Guide APT sur la législation contre la torture-FR.pdf
Guide on anti-torture legislation Guide sur la législation contre la torture
2 2
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
The Association for the Prevention of Torture (APT) is an independent non-governmental organisation based in Geneva, working globally to prevent torture and other ill-treatment. L’Association pour la prévention de la torture (APT) est une organisation indépendante nongouvernementale basée à Genève, qui oeuvre dans le monde entier en faveur de la prévention de la torture et autres mauvais traitements.
The APT was founded in 1977 by the Swiss banker and lawyer Jean-Jacques Gautier. L’APT a été fondée en 1977 par le banquier et avocat suisse Jean-Jacques Gautier.
Since then the APT has become a leading organisation in its field. Depuis, l’APT est devenue une organisation leader dans son domaine.
Its expertise and advice is sought by international organisations, governments, human rights institutions and other actors. Son expertise et ses conseils sont demandés par des organisations internationales, des gouvernements, des institutions des droits humains et d’autres acteurs.
The APT has played a key role in establishing international and regional standards and mechanisms to prevent torture, among them the Optional Protocol to the UN Convention against Torture (OPCAT). L’APT a joué un rôle central dans la mise en place de normes et de mécanismes internationaux et régionaux visant à prévenir la torture, tels que le Protocole facultatif à la Convention des Nations unies contre la torture.
The APT’s vision is a torture free world where the rights and dignity of all persons deprived of liberty are respected. L’APT envisage un monde sans torture où les droits et la dignité de toutes les personnes privées de liberté sont respectés.
Association for the Prevention of Torture - APT P.O. Box 137 1211 Geneva 19 Switzerland Tel: +41 22 919 2170 apt@apt.ch www.apt.ch Association pour la prévention de la torture - APT B.P. 137 1211 Genève 19 Suisse Tél: +41 22 919 2170 apt@apt.ch www.apt.ch
The Convention against Torture Initiative (CTI) was launched in March 2014 by the Governments of Chile, Denmark, Ghana, Indonesia and Morocco. L’Initiative sur la Convention contre la torture (CTI) a été crée en mars 2014 par les gouvernements du Chili, du Danemark, du Ghana, de l’Indonésie et du Maroc.
Its aim is to secure the universal ratification and implementation of the UN Convention against Torture by 2024 through constructive engagement and sharing experiences between States. Son but est de s’assurer de la ratification et de la mise en œuvre universelle de la Convention des Nations Unies contre la Torture d’ici 2024 par l’engagement constructif et l’échange de bonnes pratiques entre États.
For more information on the CTI, including how to join the CTI Group of Friends, visit www.cti2024.org Pour plus d’informations sur le CTI, y inclus comment devenir membre du groupe d’amis du CTI, rendez-vous sur www.cti2024.org
Convention against Torture Initiative - CTI Secretariat Route de Ferney 10 1202 Geneva Switzerland info@cti2024.org Initiative sur la Convention contre la torture - CTI Secrétariat Route de Ferney 10 1202 Genève Suisse info@cti2024.org
© 2016, Association for the Prevention of Torture (APT) and Convention against Torture Initiative (CTI). © 2016, Association pour la prévention de la torture (APT) et Initiative sur la Convention contre la torture (CTI).
All rights reserved. Tous droits réservés.
Materials contained in this publication may be freely quoted or reprinted, provided credit is given to the source. Le contenu de cette publication peut être librement cité ou réimprimé, à condition de citer la source.
Requests for permission to reproduce or translate the publication should be addressed to the APT and CTI. Les demandes d’autorisation de reproduction et/ou de traduction de la publication doivent être adressées à l’APT et à CTI.
Translations of this guide are available in French and Portuguese. Traduction française : Salvatore Sagues et Sara Dezaley
ISBN: 978-2-940337-94-1 ISBN: 978-2-940337-95-8
3 3
Table of Contents Table des matières
Acknowledgements 7 Remerciements 7
Introduction 9 Introduction 9
How to use this guide? Comment utiliser ce guide ?
9 10
Chapter 1 - Definition of torture 11 Chapitre 1 - Définition de la torture 13
The Convention requires States parties to criminalise torture as a separate and specific crime 12 La Convention fait obligation aux États parties d’ériger la torture en crime distinct et spécifique 14
The Convention requires States parties to define torture in a manner that, at a minimum, adopts all the elements of article 1 of the Convention 12 The definition of torture - Four cumulative elements 13 The lawful sanctions clause 14 La Convention fait obligation aux États parties de définir la torture en adoptant, à tout le moins, tous les éléments de l’article premier de la Convention 15 La définition de la torture – Quatre éléments cumulatifs 16 La clause relative aux sanctions légitimes 17
The Convention requires States parties to explicitly affirm the absolute prohibition of torture; the defence of superior orders is to be excluded 17 La Convention fait obligation aux États parties d’affirmer explicitement la prohibition absolue de la torture ; les moyens de défense relatifs aux ordres d’un supérieur doivent être exclus 20
States parties may consider defining torture to include non-state and private actors 18 Les États parties ont la possibilité d’inclure les acteurs non étatiques et privés dans la définition de la torture 22
States parties may consider criminalising cruel, inhuman or degrading treatment or punishment 19 Les États parties ont la possibilité d’ériger en crimes les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants 22
The Convention requires State parties to penalise torture with punishments commensurate to the gravity of the crime. La Convention fait obligation aux États parties de sanctionner la torture en imposant des peines proportionnelles à la gravité du crime.
The Committee recommends that States parties penalise torture with punishments ranging from a minimum of six years of imprisonment 20 Le Comité recommande que les États parties sanctionnent la torture en imposant des peines minimales de six ans d’emprisonnement 24
Summary of the elements – Chapter 1 – Definition of torture 22 Primary elements 22 Résumé des éléments – Chapitre 1 – Définition de la torture 26 Éléments essentiels 26
Recommended elements 22 Éléments recommandés 26
Optional elements 22 Éléments optionnels 26
Chapter 2 – Modes of liability 23 Chapitre 2 – Formes de responsabilité 27
The Convention requires States parties to criminalise the commission and the attempt to commit torture, complicity in torture, other forms of participation in torture, instigation of, and incitement to torture, as well as acts by public officials that acquiesce or consent to torture 23 La Convention fait obligation aux États parties d’ériger en crimes la perpétration et la tentative de commettre un acte de torture, la complicité de torture, d’autres formes de participation à un acte de torture, l’instigation et l’incitation à la torture, ainsi que les actes des agents de l’État qui consentent de manière exprès ou tacite à la perpétration d’actes de torture 27
Summary of the elements – Chapter 2 – Modes of liability 25 Primary elements 25 Résumé des éléments – Chapitre 2 – Formes de responsabilité 29 Éléments essentiels 29
Chapter 3 – The exclusionary rule 27 Chapitre 3 – la règle d’exclusion 31
The Convention requires States parties to explicitly exclude evidence derived by torture in all proceedings 27 La Convention fait obligation aux États parties d’exclure de toute procédure les éléments de preuve obtenus par la torture 31
The Committee considers that the exclusionary rule is to be extended to evidence derived by CIDTP 29 4 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE 9. Le Comité estime que la règle d’exclusion devrait être étendue aux éléments de preuve obtenus par le recours à des PTCID 33
The Committee considers that the burden of proof is on the prosecution to show that evidence was collected lawfully, where there is an allegation that evidence was obtained by torture 29 Le Comité estime que la charge de la preuve incombe à l’accusation qui doit démontrer que les éléments de preuve ont été recueillis légalement, en cas d’allégation de torture 34
The Committee considers that the exclusionary rule applies to all forms of evidence 30 Le Comité estime que la règle d’exclusion s’applique à tous les moyens de preuve 34
Summary of the elements – Chapter 3 – The exclusionary rule 30 Primary elements 30 Résumé des éléments – Chapitre 3 – la règle d’exclusion 35 Éléments essentiels 35
Chapter 4 – Jurisdiction 31 Chapitre 4 – Compétence 37
The Convention requires States parties to establish competence over any alleged case of torture committed on territory under their jurisdiction, or a ship or plane under its flag 31 La Convention fait obligation à chaque État partie d’établir sa compétence sur tout cas présumé de torture commis sur tout territoire relevant de sa juridiction, ou à bord d’un navire ou d’un avion immatriculés dans cet État. 37
The Convention requires States parties to establish jurisdiction over any alleged case of torture committed by one of its nationals 32 La Convention fait obligation aux États parties d’établir leur compétence sur tout cas présumé de torture commis par un de leurs ressortissants 38
The Convention requires States parties to establish universal jurisdiction over any alleged offender present in the territory under its jurisdiction 33 La Convention fait obligation aux États parties d’établir leur compétence universelle sur tout auteur présumé d’actes de torture se trouvant sur tout territoire sous leur juridiction 39
The Convention and the Committee recommend that States parties establish jurisdiction over cases where their nationals have been victim of torture 34 La Convention et le Comité recommandent que les États parties établissent leur compétence sur les cas où leurs ressortissants ont été victimes de torture 41
Summary of the elements – Chapter 4 – Jurisdiction 35 Résumé des éléments – Chapitre 4 – Compétence 41
Primary elements 35 Éléments essentiels 41
Recommended elements 35 Éléments recommandés 42
Chapter 5 – Complaints, investigations, prosecutions and extradition 37 Chapitre 5 – Plaintes, enquêtes, poursuites judiciaires et extraditions 43
The Convention requires States parties to ensure a right to complain to competent authorities and protect victims and witnesses against reprisals 38 La Convention fait obligation aux États parties de garantir le droit de déposer plainte devant les autorités compétentes et de protéger les victimes et les témoins contre des représailles 44
The Convention requires States parties to ensure prompt and impartial investigations of allegations of torture 39 La Convention fait obligation aux États parties de veiller aux lancements d’enquêtes sans délais et impartiales sur les allégations de torture 45
The Convention requires States parties to prosecute alleged perpetrators of torture, or extradite them 40 La Convention fait obligation aux États parties de poursuivre en justice ou d’extrader les auteurs présumés d’actes de torture 46
The Convention requires States parties to enable the extradition of alleged torturers 41 La Convention fait obligation aux États parties d’autoriser l’extradition des tortionnaires présumés 47
The Convention requires States parties to afford one another mutual judicial assistance in criminal proceedings related to torture 41 La Convention fait obligation aux États parties de se prêter mutuellement assistance en matière judiciaire dans les procédures pénales relatives à des cas de torture 48
Summary of the elements – Chapter 5 – Complaints, investigations, prosecutions and extradition 42 Résumé des éléments – Chapitre 5 – Plaintes, enquêtes, poursuites judiciaires et extraditions 48
Primary elements 42 Éléments essentiels 48
Chapter 6 – Amnesties, immunity, statute of limitations and other impediments 43 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE Chapitre 6 – Amnisties, immunités, prescription et autres obstacles juridiques 49
The Committee considers that States parties are not to enact any amnesties which extend to cases of torture 43 Le Comité estime que les États parties ne doivent pas promulguer des lois d’amnistie pour les auteurs d’actes de torture 49
The Committee considers that immunity for the crime of torture is to be excluded 44 5 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION Le Comité considère qu’une immunité pour crime de torture ne doit jamais être accordée 50
The Committee considers that States parties are not to provide for statute of limitations with regards to the crime of torture 44 Le Comité estime que les États parties ne doivent pas prévoir un délai de prescription pour le crime de torture 50
The Committee considers that States parties are not to allow other impediments to prosecution and punishment for torture 45 Le Comité estime que les États parties doivent empêcher tout autre obstacle juridique à la poursuite et la répression des actes de torture 51
Summary of the elements - Chapter 6 – Amnesties, immunity, statute of limitations and other impediments 45 Résumé des éléments – Chapitre 6 – Amnisties, immunités, prescription et autres obstacles juridiques 51
Primary elements 45 Éléments essentiels 51
Chapter 7 – Non-refoulement 47 Chapitre 7 – Non-refoulement 53
The Convention requires States parties to incorporate the principle of non-refoulement 47 La Convention fait obligation aux États parties d’intégrer dans leur législation nationale le principe de non-refoulement 53
The UN Human Rights Committee and other bodies and courts considers applying the principle of non-refoulement to risks of CIDTP 50 Le Comité des droits de l’homme et d’autres organes et tribunaux ont introduit la possibilité d’appliquer le principe de non-refoulement aux personnes exposées au risque de PTCID 56
Summary of the elements – Chapter 7 – Non-refoulement 51 Résumé des éléments – Chapitre 7 – Non-refoulement 57
Primary elements 51 Éléments essentiels 57
Recommended elements 51 Éléments recommandés 57
Chapter 8 – Redress 53 Chapitre 8 – Réparation 59
The Convention requires States parties to enact legislation recognising a right to redress for victims of torture 53 La Convention fait obligation aux États parties d’adopter une législation reconnaissant un droit à réparation pour les victimes de torture 59
The Committee considers that States parties are to enact legislation recognising a right to redress for victims of CIDTP 54 Le Comité estime que les États parties doivent adopter une législation reconnaissant un droit à réparation pour les victimes de PTCID 60
The Committee considers that States parties are to ensure forms of reparation that include restitution, compensation, rehabilitation, satisfaction, and guarantees of non-repetition 55 Le Comité estime que les États parties doivent garantir des formes de réparation qui incluent la restitution, l’indemnisation, la réadaptation, la satisfaction et les garanties de non-répétition 61
The Committee recommends that States parties ensure civil reparation without prior criminal proceedings 56 Le Comité recommande que les États parties veillent à ce que les victimes puissent obtenir une réparation au civil indépendamment d’éventuelles poursuites pénales 63
The Committee considers that victims entitled to redress are all those who suffered from torture, suffered while trying to prevent torture and family and dependents of immediate victims 56 Le Comité considère que les victimes ayant droit à réparation incluent les personnes qui ont subi des actes de torture, qui ont subi un préjudice en essayant de prévenir la torture ainsi que les proches et les personnes à charge des victimes directes 63
Summary of the elements – Chapter 8 – Redress 57 Résumé des éléments – Chapitre 8 – Réparation 64
Primary elements 57 Éléments essentiels 64
Recommended elements 57 Éléments recommandés 64
Addendum – The compiled list of elements 59 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE Addendum – Liste compilée des éléments 65
Definition of torture 59 Définition de la torture 65
Primary elements 59 Éléments essentiels 65
Recommended elements 59 Éléments recommandés 65
Optional elements 59 Éléments optionnels 65
Modes of liability 59 Formes de responsabilité 65
Primary elements 59 Éléments essentiels 65
Exclusionary rule 60 La règle d’exclusion 66
Primary elements 60 6 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION Éléments essentiels 66
Jurisdiction 60 Compétence 66
Primary elements 60 Éléments essentiels 66
Recommended elements 60 Éléments recommandés 66
Complaints, investigations, prosecutions and extradition 60 Primary elements 60 Plaintes, enquêtes, poursuites judiciaires et extraditions 66 Éléments essentiels 66
Amnesties, immunity, statute of limitations and other impediments 60 Primary elements 61 Amnisties, immunités, prescription et autres obstacles juridiques 67 Éléments essentiels 67
Non-refoulement 61 Non-refoulement 67
Primary elements 61 Éléments essentiels 67
Recommended elements 61 Éléments recommandés 67
Redress 61 Réparation 67
Primary elements 61 Éléments essentiels 67
Recommended elements 61 Éléments recommandés 68
7 7
Acknowledgements Remerciements
The APT would like to thank the Convention against Torture Initiative (CTI) for funding this guide. L’APT tient à remercier l’Initiative sur la Convention contre la torture (CTI) pour le financement de ce guide.
The APT would also like to thank: L’APT souhaite également remercier :
Anne Lardy (Advocacy and Legal Advisor, APT) as the author of this document; Anne Lardy (Conseillère Juridique et Plaidoyer, APT) qui a élaboré ce document ;
Dr. Alice Edwards (Head of Secretariat, CTI), 1 Susan Mccrory (Board Member, APT), Mark Thomson (Secretary General, APT), Barbara Bernath (Chief of Operations, APT), Matthew Sands (Legal Advisor, APT), Jean-Baptiste Niyizurugero (Africa Regional Programme Officer, APT) for reviewing this document. Dr. Alice Edwards (Cheffe du Secrétariat, CTI, 1 Susan Mc Crory (membre du Conseil, APT), Mark Thomson (Secrétaire Général, APT), Barbara Bernath (Cheffe des opérations, APT), Matthew Sands (Conseiller juridique, APT) et Jean-Baptiste Niyizurugero (Responsable du programme Afrique, APT) qui ont révisé le guide.
A particular acknowledgement should also be given to Juliana Edo, Ryan Alexandra Hileman and Konstantin Kleine from the Graduate Institute of International and Development Studies for preparing background research on the guide. La contribution de Juliana Edo, Ryan Alexandra Hileman et Konstantin Klein de l’Institut de hautes études internationales et du développement doit également tout particulièrement être mentionnée, puisqu’ils ont effectué les recherches préliminaires qui ont servi de base pour ce Guide.
The APT would also like to extend their gratitude to Anja Härtwig (Publications Officer, APT) who was in charge of the layout of this guide. L’APT souhaite également exprimer sa gratitude envers Anja Härtwig (Responsable des publications, APT) qui a effectué la mise en page de ce guide.
Finally, the APT is grateful to all former and current members of staff who have worked on this topic over the last few years, building the ground to draft this document. Enfin, l’APT remercie tous les membres anciens et actuels de son personnel qui ont travaillé sur ce sujet au cours des dernières années, et ont ainsi préparé le terrain à l’élaboration de ce document.
The content of this document does not necessarily reflect the CTI’s Core Group’s views. Le contenu du présent document ne reflète pas nécessairement les opinions du Core group de l’initiative CTI.
8 8
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
9 9
Introduction Introduction
When a State accedes to or ratifies the United Nations Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (the Convention or the UNCAT) it agrees to fight impunity by making torture a crime and investigating and prosecuting allegations of torture; to provide redress to victims, to exclude statements acquired through torture from all proceedings, and to take legislative and other measures to prevent torture, among other things. Lorsqu’un État ratifie la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (ci-après la Convention) ou adhère à ce traité, il s’engage à lutter contre l’impunité en érigeant la torture en crime, en enquêtant sur les allégations de torture et en poursuivant en justice les auteurs présumés de ces actes ; il s’engage aussi à fournir réparation aux victimes, à exclure de toute procédure les déclarations obtenues par la torture, et à prendre des mesures législatives et autres pour prévenir, entre autres, la torture.
One part of implementing the Convention against Torture at the national level is analysing the body of existing domestic laws to determine whether the State already meets its obligations in terms of legislative frameworks, and then, as necessary, amending existing laws or drafting entirely new laws. La mise en œuvre de la Convention contre la torture au niveau national requiert notamment d’analyser la législation nationale en vigueur afin de déterminer si l’État répond à ses obligations en ce qui concerne le cadre normatif afin, ensuite, si nécessaire, de modifier la législation en vigueur ou de rédiger une nouvelle législation.
The United Nations Committee against Torture (the Committee or the CAT), as the body assigned responsibility under the treaty for monitoring implementation of the Convention by States parties, regularly recommends to States reporting to it to enact legislation, including, in particular, legislation that makes torture a crime in accordance with articles 1 and 4 of the Convention. Le Comité des Nations Unies contre la torture (le Comité ou le CAT) - l’organe chargé aux termes de la Convention d’effectuer un suivi de la mise en œuvre de ce traité par les États parties - recommande régulièrement aux États, qui lui rendent compte de leurs actions en la matière, d’adopter des lois, y compris, en particulier, une législation qui érige la torture en crime conformément aux articles premier et 4 de la Convention.
The Committee has also referred to the need to enact implementing legislation in its General Comments. Le Comité a également évoqué, dans ses Observations générales, la nécessité d’adopter une législation d’application de ces dispositions.
While there is continued focus at the United Nations’ level on the importance of enacting legislation that implements the Convention against Torture, there are few practical tools and examples of good practices that are easily accessible for national level actors to consult. Cependant, malgré l’importance soulignée continuellement par les organes des Nations Unies d’adopter une législation de mise en œuvre de la Convention contre la torture, les acteurs nationaux ont peu d’outils et d’exemples de bonnes pratiques facilement accessibles pour remplir cette obligation.
In order to bridge this information gap and support adoption of anti-torture legislation that implements the Convention against Torture at the national level, the Convention against Torture Initiative (CTI) commissioned the Association for the Prevention of Torture (APT) to draft this guide on anti-torture legislation. Afin de combler cette lacune et de soutenir l’adoption d’un cadre législatif contre la torture mettant en œuvre la Convention contre la torture au niveau national, l’Initiative sur la Convention contre la torture (CTI) a chargé l’Association pour la prévention de la torture (APT) d’élaborer ce guide sur la législation contre la torture.
In a practical format, this document is primarily intended to assist lawmakers in drafting specific anti-torture legislation or in revising existing domestic laws, such as criminal codes, laws on reparations for criminal acts or on civil procedures, etc. Adoptant un format pratique, le présent document vise principalement à aider les législateurs à élaborer une législation spécifique contre la torture ou à réviser les lois nationales en vigueur, telles que les codes pénaux ou la législation relative aux réparations pour les actes criminels ou aux procédures civiles.
It is hoped that this guide will assist States to give effect to their obligations under the Convention. Nous espérons que ce guide aidera les États à donner effet à leurs obligations aux termes de la Convention.
It might be also useful for actors from civil society or international and regional organizations advocating for the adoption of a legal framework on torture at the national level. Ce document peut également être utile pour les acteurs de la société civile ou les organisations internationales et régionales qui mènent un plaidoyer pour l’adoption d’un cadre juridique de lutte contre la torture au niveau national.
The guide also promotes existing good practices by providing examples of national legislation drawn from different regions and in different languages. Le guide encourage également les bonnes pratiques existantes en présentant des exemples de législations nationales issues de différentes régions et rédigées dans différentes langues. 10 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
How to use this guide? Comment utiliser ce guide ?
With a view to identifying the elements of national legislation that provide the most relevant and meaningful protection, the guide uses State obligations under the Convention as a starting point. Afin d’identifier les éléments que la législation nationale doit comporter pour assurer la protection la plus adéquate et efficace, le guide prend pour point de départ les obligations incombant aux États en vertu de la Convention.
Therefore, State parties to the UNCAT are the primary targets of the guide to assist them to fulfil their conventional obligations. Les États parties à la Convention sont donc les destinataires principaux de ce guide qui vise à les aider à respecter leurs obligations conventionnelles.
As a multilateral treaty with the object and purpose of eradicating torture and combatting impunity, the Convention is indeed a primary and compelling source for norms to combat torture. Traité multilatéral dont l’objet et le but sont l’éradication de la torture et la lutte contre l’impunité, la Convention est, de fait, une source primaire et incontestable pour les cadres normatifs de lutte contre la torture.
The Committee against Torture has a special role 10 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION Le Comité contre la torture joue un rôle important à cet égard de clarification des obligations des États aux termes de la Convention.
in substantiating the obligations of States under the Convention. In particular, the Committee’s General Comments as well as its jurisprudence and concluding observations to State party reports are authoritative sources of the content of Convention obligations. En particulier, les observations générales du Comité ainsi que sa jurisprudence et ses observations finales relatives aux rapports soumis par les États parties sont des sources faisant autorité qui expliquent le contenu des obligations de la Convention.
Sources outside the Convention framework have also been reviewed. Nous avons également examiné des sources externes au cadre mis en place par la Convention contre la torture.
This included the work of other human rights treaty bodies: of special guidance as a comparison was the Human Rights Committee (the CCPR), the body tasked with interpreting the International Covenant on Civil and Political Rights (the ICCPR), including the Covenant’s article 7 on the prohibition of torture. Celles-ci incluent les travaux d’autres organes de traités des droits humains : ainsi, les décisions du Comité des droits de l’homme (CCPR), l’organe chargé d’interpréter le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), et notamment son article 7 relatif à l’interdiction de la torture, sont particulièrement utiles, à titre de comparaison.
Relevant jurisprudence of courts, scholarly articles, non-governmental organisations’ reports, and reports arising out of expert meetings are also referenced in the guide. Le guide mentionne également d’autres sources pertinentes issues de la jurisprudence, de travaux scientifiques, de rapports d’organisations non gouvernementales ainsi que des conclusions de réunions d’experts.
The substantive part of the document is divided by thematic chapters, each starting with the relevant articles of the Convention the guide refers to. Le guide est organisé en huit chapitres thématiques, qui commencent à chaque fois par une présentation des articles pertinents de la Convention mentionnés dans ce guide.
Differences are made between four categories of elements: Quatre catégories d’éléments y sont différenciées :
Elements where States parties have an obligation to legislate according to the Convention (when the Convention explicitly requires State parties to do so); Éléments introduisant pour les États parties une obligation de légiférer aux termes de la Convention (lorsque la Convention requiert explicitement des États parties qu’ils prennent des mesures d’ordre législatif) ;
Elements where the CAT considers that States must legislate in order to respect the Convention; Éléments introduisant pour les États parties une obligation de légiférer selon le Comité afin de respecter la Convention ;
Elements that States parties should implement according to recommendations made by the CAT, the CCPR or other bodies and courts; Éléments que les États parties devraient mettre en œuvre sur la base des recommandations formulées par le Comité des Nations Unies contre la torture ou autres organes de traités des droits humains ou tribunaux ;
And other elements that States parties are encouraged to consider implementing. Et d’autres éléments que les États parties sont encouragés à mettre en œuvre.
In each chapter, several elements that legislation should contain are listed. Chaque chapitre énumère plusieurs éléments qui doivent ou devraient être inclus dans la législation nationale.
Argumentation on why those elements are needed is given after each element. Chacun de ces éléments est assorti d’une série d’arguments expliquant la nécessité de les inclure.
When available, examples from various countries are given, to illustrate how States have legislated on those elements in their national legislation. Le cas échéant, des exemples provenant de différents pays sont présentés afin d’illustrer comment les États ont incorporé ces éléments dans leur législation nationale.
The examples given are not exhaustive but are rather positive illustrations of national practice. Ces exemples n’ont pas une visée exhaustive ; ils visent plutôt à illustrer de manière positive des pratiques nationales.
Efforts were made to gather examples from countries in different regions, from different legal traditions and from countries with different languages. Nous nous sommes efforcés de présenter des exemples reflétant différentes régions du monde, diverses traditions juridiques et des pays ayant des langues différentes.
Les lois ayant une version officielle en français 11 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE sont directement citées dans le texte du Guide.
Direct quotes from articles are inserted whenever an official English translation exists. Des citations directes d’articles sont insérées en note de bas de page lorsqu’il existe une version ou traduction officielle en anglais et leur contenu est synthétisé dans le corps du texte.
If this is not the case, the content of the legislation is summarised and links to the legislation in its original version are given in footnotes. Lorsque ce n’est pas le cas, le contenu de la législation est résumé dans le texte et des liens vers la législation dans sa version originale sont mentionnés en note de bas de page.
After each chapter, a summary of all elements is given, clearly mentioning if the element is a primary element, a recommended element or an optional one. Chaque chapitre se conclut par un résumé de tous les éléments qui précise clairement s’il s’agit d’un élément essentiel, d’un élément recommandé ou optionnel.
One annex follows the substantive part: a compilation of all the elements contained in the substantive part, presented as a list regrouping the 31 elements. Le guide est assorti d’une annexe qui compile, sous la forme d’une liste, les 31 éléments mentionnés dans le document. 12 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
11 13
Chapter 1 - Definition of torture Chapitre 1 - Définition de la torture
Relevant Articles from the United Nations Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment: Articles pertinents de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
Article 1 Article 1
For the purposes of this Convention, the term “torture” means any act by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person for such purposes as obtaining from him or a third person information or a confession, punishing him for an act he or a third person has committed or is suspected of having committed, or intimidating or coercing him or a third person, or for any reason based on discrimination of any kind, when such pain or suffering is inflicted by or at the instigation of or with the consent or acquiescence of a public official or other person acting in an official capacity. Aux fins de la présente Convention, le terme «torture» désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite.
It does not include pain or suffering arising only from, inherent in or incidental to lawful sanctions. Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles.
This article is without prejudice to any international instrument or national legislation which does or may contain provisions of wider application. Cet article est sans préjudice de tout instrument international ou de toute loi nationale qui contient ou peut contenir des dispositions de portée plus large.
Article 2 Article 2
Each State Party shall take effective legislative, administrative, judicial or other measures to prevent acts of torture in any territory under its jurisdiction. Tout État partie prend des mesures législatives, administratives, judiciaires et autres mesures efficaces pour empêcher que des actes de torture soient commis dans tout territoire sous sa juridiction.
No exceptional circumstances whatsoever, whether a state of war or a threat of war, internal political instability or any other public emergency, may be invoked as a justification of torture. Aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture.
An order from a superior officer or a public authority may not be invoked as a justification of torture. L’ordre d’un supérieur ou d’une autorité publique ne peut être invoqué pour justifier la torture.
Article 4 Article 4
Each State Party shall ensure that all acts of torture are offences under its criminal law. Tout État partie veille à ce que tous les actes de torture constituent des infractions au regard de son droit pénal.
The same shall apply to an attempt to commit torture and to an act by any person which constitutes complicity or participation in torture. Il en est de même de la tentative de pratiquer la torture ou de tout acte commis par n’importe quelle personne qui constitue une complicité ou une participation à l’acte de torture.
Each State Party shall make these offences punishable by appropriate penalties which take into account their grave nature. Tout État partie rend ces infractions passibles de peines appropriées qui prennent en considération leur gravité.
Article 16 Article 16
Each State Party shall undertake to prevent in any territory under its jurisdiction other acts of cruel, inhuman or degrading treatment or punishment which do not amount to torture as defined in article I, when such acts are committed by or at the instigation of or with the consent or acquiescence of a public official or other person acting in an official capacity. Tout État partie s’engage à interdire dans tout territoire sous sa juridiction d’autres actes constitutifs de peines ou traitements cruels, inhumains ou 14
In particular, the obligations contained in articles 10, 11, 12 and 13 shall apply with the substitution for references to torture of references to other forms of cruel, inhuman or degrading treatment or punishment. 12 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE dégradants qui ne sont pas des actes de torture telle qu’elle est définie à l’article premier lorsque de tels actes sont commis par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel, ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. En particulier, les obligations énoncées aux articles 10, 11, 12 et 13 sont applicables moyennant le remplacement de la mention de la torture par la mention d’autres formes de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
The provisions of this Convention are without prejudice to the provisions of any other international instrument or national law which prohibits cruel, inhuman or degrading treatment or punishment or which relates to extradition or expulsion. Les dispositions de la présente Convention sont sans préjudice des dispositions de tout autre instrument international ou de la loi nationale qui interdisent les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou qui ont trait à l’extradition ou à l’expulsion.
The Convention requires States parties to criminalise torture as a separate and specific crime La Convention fait obligation aux États parties d’ériger la torture en crime distinct et spécifique
The requirement that a State criminalise the act of torture is a basic obligation under the Convention. Tout État doit ériger la torture en crime ; il s’agit là d’une obligation fondamentale aux termes de la Convention contre la torture.
Under article 4 of the Convention, every State party “shall ensure that all acts of torture are offences under its criminal law”. L’article 4 de la Convention requiert que chaque État partie « veille à ce que tous les actes de torture constituent des infractions au regard de son droit pénal ».
This article is understood to oblige State parties to criminalise torture as a specific crime, separate from other types of offences found in criminal law. Cet article est interprété comme faisant obligation aux États parties d’ériger la torture en crime spécifique, distinct des autres types d’infractions prévues dans le droit pénal.
In its General Comment N°2, the Committee against Torture emphasised that torture must be made a distinct crime as this will “directly advance the Convention’s overarching aim”. Dans son Observation générale N°2, le Comité contre la torture a souligné que la torture doit être érigée en un crime distinct, car cela « servira directement l’objectif primordial de la Convention ».
2 2
3 3
4 4
5 5
The Convention requires States parties to define torture in a manner that, at a minimum, adopts all the elements of article 1 of the Convention The first step in understanding how a State can best draft anti-torture legislation is by clarifying the definition of torture under the Convention. The Committee clearly requires domestic legislation to follow, at a minimum, the definition contained in article 1 of the UNCAT. Comité contre la torture, Observation générale N°2 : Application de l’article 2 par les États parties,
The Committee recommends in almost every 2 CAT, General Comment N°2: Implementation of Article 2 by States Parties (24 January 2008) UN Doc. (24 janvier 2008), Doc.
CAT/C/GC/2, § 11. ONU CAT/C/GC/2, § 11.
All of the examples given in this guide are from a country with a separate crime of torture. Examples include: the Philippines, the Maldives; Australia, Canada, Luxembourg, Morocco, New Zealand, Madagascar, South Africa, Uganda, Panama, Brazil, Argentina, Paraguay, El Salvador, Norway, Sri Lanka and Germany. Tous les exemples donnés dans ces lignes directrices proviennent de pays qui ont érigé la torture en crime distinct, notamment les Philippines, les Maldives, l’Australie, le Canada, le Luxembourg, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, Madagascar, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Panama, le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, le Salvador, la Norvège, le Sri Lanka et l’Allemagne.
Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, Law 13/2013 (23 December 2013), Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, Loi 13/2013 (23 décembre 2013),
Law 13/2013, article 11, available at http://mvlaw.gov.mv/pdf/ganoon/chapterviii/13-2013.pdf (last accessed in February 2016). Loi 13/2013, article 11, disponible sur : http://mvlaw.gov.mv/pdf/ganoon/chapterviii/13-2013.pdf (consulté en février 2016). 5 “Torture as a crime shall not absorb or shall not be absorbed by any other crime or felony committed as a consequence, or as a means in the conduct or commission thereof.
Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, Republic Act N°9745 (10 November 2009), section 15, available at http://www.congress.gov.ph/download/ra_14/RA09745.pdf (last accessed February 2016). In which case, torture shall be treated as a separate and independent criminal act whose penalties shall be imposable without prejudice to any other criminal liability provided for by domestic and international laws.”, Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, Republic Act N°9745 (10 novembre 2009), article 15, disponible sur : http://www.congress.gov.ph/ download/ra_14/RA09745.pdf (consulté en février 2016).
Many States have adopted a separate and specific crime of torture in their national legislation. De nombreux États ont érigé la torture en un crime distinct et spécifique dans leur législation nationale.
Examples of those States will be given under section 2 below on the definition of torture. Certains de ces États sont mentionnés dans la section 2 relative à la définition de la torture.
Here, the Philippines and the Maldives have clearly stated in their national legislation that the crime of torture shall be considered a criminal offence separate from other crimes. Ici, les Philippines et les Maldives ont clairement indiqué dans leur législation nationale que le crime de torture constitue une infraction pénale distincte des autres crimes.
3 3
Article 3(a) of Maldives’ Act on the Prohibition and Prevention of Torture also specifies that torture shall be considered a separate criminal offence. Aux Maldives, l’article 3(a) de la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture précise également que la torture doit constituer une infraction pénale distincte.
4 4
Section 15 of the Philippines’ Anti-Torture Act provides specifically that “torture as a crime shall not absorb or shall not be absorbed by any other crime or felony committed as a consequence, or as a means in the conduct or commission thereof. In which case, torture shall be treated as a separate and independent criminal act whose penalties shall be imposable without prejudice to any other criminal liability provided for by domestic and international laws.” Aux Philippines, l’article 15 de la loi contre la torture (Anti-Torture Act) affirme le caractère distinct et spécifique de l’infraction de torture, qui ne saurait être assimilée à aucun autre crime, ainsi que de la sanction qui lui est liée.
5 5
13 15
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
concluding observation that a State shall enact the crime of torture “as defined by the Convention” 6 or that the “definition encompasses all the elements of article 1 of the Convention”. La Convention fait obligation aux États parties de définir la torture en adoptant, à tout le moins, tous les éléments de l’article premier de la Convention Pour comprendre ce que doit recouvrer une législation adéquate contre la torture, il convient d’abord de clarifier la définition de la torture adoptée aux termes de la Convention. Le Comité exige clairement que la législation nationale respecte, au minimum, la définition contenue dans l’article premier de la Convention.
In its General Comment N°2 on how to introduce effective measures to prevent torture, the Committee asserted that States shall draft their domestic legislation “in accordance, at a minimum, with the elements of torture as defined in article 1 of the Convention”. Dans quasiment toutes ses observations finales, le Comité recommande aux États d’ériger la torture en infraction « telle que définie dans la Convention » 6 ou de faire en sorte que la « définition englobe tous les éléments de l’article premier de la Convention ». 7 Dans son Observation générale N°2 sur la manière d’adopter des mesures efficaces pour prévenir la torture, le Comité a affirmé que les États devaient élaborer leur législation nationale « en se fond[ant] à tout le moins sur la définition de la torture figurant à l’article premier de la Convention ».
Although it is the view of the Committee that States parties adopt a definition similar to the one contained in the Convention, they also acknowledge that States have the possibility to provide a definition that is even more protective and that “advances the object and purpose of the Convention”. Si le Comité estime que les États parties doivent adopter une définition similaire à celle contenue dans la Convention, il reconnaît également que les États ont la possibilité d’adopter une définition offrant une plus grande protection et que cette portée plus vaste peut servir « l’objet et le but de la Convention ».
9 9
So what are the elements contained in the definition that need to be reflected in the definition of torture? Quels sont, dès lors, les éléments contenus dans la définition qui doivent être reflétés dans la définition de la torture ?
Article 1 of the Convention defines torture as follows: “For the purposes of this Convention, the term “torture” means: L’article premier de la Convention définit la torture comme suit : « Aux fins de la présente Convention, le terme «torture» désigne :
any act by which severe pain or suffering, whether physical or mental, tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales,
is intentionally inflicted on a person, sont intentionnellement infligées à une personne,
for such purposes as obtaining from him or a third person information or a confession, punishing him for an act he or a third person has committed or is suspected of having committed, or intimidating or coercing him or a third person, or for any reason based on discrimination of any kind, aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit,
when such pain or suffering is inflicted by or at the instigation of or with the consent or acquiescence of a public official or other person acting in an official capacity, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite,
It does not include pain or suffering arising only from, inherent in or incidental to lawful sanctions.” (emphasis and format added) The definition of torture - Four cumulative elements Severe mental or physical suffering must be inflicted: article 1 of the Convention clarifies that “the term “torture” means any act by which severe pain or suffering, whether physical or mental is intentionally inflicted (…)”. Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles.
It is difficult to assess the severity element through objective criteria. » (c’est nous qui soulignons et qui adoptons cette présentation).
Rather, to meet the condition that torture must be “severe”, it is widely accepted that this is to be interpreted in light of the facts of each case, taking into account the particulars of each victim and the context in which those acts were committed. 10 Act or omission must be inflicted intentionally: the act or omission causing suffering must be intentional. Torture cannot be committed negligently. However, although there is no mention in the Convention of a crime of omission, it is recommended in international law that the definition does include an offence by
CAT, Concluding observations of the Committee against Torture on Bosnia and Herzegovina CAT, Observations finales du Comité contre la torture sur la Bosnie-Herzégovine (20 janvier 2011),
(20 January 2011), UN Doc. Doc.
CAT/C/BIH/CO/2-5, § 8. ONU CAT/C/BIH/CO/2-5, § 8.
CAT, Concluding observations of the Committee against Torture on Germany (12 December 2011), CAT, Observations finales du Comité contre la torture sur l’Allemagne (12 décembre 2011),
UN Doc. Doc.
CAT/C/DEU/CO/5, § 9. ONU CAT/C/DEU/CO/5, § 9.
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 8. 1, § 8.
Ibid, § 9. Ibid, § 9.
GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE La définition de la torture – Quatre éléments cumulatifs
European Court of Human Rights (Ecthr), Ireland v. United Kingdom, App. Une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont infligées : l’article premier de la Convention précise que « le terme «torture» désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées (…) ».
N°5310/71, ECHR (series A) Il est difficile d’évaluer l’élément de gravité sur la base de critères objectifs.
N°25, judgement of 18 January 1978, § 162; see also Ecthr, Selmouni v. France, App. Il est plutôt généralement admis que ce critère de gravité doit être évalué à la lumière des faits au cas par cas, en tenant compte des particularités de chaque victime et du contexte dans lequel ces actes ont été commis.
N°25803/94, ECHR 1999-V, judgement of 28 July 1999, § 160. 10
14 L’acte ou l’omission doivent être intentionnellement infligés : l’acte ou l’omission provoquant des souffrances doivent être intentionnels.
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION La torture ne peut pas être commise par négligence.
omission – for example by depriving a detainee medicine on purpose – to respect the object and purpose of the Convention. Cependant, bien que la Convention ne mentionne pas du tout le crime d’omission, le droit international recommande que la définition de la torture inclue les infractions par omission - par exemple, lorsqu’un détenu est sciemment privé de médicaments – et ce afin de respecter l’objet et le but de la Convention.
In its General Comment N°3, the Committee also advises that “acts and omissions” are included in the crime of torture. Dans son Observation générale N°3, le Comité recommande également que « les actes et omissions » soient inclus dans l’infraction de torture.
12 12
For a specific purpose: article 1 provides that torture is any act that “is intentionally inflicted on a person for such purposes as obtaining from him or a third person information or a confession, punishing him for an act he or a third person has committed or is suspected of having committed, or intimidating or coercing him or a third person, or for any reason based on discrimination of any kind”. Dans un but déterminé : l’article premier prévoit que la torture désigne tout acte qui est « intentionnellement inflig[é] à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit ».
Torture is therefore the infliction of pain done with a special motive or purpose behind it. La torture consiste donc à infliger une douleur avec un mobile ou un but spécifiques.
Article 1 lists the most commonly found purposes, however, this list is not exhaustive as indicated by the words “for such purposes as” and States are free to add any other purposes to the list, as long as it remains open and flexible, to include other purposes that would fall within the article 1 definition. L’article premier énumère certains des buts les plus fréquemment recherchés par les auteurs d’actes de torture mais cette liste n’est pas exhaustive, comme cela est indiqué par les termes « aux fins notamment ». Les États peuvent ajouter d’autres éléments à la liste, à condition que celle-ci reste ouverte et flexible afin de pouvoir inclure d’autres buts relevant de la définition de l’article premier.
The purpose and intent requirements however do not involve a subjective inquiry into the motivation of the perpetrators, but rather must be objective determinations taking into account all the circumstances. Cependant, les critères de but et d’intention ne doivent pas découler d’une analyse subjective de la motivation des auteurs, mais doivent être établis de manière objective, en prenant en compte l’ensemble des circonstances.
13 13
By a public official or with the consent or acquiescence of a public official: the article 1 definition does not encompass private acts by persons that have no connection with the State. Par un agent de la fonction publique ou avec son consentement exprès ou tacite : la définition de l’article premier ne couvre pas les actes commis par des acteurs privés n’ayant aucun lien avec l’État.
The obligation to criminalise torture under the Convention is for acts or omissions of public officials, or with their consent or acquiescence or by anyone acting in an official capacity: the link with a State agent is part of the article 1 definition. L’obligation d’ériger la torture en crime, prévue par la Convention, s’applique aux actes ou omissions d’un agent de l’État ou toute autre personne agissant à titre officiel ou avec son consentement exprès ou tacite : le lien avec un agent de l’État fait partie intégrante de la définition de
However this does not mean that the definition should be understood as only covering public officials. As a matter of fact, the Committee has clarified that the article 1 definition is broad, and has expressed concern where States define “public official” too narrowly. Cour européenne des droits de l’Homme, Irlande c. Royaume-Uni, N°5310/71, CEDH (serie A) N°25, arrêt du 18 janvier 1978, § 162 ; voir aussi CEDH, Selmouni c. France, N°25803/94, CEDH 1999-V, arrêt du 28 juillet 1999, § 160.
Article 1 encompasses abuse committed by non-State or private actors if public officials knew or have reasonable grounds to believe that acts of torture are being committed by non-State or private actors and they fail to exercise due diligence to prevent, investigate, prosecute or punish such non-State or private actors, the officials should be considered as authors, complicit or otherwise responsible for consenting to or acquiescing in such impermissible acts. 15 The Committee has also interpreted the language “acting in an official capacity”, for example, to include de facto authorities, including rebel and insurgent groups which “exercise certain prerogatives that are comparable to those normally exercised by legitimate governments”. 16 The lawful sanctions clause Article 1 of the Convention also explicitly excludes from the definition of torture “pain or suffering arising only from, inherent in or incidental to lawful sanctions.”
Nigel Rodley and Matt Pollard, Criminalisation of torture: State obligations under the United Nations Nigel Rodley et Matt Pollard, Criminalisation of torture: state obligations under the United Nations
Convention against torture and other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment (2006), E.H.R.L.R. Convention against torture and other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment (2006), E.H.R.L.R.
115, p. 120. 115, p. 120.
CAT, General Comment N°3: Implementation of Article 14 by States Parties (13 December 2012), CAT, Observation générale N°3 : Application de l’article 14 par les États parties (13 décembre 2012),
UN Doc. Doc.
CAT/C/GC/3, §§ 3, 23 and 37. ONU CAT/C/GC/3, §§ 3, 23 et 37.
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 9. 1, § 9.
CAT, Report of the Committee against Torture, 51 st and 52 nd sessions (2013-2014), UN Doc. GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
A/69/44, pp. 38, 113, 114 and 121. l’article premier.
CAT, General Comment N°2, op. cit. Cependant, cela ne signifie pas que la portée de la définition doit être limitée exclusivement aux actes commis par les agents de l’État.
1, § 18. Au contraire, le Comité a précisé que la définition de l’article premier a une portée large et il a exprimé ses préoccupations par rapport aux définitions trop étroites du terme « agent de l’État » par des États. 14 L’article premier s’applique aux abus commis par des acteurs non étatiques ou privés, lorsque des agents de l’État savaient ou avaient des motifs raisonnables de penser que des actes de torture étaient infligés par des acteurs non étatiques ou privés et n’ont pas exercé la diligence requise afin de prévenir de tels actes, de mener une enquête, d’engager des poursuites contre leurs auteurs ou de les punir ; dans de telles situations, la responsabilité des agents de l’État doit être engagée en tant qu’auteurs, complices ou pour tout autre fondement, pour avoir consenti, expressément ou tacitement, à la commission d’actes prohibés. 15 Le Comité a également interprété l’expression « agissant à titre officiel » afin d’y inclure les autorités de facto, y compris les groupes rebelles et insurgés qui « exercent certains pouvoirs qui sont comparables à ceux qu’exerce normalement un gouvernement légitime ».
CAT, Elmi v. Australia (25 May 1999), UN Doc.CAT/C/22/D/120/1998, § 6.5. 16
15 La clause relative aux sanctions légitimes
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION L’article premier de la Convention exclut également explicitement de la définition de la torture « la douleur ou [les] souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles ».
Lawful sanctions are acts considered legal under a State’s law and international standards. Les sanctions légitimes sont des actes considérés comme légaux en vertu de la législation d’un État et des normes internationales.
Today, it is resolved that this permission exclusion refers to sanctions that are considered lawful as determined by both national and international standards, and should be interpreted narrowly. Il est dorénavant admis que cette clause d’exclusion se réfère aux sanctions considérées comme légitimes en vertu aussi bien des normes nationales qu’internationales, et doit être interprétée de manière restrictive.
A narrow interpretation of lawful sanctions protects persons at risk of torture and ill-treatment by ensuring that detainees are only subjected to punishments as legitimate exercises of State authority. Une interprétation étroite des sanctions légitimes protège les personnes exposées au risque de torture et de mauvais traitements en veillant à ce que les détenus soient uniquement soumis à des sanctions considérées comme découlant d’un exercice légitime de l’autorité étatique. 18 14 CAT, Rapport du Comité contre la torture, 51 e et 52 e sessions (2013-2014), Doc.
ONU A/69/44, pp. 38, 113, 114 et 121. 15 CAT, Observation générale N°2, op. cit. 1, § 18. 16 CAT, Elmi c. Australie (25 mai 1999), Doc.
19 20 21 22 23 ONU CAT/C/22/D/120/1998, § 6.5.
Rodley and Pollard, op. cit. Rodley et Pollard, op. cit.
10, pp. 120 and 121; Association for the Prevention of Torture, The Definition of 10, pp. 120 et 121; Association pour la prévention de la torture, The Definition of
Torture: Proceedings of an Expert Seminar (Geneva, 10–11 November 2001), p. 28. Torture: Proceedings of an Expert Seminar (Genève, 10–11 novembre 2001), p. 28.
Bosnia-Herzegovina, Penal Code of 2003, as last amended in 2015, article 190, available at http://www. Bosnie-Herzégovine, Code pénal de 2003, tel que modifié en 2015, article 190, disponible sur : http://
legislationline.org/documents/section/criminal-codes/country/40 (last accessed February 2016). www.legislationline.org/documents/section/criminal-codes/country/40 (consulté en février 2016).
Lorsqu’ils ont intégré l’infraction de torture dans leur législation nationale, de nombreux États ont décidé d’incorporer la définition contenue dans l’article premier de la Convention, avec parfois de légères modifications. Ainsi, par exemple : En Bosnie-Herzégovine, le Code pénal définit la torture et l’érige en crime en recourant aux éléments de la définition adoptée par l’article premier. 18 Au Canada, le Code criminel précise explicitement que la torture désigne un « acte, commis par action ou omission, par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne : a) soit afin notamment : (i) d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou une déclaration, (ii) de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est
GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE 19 20 21 22
Canada Criminal Code, R.S., c. C-34, s.1, article 269.1(2), available at http://laws-lois.justice.gc.ca/eng/ 19 Canada, Code criminel, R.S., c. C-34, s.1, article 269.1(2), disponible sur : http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/
acts/C-46/ (last accessed February 2016). lois/c-46/page-61.html (consulté mars 2016).
Colombia, Penal Code of 2000, Law 599 of 2000, article 178, available at http://www.oas.org/dil/esp/ Colombie, Code pénal de 2000, Loi 599 de 2000, article 178, disponible sur : http://www.oas.org/dil/esp/
Codigo_Penal_Colombia.pdf (last accessed February 2000). Codigo_Penal_Colombia.pdf (consulté en février2000).
Ireland, Criminal Justice (United Nations Convention against Torture) Act of 2000 (Act N°11, 2000), section 1, available at http://www.irishstatutebook.ie/eli/2000/act/11/enacted/en/print.html (last accessed February 2016). “Torture means an act or omission by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person (a) for such purposes as (i) obtaining from that person, or from another person, information or a confession, (ii) punishing that person for an act which the person concerned or a third person has committed or is suspected of having committed, or (iii) intimidating or coercing that person or a third person, or (b) for any reason that is based on any form of discrimination, but does not include any such act that arises solely from, or is inherent in or incidental to, lawful sanctions.”, Irlande, Criminal Justice (United Nations Convention against Torture) Act of 2000 (Loi N°11, 2000), article 1, disponible sur: http://www.irishstatutebook.ie/eli/2000/act/11/enacted/en/print.html (consulté en février 2016).
Luxembourg criminal code 1879, as amended by Law of 24 April 2000, article 260-1, available at http://www.legilux.public.lu/leg/textescoordonnes/codes/code_penal/codepenal.pdf (last accessed in February 2016). Code pénal du Luxembourg de 1879, tel que modifié par la loi du 24 avril 2000, article 260-1, disponible sur : http://www.legilux.public.lu/leg/textescoordonnes/codes/code_penal/codepenal.pdf (consulté en février 2016).
Madagascar, Loi N°2008-008 du 25 juin 2008 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, chapitre 1, article 2, available at https://www.ilo.org/dyn/natlex/docs/ MONOGRAPH/89308/102562/F1528680668/MDG-89308.pdf (last accessed February 2016). Madagascar, Loi N°2008-008 du 25 juin 2008 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, chapitre 1, article 2, disponible sur : https://www.ilo.org/dyn/natlex/docs/ MONOGRAPH/89308/102562/F1528680668/MDG-89308.pdf (consulté en février 2016). soupçonnée d’avoir commis, (iii) de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider une tierce personne ou de faire pression sur celle-ci ; b) soit pour tout autre motif fondé sur quelque forme de discrimination que ce soit.
When domesticating the crime of torture, many States have decided to incorporate the definition contained in article 1 of the Convention, with some slight modifications. La torture ne s’entend toutefois pas d’actes qui résultent uniquement de sanctions légitimes, qui sont inhérents à celles-ci ou occasionnés par elles ».
Examples include: 19
The penal code of Bosnia-Herzegovina also criminalises and defines torture, using the elements of the Article 1 definition. En Colombie, le Code pénal définit la torture et l’érige en crime en recourant à la plupart des éléments de la définition adoptée par l’article premier.
18 20
Canada has explicitly added in its criminal code that “torture means any act or omission by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person (a) for a purpose including (i) obtaining from the person or from a third person information or a statement, (ii) punishing the person for an act that the person or a third person has committed or is suspected of having committed, and (iii) intimidating or coercing the person or a third person, or (b) for any reason based on discrimination of any kind, but does not include any act or omission arising only from, inherent in or incidental to lawful sanctions.” 19 In Colombia, the criminal code also criminalises torture and the definition used is similar to the Article 1 definition. En Irlande, la loi relative à la justice pénale (Criminal Justice Act) érige la torture en crime en recourant aux éléments de la définition adoptée par l’article premier. 21 Au Luxembourg, l’article 260-1 du Code pénal fonde sa définition de la torture sur la Convention contre la torture : « Toute personne, dépositaire ou agent de l’autorité ou de la force publiques, toute personne chargée d’un service public ou toute personne agissant à l’instigation ou avec le consentement exprès ou tacite de l’une de ces personnes, qui aura intentionnellement infligé à une personne des actes de torture au sens de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, en lui causant une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, est punie de la peine de réclusion de cinq à dix ans ».
20 22
In Ireland, the Criminal Justice Act criminalises torture as follows: “Torture means an act or omission by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person (a) for such purposes as (i) obtaining from that person, or from another person, information or a confession, (ii) punishing that person for an act which the person concerned or a third person has committed or is suspected of having committed, or (iii) intimidating or coercing that person or a third person, or (b) for any reason that is based on any form of discrimination, but does not include any such act that arises solely from, or is inherent in or incidental to, lawful sanctions.” 21 Luxembourg in article 260-1 of the criminal code based its torture definition on the Convention against Torture. À Madagascar, l’article 2 de la loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants reprend verbatim la définition de l’article premier de la Convention : « Le terme « torture » désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou morales, sont intentionnellement infligées à une personne : 1° soit afin notamment : (i) d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements, une déclaration ou des aveux ; (ii) de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis ; (iii) de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider une tierce personne ou de faire pression sur celle-ci. 2° soit pour tout autre motif fondé sur quelque forme de discrimination que ce soit ; 3° lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent public ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite ».
22 23
Madagascar in article 2 of the anti-torture law against torture and other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment used the definition of torture contained in article 1 of the Convention verbatim. 19
23 25
16 26
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION 27
25 26 27 28 29 28
Morocco, Penal Code, as last amended by Law of 15 September 2011, article 231-1, available at http://www.ilo.ch/dyn/natlex/docs/SERIAL/69975/69182/F1186528577/MAR-69975.pdf (last accessed February 2016). 25 Mali, Penal Code of 2001, Law N°01-079 of 20 August 2001, article 209, available at http://www.droit- afrique.com/upload/doc/mali/Mali-Code-2001-penal.pdf (last accessed in February 2016). 26 New Zealand, Crimes of Torture Act of 1989, Act N°106 (13 November 1989), section 2, available at http://www.legislation.govt.nz/act/public/1989/0106/latest/whole.html (last accessed February 2016) 27 Ibid, section 2(1)(b). Mali, Code pénal de 2001, Loi N°01-079 du 20 août 2001, article 209, disponible sur : http://www.droit- afrique.com/upload/doc/mali/Mali-Code-2001-penal.pdf (consulté en février 2016). 25 Maroc, Code pénal, tel qu’amendé par la loi du 15 septembre 2011, article 231-1, disponible sur : http://www.ilo.ch/dyn/natlex/docs/SERIAL/69975/69182/F1186528577/MAR-69975.pdf (consulté en février 2016).
Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. 4, section 3. 29 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act (18 September 2012), section 2, available at http:// www.ulii.org/ug/legislation/act/2012/3/prevention_prohibition_of_torture_act_no_3_of_2_17440.pdf (last accessed February 2016). The penal code of Morocco introduced a definition of torture in 2006 and used the article 1 definition as a basis: the term torture encompasses the four elements, i.e. the severity, the intention, the specific purpose and the involvement of a public official.
In Mali, the criminal code makes torture a crime and defines it using the Article 1 definition verbatim. 25
New Zealand defines torture in section 2 of the Crimes of Torture Act: “act of torture means any act or omission by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person (a) for such purposes as (i) obtaining from that person or some other person information or a confession; or (ii) punishing that person for any act or omission for which that person or some other person is responsible or is suspected of being responsible; or (iii) intimidating or coercing that person or some other person; or(b) for any reason based on discrimination of any kind.” “Act of torture means any act or omission by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person (a) for such purposes as (i) obtaining from that person or some other person information or a confession; or (ii) punishing that person for any act or omission for which that person or some other person is responsible or is suspected of being responsible; or (iii) intimidating or coercing that person or some other person; or (b) for any reason based on discrimination of any kind”, Nouvelle-Zélande, Crimes of Torture Act of 1989, Loi N°106 (13 novembre 1989), article 2, disponible sur : http://www.legislation.govt.nz/act/public/1989/0106/latest/whole.html (consulté en février 2016).
The Act also addresses the lawful sanction clause and specifies that lawful sanctions need to be consistent with the ICCPR: “but does not include any act or omission arising only from, or inherent in, or incidental to, any lawful sanctions that are not inconsistent with the Articles of the International Covenant on Civil and Political Rights”. 27 The Philippines defines torture in section 3 of the Anti-Torture Act: “Torture refers to an act by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person for such purposes as obtaining from him/her or a third person information or a confession; punishing him/her for an act he/she or a third person has committed or is suspected of having committed; or intimidating or coercing him/her or a third person; or for any reason based on discrimination of any kind, when such pain or suffering is inflicted by or at the instigation of or with the consent or acquiescence of a person in authority or agent of a person in authority. “[B]ut does not include any act or omission arising only from, or inherent in, or incidental to, any lawful sanctions that are not inconsistent with the Articles of the International Covenant on Civil and Political Rights”, Ibid, section 2(1)(b). 28 “(1) In this Act, torture means any act or omission, by which severe pain or suffering whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person by or at the instigation of or with the consent or acquiescence of any person whether a public official or other person acting in an official or private capacity for such purposes as (a) obtaining information or a confession from the person or any other person; (b) punishing that person for an act he or she or any other person has committed, or is suspected of having committed or of planning to commit; or (c) intimidating or coercing the person or any other person to do, or to refrain from doing, any act.”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act (18 septembre 2012), article 2, disponible sur: http://www.ulii.org/ug/legislation/act/2012/3/prevention_prohibition_of_ torture_act_no_3_of_2_17440.pdf (consulté en février 2016). Au Mali, le code pénal érige la torture en crime et définit cette infraction en reprenant verbatim la définition de l’article premier de la Convention : « Le terme « torture » désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite.
It does not include pain or suffering arising only from, inherent in or incidental to lawful sanctions.” Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles ».
28 24
In Uganda, Section 2 of the Uganda Prevention and Prohibition of Torture Act provides: “(1) In this Act, torture means any act or omission, by which severe pain or suffering whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person by or at the instigation of or with the consent or acquiescence of any person whether a public official or other person acting in an official or private capacity for such purposes as (a) obtaining information or a confession from the person or any other person; (b) punishing that person for an act he or she or any other person has committed, or is suspected of having committed or of planning to commit; or (c) intimidating or coercing the person or any other person to do, or to refrain from doing, any act. Au Maroc, le code pénal a adopté, en 2006, une définition de la torture qui se fonde sur la définition de l’article premier : « Au sens de la présente section, le terme torture désigne tout fait qui cause une douleur ou une souffrance aiguë physique ou mentale, commis intentionnellement par un fonctionnaire public ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite, infligé à une personne aux fins de l’intimider ou de faire pression sur elle ou de faire pression sur une tierce personne, pour obtenir des renseignements ou des indications ou des aveux, pour la punir pour un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis ou lorsqu’une telle douleur ou souffrance est infligée pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit. Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légales ou occasionnées par ces sanctions ou qui leur sont inhérentes ».
29 25
En Nouvelle-Zélande, l’article 2 de la loi relative aux crimes de torture (Crimes of Torture Act) définit la torture en recourant aux éléments de la définition adoptée par l’article premier et en englobant tout acte ou omission. 26 La loi contient aussi une clause relative aux sanctions légitimes et précise que celles-ci doivent être strictement conformes avec les dispositions du PIDCP. 27 En Ouganda, l’article 2 de la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) définit la torture en se fondant sur la définition de l’article premier de la Convention. 28
17 20
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
The Convention requires States parties to explicitly affirm the absolute prohibition of torture; the defence of superior orders is to be excluded 3. La Convention fait obligation aux États parties d’affirmer explicitement la prohibition absolue de la torture ; les moyens de défense relatifs aux ordres d’un supérieur doivent être exclus
Under the Convention, torture is never justified: no state of war or emergency, internal political instability or any other threats to the State can be invoked as a justification for torture. Aux termes de la Convention, la torture ne saurait être justifiée en aucune circonstance : ni l’état de guerre ou d’urgence, ni l’instabilité politique intérieure ni toute autre menace pour l’État ne peuvent être invoqués pour justifier la torture. 30
Defences of military or superior orders may also never be raised in a criminal prosecution as a justification for torture per article 2(3) of the Convention. En vertu de l’article 2 (3) de la Convention, les moyens de défense relatifs aux ordres militaires ou d’un supérieur ne peuvent également jamais être invoqués dans le cadre d’une poursuite pénale pour justifier la torture.
This norm is fully supported in international law. Cette prohibition absolue de la torture est explicitement consacrée par le droit international.
The prohibition of justifications for torture is also explicit in regional human rights treaties, 31 the L’interdiction de toute justification de la torture est également explicitement affirmée dans les traités régionaux des droits humains ;
UN Human Rights Committee has held that the same principle holds true for the prohibition of torture in the International Covenant on Civil and Political Rights, 32 le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a estimé que ce même principe s’appliquait à l’interdiction de la torture consacrée dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, 32
and international criminal law severely limits the individual defence of superior orders. et le droit pénal international limite strictement les moyens de défense relatifs à l’ordre d’un supérieur.
Prohibiting defences for torture is an important normative element for protecting persons at risk: disallowing defences in anti-torture legislation can be a strong deterrent. L’exclusion de tout moyen de défense pour justifier la torture constitue un élément normatif important pour la protection des personnes exposées au risque de torture : l’interdiction, dans la législation contre la torture, de tout moyen de défense pour justifier de tels actes, peut constituer un puissant moyen de dissuasion.
States are advised to review their criminal code to confirm it contains no general defences that will conflict with this prohibition. Il est recommandé aux États d’examiner les dispositions de leur code pénal afin de vérifier que celui-ci ne contient pas des moyens de défense généraux susceptibles de contrevenir à cette interdiction.
29 “«Torture» refers to an act by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person for such purposes as obtaining from him/her or a third person information or a confession; punishing him/her for an act he/she or a third person has committed or is suspected of having committed; or intimidating or coercing him/her or a third person; or for any reason based on discrimination of any kind, when such pain or suffering is inflicted by or at the instigation of or with the consent or acquiescence of a person in authority or agent of a person in authority. It does not include pain or suffering arising only from, inherent in or incidental to lawful sanctions.”, Philippines, Anti-Torture Act de 2009, op. cit.
36 37 4, article 3.
Articles 2§2 and 2§3 UNCAT; See also CAT General Comment N°2, op. cit. Articles 2§2 et 2§3 de la Convention contre la torture ; voir aussi CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, §§ 5 and 26; 1,
See also UN Committee against Torture, Concluding observations of the Committee against Torture on the United States of America (25 July 2006), UN Doc. §§ 5 et 26 ; Voir ausi CAT, Observations finales du Comité contre la torture sur les États-Unis d’Amérique (25 juillet 2006), Doc.
CAT/C/USA/CO/2, §14. ONU CAT/C/USA/CO/2, §14.
Inter-American Convention to Prevent and Punish Torture (entered into force 28 February 1987), OAS Convention interaméricaine pour la prévention et la répression de la torture (entrée en vigueur le
Treaty Series, N°67 (1985), articles 4 and 5; European Convention on Human Rights (entered into force on 3 May 1953), article 3 (allows no exception); League of Arab States, Arab Charter on Human Rights (adopted 15 September 1994) Article 4. février 1987), Série des traités de l’OEA, N°67 (1985), articles 4 et 5 ; Convention européenne des droits de l’homme (entrée en vigueur le 3 mai 1953), article 3 (ne prévoit aucune exception) ; Ligue des États arabes, Charte arabe des droits de l’homme (adoptée le 15 septembre 1994) Article 4.
CCPR, General Comment N°20, Article 7 in Compilation of General Comments and General Recommendations Adopted by Human Rights Treaty Bodies (29 July 1994), UN Doc. CCPR, Observation générale 20, Interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (article 7) in Compilation d’observations et de recommandations générales adoptées par les organes créés en application des traités relatifs aux droits de l’homme, (29 juillet 1994), Doc.
HRI/GEN/1/Rev.1. ONU HRI/GEN/1/Rev.1.
Rome Statute of the International Criminal Court (entered into force on 1 July 2002), A/CONF.183/9 of Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale (entré en vigueur le 1er juillet 2002),
July 1998 and corrected by process-verbaux of 10 November 1998, 12 July 1999, 30 November 1999, 8 May 2000, 17 January 2001 and 16 January 2002, article 33. A/CONF.183/9 du 17 juillet 1998 et corrigé par procès-verbaux en date des 10 novembre 1998, 12 juillet 1999, 30 novembre 1999, 8 mai 2000, 17 janvier 2001 et 16 janvier 2002, article 33.
J. Herman Burgers and Hans Danelius, The United Nations Convention against Torture: A Handbook on the Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman, or Degrading Treatment or Punishment (M. Nijhoff, 1988), p. 124. J. Herman Burgers et Hans Danelius, The United Nations Convention against Torture: A Handbook on the Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman, or Degrading Treatment or Punishment (M. Nijhoff, 1988), p. 124.
Association for the Prevention of Torture, Report: Experiences, Advice and Good Practices – Key Isses in Association pour la prévention de la torture, Rapport : Expériences, conseils et bonnes pratiques -
Drafting Anti-Torture Legislation, Expert Meeting 2–3 November 2012 (2013), p. 45. Questions clé pour l’élaboration de lois anti-torture, Réunion d’experts 2-3 novembre 2012 (2013), p. 50.
Australia Criminal Code Act 1995, as amended by the Crimes Legislation Amendment (Torture Prohibition and death Penalty Abolition) Act 2010, section 274.4, available at https://www.comlaw.gov.au/Details/ C2010A00037 (last accessed February 2016). Aux Philippines, l’article 3 de la loi contre la torture définit la torture en se fondant sur la définition de l’article premier de la Convention.
Canada criminal code, op. cit. 29
GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE 36 37 38
18, article 269.1(3). 40 41
Australia provides in section 274.4 of the criminal code that “It is not a defence in a proceeding for an offence under this Division that: (a) the conduct constituting the offence was done out of necessity arising from the existence of a state of war, a threat of war, internal political instability, a public emergency or any other exceptional circumstance; or (b) in engaging in the conduct constituting the offence the accused acted under orders of a superior officer or public authority (…). “It is not a defence in a proceeding for an offence under this Division that: (a) the conduct constituting the offence was done out of necessity arising from the existence of a state of war, a threat of war, internal political instability, a public emergency or any other exceptional circumstance; or (b) in engaging in the conduct constituting the offence the accused acted under orders of a superior officer or public authority (…)”, Australie Criminal Code Act 1995, tel que modifié par le Crimes Legislation Amendment (Torture Prohibition and death Penalty Abolition) Act 2010, article 274.4, disponible sur : https://www.comlaw.gov. au/Details/C2010A00037 (consulté en février 2016).
Canada, Code criminel, op. cit. 18, article 269.1(3). 38 Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. 22, articles 14 and 15.
“Notwithstanding anything in this Act, there shall, be no derogation from the enjoyment of the right to freedom from torture. (2) The following shall not be a defence to a charge of torture (a) a state of war or a threat of war; (b) internal political instability; (c) public emergency; or (d) an order from a superior officer or a public authority“, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, article 3. 40 “Torture and other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment as criminal acts shall apply to all circumstances. A state of war or a threat of war, internal political instability, or any other public emergency, or a document or any determination comprising an «order of battle” shall not and can never be invoked as a justification for torture and other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment“, Philippines, Anti-Torture Act de 2009, op. cit.
36 4, article 6.
Canada’s criminal code similarly states that “it is no defence to a charge under this section that the accused was ordered by a superior or a public authority to perform the act or omission that forms the subject-matter of the charge or that the act or omission is alleged to have been justified by exceptional circumstances, including a state of war, a threat of war, internal political instability or any other public emergency.” “For the avoidance of doubts it is hereby declared that the fact that any act constituting an offence under this Act was committed (a) at a time when there was a state of war, threat of war., internal political instability or any public emergency; (b) on an order of a superior officer or a public authority, shall not be a defence to such offence”, Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act de 1994, Loi N°22 of 1994, article 3, disponible sur : http://hrcsl.lk/PFF/ Library_Domestic_Laws/Legislations_related_to_Torture/Convention%20against%20Torture%20 1994%20of%2022.pdf (consulté en février 2016). En Australie, l’article 274.4 du Code pénal (Criminal Code) précise qu’aucune situation ne peut être invoquée pour justifier la torture (qu’il s’agisse d’un état ou d’une menace de guerre, d’une instabilité politique intérieure ou en cas de danger public exceptionnel ou toute autre circonstance exceptionnelle).
37 Cet article exclut également les moyens de défense relatifs aux ordres d’un supérieur. 36
Le Code criminel du Canada précise de même que « Ne constituent pas un moyen de défense contre une accusation fondée sur le présent article ni le fait que l’accusé a obéi aux ordres d’un supérieur ou d’une autorité publique en commettant les actes qui lui sont reprochés ni le fait que ces actes auraient été justifiés par des circonstances exceptionnelles, notamment un état de guerre, une menace de guerre, l’instabilité politique intérieure ou toute autre situation d’urgence ». 37 À Madagascar, l’article 14 de la loi contre la torture dispose que : « Ni l’état de guerre, ni la situation d’urgence, ni l’état de nécessité nationale, ni la loi martiale ne peuvent être invoqués pour justifier un acte de torture. » 38 En Ouganda, l’article 3 de la loi relative à la prévention et à l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) précise également que l’interdiction de la torture n’est pas susceptible de dérogation et exclut les moyens de défense relatifs aux ordres d’un supérieur.
18 39
Aux Philippines, la loi contre la torture de 2009 (Anti-Torture Act) consacre également le caractère absolu de l’interdiction de la torture, quelles que soient les circonstances, notamment un état de guerre, une menace de guerre, l’instabilité politique intérieure ou toute autre situation d’urgence. Cette loi exclut également les moyens de défense relatifs aux ordres d’un supérieur. 40 Au Sri Lanka, la loi relative à la Convention contre la torture (Convention against Torture Act) précise aussi qu’aucune situation ne peut être invoquée pour justifier la torture (qu’il s’agisse d’un état ou d’une menace de guerre, d’une instabilité politique intérieure ou en cas de danger public exceptionnel). Ce texte exclut également les moyens de défense relatifs aux ordres d’un supérieur.
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION 38 39 40 41 22 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
States parties may consider defining torture to include non-state and private actors Les États parties ont la possibilité d’inclure les acteurs non étatiques et privés dans la définition de la torture
The Committee has clarified what it understands from the article 1 definition and the notions of “public official or anyone acting in an official capacity” (see section 1 on definition of torture). Le Comité a explicité son interprétation de la définition de l’article premier et des termes « agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel » (voir la Section 2 relative à la définition de la torture).
The obligation of the Convention is to criminalise acts of torture that have a nexus with State or quasi-State authorities, which may include when a public official knew or reasonably ought to have known about acts of torture and fails in his or her obligations of due diligence. La Convention fait obligation d’ériger en crimes les actes de torture qui ont un lien avec l’État ou avec des autorités quasi-étatiques, ce qui peut inclure les agents de l’État qui savaient ou avaient des motifs raisonnables de penser que des actes de torture étaient infligés et qui n’ont pas respecté leur obligation de diligence voulue. 42
However, some States, when criminalising torture, have decided to also include the possibility of having non-state or private actors, without a nexus to a State or quasi-State entities, as possible perpetrators of torture. Cependant, dans leur législation érigeant la torture en crime, certains États ont décidé d’inclure également la possibilité d’engager la responsabilité pour actes de torture d’acteurs non étatiques ou privés, et ce même en l’absence d’un lien avec des autorités étatiques ou quasi-étatiques.
States have no obligation to do so but are free to adopt a different definition and different liability, as long as the minimum elements of the article 1 definition and the different modes of liability envisaged by the Convention are included. Les États ne sont pas tenus de le faire, mais ils ont la possibilité d’adopter une définition et des fondements de responsabilité plus larges, à condition d’inclure les éléments minimaux de la définition de l’article premier et les différents fondements de responsabilité prévus par la Convention.
States that have criminalised torture by private actors have usually provided penalties that are more severe for State actors than private persons (see Brazil in the example below). Les États qui ont inclus les acteurs privés dans la définition de la torture ont généralement prévu des sanctions plus sévères pour les acteurs étatiques que pour les personnes privées (voir ci-dessous l’exemple du Brésil).
Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. 22, articles 14 and 15. 39 Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. 44 45 5. Les États parties ont la possibilité d’ériger en crimes les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
4, section 6. 40 Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment La question de savoir si les États sont également tenus d’ériger en crimes les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (PTCID) n’a pas été tranchée.
Act of 1994, Act N°22 of 1994, article 3, available at http://hrcsl.lk/PFF/Library_Domestic_Laws/ Legislations_related_to_Torture/Convention%20against%20Torture%201994%20of%2022.pdf (last accessed February 2016). L’article 16 de la Convention fait obligation aux États de s’engager « à interdire dans tout territoire sous sa juridiction d’autres actes constitutifs de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, section 3. La Convention opère délibérément une distinction entre les actes de torture et les PTCID et leur consacre
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 18. 1, § 18.
Madagascar states in article 14 of its anti-torture law that no situation can be invoked to justify torture (be it a state of war, a state of emergency, national necessity, martial law, etc. Argentine, Code pénal, texte consolidé de la loi N°11.179 approuvé par décret N°3992/84 du 21 décembre
Article 15 further specifies that an order of a superior officer cannot constitute a defence to torture. 1984, tel que modifié en dernier lieu par la loi N°26.842 du 19 décembre 2012, article 144(3)(1), disponible sur : http://www.wipo.int/wipolex/en/text.jsp?file_id=283801 (consulté en février 2016).
38 Brésil, Loi N°9.455 du 7 avril 1997, article 1, disponible sur : http://www.planalto.gov.br/ccivil_03/leis/
In the Philippines, the Anti-Torture Act of 2009 also clearly states that torture is non-derogable: “Torture and other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment as criminal acts shall apply to all circumstances. L9455.htm (consulté en février 2016).
A state of war or a threat of war, internal political instability, or any other public emergency, or a document or any determination comprising an “order of battle” shall not and can never be invoked as a justification for torture and other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment“. “An act ‘inflicted on a person (…) by any person whether a public official or other person acting in an official or private capacity.”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
39 28, article 2(1).
Sri Lanka also provides in the Convention against Torture Act that “For the avoidance of doubts it is hereby declared that the fact that any act constituting an offence under this Act was committed (a) at a time when there was a state of war, threat of war., internal political instability or any public emergency; (b) on an order of a superior officer or a public authority, shall not be a defence to such offence.” En Argentine, l’article 144(3)(1) du Code pénal prévoit également des sanctions pour les actes de torture commis par des personnes privées.
40 43
Uganda mentions in section 3 of its Prevention and Prohibition of Torture Act that: “Notwithstanding anything in this Act, there shall, be no derogation from the enjoyment of the right to freedom from torture. Au Brésil, la loi relative aux crimes de torture prévoit que le crime de torture inclut des actes commis par des agents de l’État et des acteurs privés.
The following shall not be a defence to a charge of torture (a) a state of war or a threat of war; (b) internal political instability; (c) public emergency; or (d) an order from a superior officer or a public authority.“ Toutefois, lorsque des actes de torture sont commis par un agent de l’État, la peine est augmentée d’un tiers.
41 44
5. States parties may consider criminalising cruel, inhuman or degrading treatment or punishment 43 44 En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) définit la torture comme un acte commis par toute personne, qu’il s’agisse d’un agent de l’État ou de toute autre personne agissant à titre officiel ou privé.
45 45
One of the recurrent questions is whether there is an obligation on States to criminalise cruel, inhuman or degrading treatment or punishment (CIDTP). 23
The wording of article 16 of the Convention requires that State parties “shall undertake to prevent […] other acts of cruel, inhuman or degrading treatment or punishment which do not amount to torture.” GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
The separation of torture and CIDTP into distinct articles in the Convention was deliberate, because the drafters intended some of the State obligations to apply only to torture. des articles distincts, car l’intention des rédacteurs de ce texte était que certaines des obligations incombant aux États s’appliquent uniquement à la torture.
In particular, the obligation in article 4 to criminalise torture through domestic legislation was not intended to apply to CIDTP. En particulier, l’obligation de l’article 4 d’ériger en crime la torture dans la législation nationale ne visait pas à s’appliquer aux PTCID.
In rare concluding observations, the Committee has commented on the absence of national law provisions criminalising CIDTP, 48 but the Convention is not generally considered to require that States criminalise such treatment as a separate offence. Dans quelques observations finales, le Comité a évoqué l’absence de dispositions nationales érigeant en crimes les PTCID, 48 mais il est généralement considéré que la Convention ne fait pas obligation aux États d’ériger ces actes en une infraction distincte.
49 49
States are therefore free to adopt a legislation criminalising CIDTP as a separate crime but as seen in the introduction, States have in any case the obligation under article 16 of the Convention to prevent such acts. Les États peuvent donc adopter une législation qui érige les PTCID en crimes distincts, mais comme nous l’avons vu dans l’introduction, les États ont, dans tous les cas, l’obligation d’interdire de tels actes en vertu de l’article 16 de la Convention.
The Committee has in its General Comment N°3 indicated that victims of CIDTP have a right to an effective remedy and redress. Dans son Observation générale N°3, le Comité a indiqué que les victimes de PTCID bénéficient du droit à un recours utile et à une réparation.
If States decide to criminalise CIDTP as a separate crime, the Committee has recommended keeping the notion separate from the notion of torture. Si les États décident d’ériger les PTCID en crimes distincts, le Comité a recommandé de séparer cette infraction du crime de torture.
Along the same lines, it is advised that comprehensive legislation be more explicit than the Convention as to what constitutes CIDTP as there is no precise definition of CIDTP in international law. De la même manière, il est recommandé que la législation soit plus explicite que la Convention quant aux éléments constitutifs des PTCID, étant donnée l’absence de définition précise des PTCID en droit international.
States that have criminalised CIDTP have chosen to adopt different approaches. Les États qui ont criminalisé les PTCID ont adopté des approches différentes.
Some have defined CIDTP, some have not defined it in their legislation while others have left it to judges to 43 Argentina, Penal Code, Consolidated text of Law N°11.179 approved by Decree N°3992/84 of 21 December 1984 as last amended by Law N°26.842 of 19 December 19 2012, article 144(3)(1), available at http://www.wipo.int/wipolex/en/text.jsp?file_id=283801 (last accessed in February 2016). Certains ont défini les PTCID, certains ne les ont pas définis dans leur législation tandis que d’autres ont laissé aux tribunaux le soin de déterminer quels actes sont constitutifs de TCID (voir exemples ci-dessous).
Brazil, Law N°9.455 of 7 April 1997, article 1, available at http://www.planalto.gov.br/ccivil_03/leis/L9455. htm (last accessed in February 2016). 45 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. Les actes de PTCID doivent généralement être assortis de peines plus légères que celles prévues pour les actes de torture.
28, section 2(1). 52
Manfred Nowak and Elizabeth Mcarthur, the United Nations Convention against Torture: A Commentary Manfred Nowak et Elizabeth Mcarthur, The United Nations Convention against Torture: A Commentary
(Oxford University Press 2008), pp. 229 and 230. (Oxford University Press 2008), pp. 229 et 230.
Ibid, p. 247. Ibid, p. 247.
CAT, Concluding observations on Ukraine (11 December 2014), UN Doc. CAT, Observations finales du Comité contre la torture sur l’Ukraine (11 décembre 2014), Doc.
CAT/C/UKR/CO/6, § 134; ONU CAT/C/
CAT, Concluding observations on Sweden (6 June 2002), UN Doc. UKR/CO/6, § 134 ; Observations finales du Comité contre la torture sur la Suède (6 juin 2002), Doc.
CAT/C/CR/28/6, § 7(a); CAT, Concluding observations on Kazakhstan (12 December 2014,) UN Doc. ONU CAT/C/CR/28/6, § 7(a) ; CAT, Observations finales du Comité contre la torture sur le Kazakhstan (12 décembre 2014,) Doc.
CAT/C/KAZ/CO/3, § 7(a). ONU CAT/C/KAZ/CO/3, § 7(a).
Rodley and Pollard, op. cit. Rodley et Pollard, op. cit.
10, § 118. 10, § 118.
CAT, General Comment N°3, op. cit. CAT, Observation générale N°3, op. cit.
11, § 1. 11, § 1.
See also chapter 8 of the guide on the right to redress. Voir aussi le chapitre 8 du présent guide relatif au droit à réparation.
CAT, Concluding observations on Germany (12 December 2011), UN Doc. CAT, Observations finales du Comité contre la torture sur l’Allemagne (12 décembre 2011), Doc.
CAT/C/DEU/CO/5, § 9. ONU CAT/C/DEU/CO/5, § 9.
Article 144(3)(1) of the Argentina Penal Code also contains a penalty for torture committed by private individuals. Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit.
43 3, article 11.
In the Brazil’s law on the Crimes of Torture, the crime of torture includes acts by both State officials and private actors. Aux Maldives, la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture contient une disposition qui prévoit que les PTCID renvoient à tous les actes ou incidents qui ne relèvent pas de la définition de la torture.
However, when torture is committed by a public official, the penalty is increased by one third. 44 In the Prevention and Prohibition of Torture Act of Uganda, the definition of torture consists of an act ‘inflicted on a person (…) by any person whether a public official or other person acting in an official or private capacity.’ 45 Les PTCID recouvrent les actes infligeant une douleur extrême ou les actions susceptibles d’anéantir l’esprit de survie d’un individu, ou visant à convaincre un individu qu’il n’a pas droit à la dignité humaine ; ils peuvent être infligées à une personne placée sous la protection d’un agent de l’État, ou être commis sur ordre d’un tel agent, avec son consentement exprès ; par ailleurs, la responsabilité de l’agent de l’État peut être engagée si cette personne avait été notifiée de ces actes ou en avait connaissance. 52 En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) érige en crimes les PTCID et confie aux tribunaux le soin de déterminer quels actes sont constitutifs de PTCID en tenant compte de la définition de la torture adoptée par cette loi ainsi que des circonstances du cas
20 24
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
determine what amounts to CIDTP (see examples below). 54 55
Penalties for the crime of CIDTP should usually bear a lighter sentence than torture. 52 53 54 55 6. The Convention requires State parties to penalise torture with punishments commensurate to the gravity of the crime. La Convention fait obligation aux États parties de sanctionner la torture en imposant des peines proportionnelles à la gravité du crime.
The Committee recommends that States parties penalise torture with punishments ranging from a minimum of six years of imprisonment Le Comité recommande que les États parties sanctionnent la torture en imposant des peines minimales de six ans d’emprisonnement
Article 1, dealing with the definition of the crime of torture, enshrines the gravity of the crime. L’article premier, qui porte sur la définition du crime de torture, consacre la gravité de cette infraction.
Article 2 creates the obligation upon States to, inter alia, pass legislative measures to prevent the occurrence of this crime in their territories. L’article 2 crée l’obligation pour les États d’adopter notamment des mesures législatives pour empêcher que des actes de torture soient commis dans tout territoire sous leur juridiction.
More specifically, article 4 of the Convention creates the obligation upon States to “make these offences punishable by appropriate penalties which take into account their grave nature.” Plus précisément, l’article 4 de la Convention crée l’obligation pour les États de rendre « ces infractions passibles de peines appropriées qui prennent en considération leur gravité ».
Indeed, the penalties provided for in national legislation are to reflect the extreme gravity of the crime in question, and discourage any practice of torture. En effet, les sanctions prévues par la législation nationale doivent refléter l’extrême gravité de ce crime, et décourager toute pratique de la torture.
The Committee has clarified that “serious discrepancies between the Convention’s definition and that incorporated into domestic law create actual or potential loopholes for impunity.” 57 While making important points on the necessity of 52 Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. 3, article 11. Le Comité a précisé que : « Si la définition de la torture en droit interne est trop éloignée de celle énoncée dans la Convention, le vide juridique réel ou potentiel qui en découle peut ouvrir la voie à l’impunité ». 57 Si la nécessité de garantir une sanction sévère, proportionnelle à la gravité du crime, est clairement soulignée, aucune norme officielle ne précise la durée de cette peine d’emprisonnement.
Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. En 2002, le Comité a recommandé l’imposition de peines allant de six à vingt ans d’emprisonnement.
4, section 3(b). 54 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. Depuis lors, il semble que le Comité n’a pas précisé quelles devaient être les sanctions adéquates ou ni proposé des fourchettes spécifiques même s’il continue de rappeler aux États parties que certaines mesures sont insuffisantes ou ne sont pas proportionnelles à la gravité du crime.
28, section 7. Le Comité
Ibid. 56 See also CAT, General Comment N°2, op. cit. 1, § 8. 57 Ibid, § 9.
In the Maldives’ Act on the Prohibition and Prevention of Torture, the provision on CIDTP provides that cruel, inhumane, degrading actions shall be considered, as any action or incident that does not fall under the acts of torture. CIDTP inflict extreme pain or actions that may kill the persons spirit of survival, or actions to convince a person that the person is below the limits of human dignity, inflicted upon a person under the care of a State official, or upon the orders of such an official, or with the consent of such an official, or upon the notification of such an official or with the knowledge of such an official. “for the purposes of determining what amounts to cruel, inhuman or degrading treatment or punishment, the court or any other body considering the matter shall have regards to the definition of torture as set out in section 2 and the circumstances of the case (…)”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
52 28, article 7.
In the Philippines, the Anti-Torture Act defines CIDTP as follows: “Other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment refers to a deliberate and aggravated treatment or punishment not enumerated under Section 4 of this Act, inflicted by a person under his/her custody, which attains a level of severity causing suffering, gross humiliation or debasement to the latter. The assessment of the level of severity shall depend on all the circumstances of the case, including the duration of the treatment or punishment, its physical and mental effects and, in some cases, the sex, religion, age and state of health of the victim.” ibid. 55 “Other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment refers to a deliberate and aggravated treatment or punishment not enumerated under Section 4 of this Act, inflicted by a person under his/ her custody, which attains a level of severity causing suffering, gross humiliation or debasement to the latter. The assessment of the level of severity shall depend on all the circumstances of the case, including the duration of the treatment or punishment, its physical and mental effects and, in some cases, the sex, religion, age and state of health of the victim”, Philippines, Anti-Torture Act de 2009, op. cit.
4, article 3(b). 56 Voir aussi CAT, Observation générale N°2, op. cit. 1, § 8. 57 Ibid, § 9. 58 CAT, Compte-rendu analytique de la 93 e séance du Comité, Doc.
53 ONU CAT/C/SR.93 [ce document, cité par les chercheurs pour le paramètre numérique des peines qu’il propose n’est pas disponible dans les archives du Comité]. examiné.
In Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act criminalises CIDTP and left it to judges to determine what CIDTP can amount to: “for the purposes of determining what amounts to cruel, inhuman or degrading treatment or punishment, the court or any other body considering the matter shall have regards to the definition of torture as set out in section 2 and the circumstances of the case (…)”. Les peines prévues peuvent atteindre sept ans d’emprisonnement. 54 Aux Philippines, la loi contre la torture définit notamment les PTCID comme des actes délibérés et aggravés, non énumérés dans la définition de la torture, infligés à un(e) détenu(e) et dont l’intensité est telle qu’elle provoque des souffrances, une humiliation ou un avilissement graves.
Penalties are foreseen up to seven years. L’évaluation du niveau de gravité dépend de toutes les circonstances du cas d’espèce, y compris la durée de l’acte, ses effets physiques et mentaux et, dans certains cas, le sexe, la religion, l’âge et l’état de santé de la victime.
55 55
21 25
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
ensuring severe punishment in line with the gravity of the crime, there is no formal standard to follow in terms of the number of years. In 2002, the Committee recommended sentences of between six and twenty years. a déclaré que les actes de torture doivent faire l’objet des sanctions les plus sévères.
Since this 2002 recommendation, it seems that the Committee has not set down appropriate penalties or specific ranges although it keeps the approach of reminding States parties that some measures do not suffice or are not in line with the gravity of the crime. The Committee has stated that acts of torture shall incur the heaviest punishments. This statement reinforces the idea that the penalties shall be a matter taken seriously by States, and that at least the minimum parameters raised in the 2002 recommendation shall be respected. Cette déclaration renforce l’idée que les États doivent définir avec soin les sanctions assorties au crime de torture, et que celles-ci doivent, au minimum, respecter les paramètres établis dans la recommandation de 2002.
States have regularly provided a scale of penalties with heavier penalties when the crime resulted in the death of the victim or in permanent disabilities or when inflicted on a pregnant woman or a child under the age of 18 (in other words, States may impose heavier penalties for aggravated circumstances). Les États prévoient souvent une échelle de peines, les sanctions les plus lourdes étant applicables lorsque l’infraction a entraîné la mort de la victime ou une incapacité permanente ou lorsqu’elle a été infligée à une femme enceinte ou un enfant âgé de moins de 18 ans (en d’autres termes, les États peuvent imposer des peines plus lourdes en cas de circonstances aggravantes).
60 61 60 61
62 62
CAT, Summary Report of the 93 rd Meeting of the Committee, UN Doc. CAT/C/SR.93 [this document, while cited by scholars for the numerical parameter, is not available in the records of the Committee]. 59 Australia Criminal Code Act 1995, op. cit. Australie, Criminal Code Act 1995, op. cit.
35, section 274.2(1) et (2). 35, article 274.2(1) et (2).
Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit.
3, article 23. 3, article 23.
Norway, the General Civil Penal Code, Act of 22 May 1902 N°10, with subsequent amendments, the latest made by Act of 21 December 2005, No. 31, section 117(a), available at http://app.uio.no/ub/ujur/oversatte-lover/data/lov-19020522-010-eng.pdf (last accessed in February 2016). “any person who commits torture shall be liable to imprisonment for a term not exceeding 15 years. In the case of aggravated and severe torture resulting in death, a sentence of imprisonment for a term not exceeding 21 years may be imposed. Any person who aids and abets such an offence shall be liable to the same penalty”, Norvège, Code général civil pénal, Loi du 22 mai 1902 N°10, avec ses modifications ultérieures, modifiée en dernier lieu par la loi du 21 décembre 2005, N°31, section 117(a), disponible sur : http://app.uio.no/ub/ujur/oversatte-lover/data/lov-19020522-010-eng.pdf (consulté en février 2016).
Panama, Penal Code adopted by Law 14 of 2007, with subsequent amendments introduced by Law 26 of Panama, Code pénal adopté par la loi 14 de 2007, avec ses modifications ultérieures apportées par la loi
2008, Law N°5 of 2009, Law N°68 of 2009 and Law N°14 of 2010, article 156, available at https://www. oas.org/juridico/mla/sp/pan/sp_pan-int-text-cp.pdf (last accessed in February 2016). de 2008, la loi 5 de 2009, la loi 68 de 2009 et la loi 14 de 2010, article 156, disponible sur : https://www.oas.org/juridico/mla/sp/pan/sp_pan-int-text-cp.pdf (consulté en février 2016).
The criminal code of Australia foresees a penalty of 20 years for the crime of torture. En Australie, le code pénal prévoit une peine de 20 ans d’emprisonnement pour le crime de torture.
59 59
In the Maldives Act on the Prohibition and Prevention of Torture Act, different penalties are provided ranging from 5 years to 25 years depending on the consequence of acts of torture on the victim: 5 years for a victim of torture with a medical treatment of more than 90 days; 10 to 15 years if the victim lost his/her sense of taste or his/her sight, hearing, ability to speak, etc.; 15 to 20 years if torture caused insanity, loss of memory, etc.; 15 to 25 years if the victim was mutilated, raped, etc.; 25 years if the victim was murdered or rape with as a consequence a loss of memory, insanity, etc. 60 Aux Maldives, la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture prévoit différentes peines allant de 5 ans à 25 ans d’emprisonnement selon les effets des actes de torture sur la victime : 5 ans pour une victime de la torture nécessitant un traitement médical de plus de 90 jours ; 10 à 15 ans si la victime a perdu sa sensibilité gustative, la vue, l’ouïe, la capacité de parler, etc. ; 15 à 20 ans si la torture entraîne la folie, la perte de mémoire, etc. ; 15 à 25 ans si la victime a été mutilée, violée, etc.
The General Civil Penal Code of Norway provides that “any person who commits torture shall be liable to imprisonment for a term not exceeding 15 years. In the case of aggravated and severe torture resulting in death, a sentence of imprisonment for a term not exceeding 21 years may be imposed. ; 25 ans si la victime a été assassinée ou en cas de viol entraînant une perte de mémoire, la folie, etc. 60 En Norvège, le Code général civil pénal prévoit des peines allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement pour les auteurs d’actes de torture et jusqu’à 21 ans en cas d’actes de torture aggravés entraînant la mort.
Any person who aids and abets such an offence shall be liable to the same penalty.” Ce texte précise que quiconque aide et encourage un tel crime est passible de la même peine.
61 61
In the Panama penal code, the crime of torture bears a penalty of between 5 to 8 years. Au Panama, le crime de torture est passible d’une peine allant de 5 à 8 ans d’emprisonnement.
62 62
22 26
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
Summary of the elements – Chapter 1 – Definition of torture Résumé des éléments – Chapitre 1 – Définition de la torture
Primary elements ª A separate and specific crime of torture in national legislation is to be adopted. Éléments essentiels ª Les États érigent la torture en crime distinct et spécifique dans leur législation nationale.
ª The definition of torture in national law is to encompass, at a minimum, the elements contained in the article 1 definition: torture is any act by which severe mental or physical pain or suffering is intentionally inflicted for a particular purpose by a public official or with his or her consent or acquiescence or by anyone acting in an official capacity. ª La définition de la torture dans la législation nationale englobe, au minimum, les éléments contenus dans la définition de l’article premier : la torture est un acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées dans un but spécifique par un agent de l’État ou par toute autre personne agissant à titre officiel ou avec son consentement exprès ou tacite.
ª National legislation is to contain provisions affirming the absolute nature of the prohibition of torture; the defence of superior order is to be excluded. ª La législation nationale contient des dispositions affirmant le caractère absolu de l’interdiction de la torture ; le moyen de défense relatif à l’ordre supérieur doit être exclu.
ª The penalty for the crime of torture is to take account of the grave nature of the crime. ª La peine prévue pour le crime de torture tient compte de la gravité du crime.
Recommended elements ª In order for the penalty for the crime of torture to be commensurate with the gravity of the crime, a minimum penalty of six years is to be imposed. Éléments recommandés ª Une peine minimale de six ans est imposée afin de respecter le principe de proportionnalité eu égard à la gravité du crime.
Optional elements ª National legislation includes acts of non-state and private actors in the definition of torture. Éléments optionnels ª La législation nationale inclue dans la définition de la torture les actes commis par les acteurs non étatiques et privés.
ª National legislation criminalises cruel, inhuman or degrading treatment or punishment. ª La législation nationale érige en crimes les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
23 27
Chapter 2 – Modes of liability Chapitre 2 – Formes de responsabilité
Relevant Articles from the United Nations Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment: Articles pertinents de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
Article 1 Article 1
For the purposes of this Convention, the term “torture” means any act by which severe pain or suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted on a person for such purposes as obtaining from him or a third person information or a confession, punishing him for an act he or a third person has committed or is suspected of having committed, or intimidating or coercing him or a third person, or for any reason based on discrimination of any kind, when such pain or suffering is inflicted by or at the instigation of or with the consent or acquiescence of a public official or other person acting in an official capacity. Aux fins de la présente Convention, le terme « torture » désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite.
It does not include pain or suffering arising only from, inherent in or incidental to lawful sanctions. Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles.
This article is without prejudice to any international instrument or national legislation which does or may contain provisions of wider application. Cet article est sans préjudice de tout instrument international ou de toute loi nationale qui contient ou peut contenir des dispositions de portée plus large.
Article 4 Article 4
Each State Party shall ensure that all acts of torture are offences under its criminal law. Tout État partie veille à ce que tous les actes de torture constituent des infractions au regard de son droit pénal.
The same shall apply to an attempt to commit torture and to an act by any person which constitutes complicity or participation in torture. Il en est de même de la tentative de pratiquer la torture ou de tout acte commis par n’importe quelle personne qui constitue une complicité ou une participation à l’acte de torture.
Each State Party shall make these offences punishable by appropriate penalties which take into account their grave nature. Tout État partie rend ces infractions passibles de peines appropriées qui prennent en considération leur gravité.
The Convention requires States parties to criminalise the commission and the attempt to commit torture, complicity in torture, other forms of participation in torture, instigation of, and incitement to torture, as well as acts by public officials that acquiesce or consent to torture La Convention fait obligation aux États parties d’ériger en crimes la perpétration et la tentative de commettre un acte de torture, la complicité de torture, d’autres formes de participation à un acte de torture, l’instigation et l’incitation à la torture, ainsi que les actes des agents de l’État qui consentent de manière exprès ou tacite à la perpétration d’actes de torture
The Convention provides for different types of liability. La Convention prévoit différents modes de responsabilité.
Articles 1 and 4 of the Convention specify the different possible forms of involvement in acts of torture. Les articles premier et 4 de la Convention précisent les différentes formes possibles de participation à des actes de torture.
Article 1 of the Convention provides responsibility for torture that includes infliction, instigation, consent and acquiescence. L’article premier prévoit une forme de responsabilité qui inclut le fait d’infliger un acte de torture, d’inciter à sa perpétration ou d’y consentir de manière exprès ou tacite. L’article 4 de la Convention fait, en outre, obligation aux États d’inclure dans leur législation la responsabilité pénale pour
Article 4 of the Convention further requires States to include in its legislation criminal liability for “attempt” to commit torture, “complicity” and other forms of “participation”. GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE « tentative » de perpétration d’acte de torture, de « complicité » et d’autres formes de « participation ».
In order to combat impunity for acts that support torture, a State’s legislation must include modes of liability beyond the direct commission of the offence. Afin de lutter contre l’impunité pour tous les actes qui favorisent la perpétration de la torture, la législation d’un État doit inclure des fondements de responsabilité allant au-delà de la commission directe de l’infraction.
In its concluding observations and general comments, the Committee regularly includes mention of modes of liability in addition to commission. In its General Comment N°2, The Committee has stated that States “are obligated to prevent 24 Dans ses observations finales et ses observations générales, le Comité mentionne régulièrement des modes de responsabilité autres que la perpétration directe de l’acte.
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION public authorities and other persons acting in an official capacity from directly committing, instigating, inciting, encouraging, acquiescing in or otherwise participating or being complicit in acts of torture as defined in the Convention”. 63 Dans son Observation générale N°2, Le Comité a déclaré que les États « sont tenus d’adopter des mesures efficaces pour empêcher que des agents publics ou toute autre personne agissant à titre officiel ne commettent personnellement des actes de torture tels qu’ils sont définis par la Convention, ne poussent ou n’incitent quiconque à les commettre, ne soient impliqués dans des actes de cette nature ou y participent, ou encore ne les encouragent ou n’y consentent ».
As part of the article 4 obligation, the Committee has clearly stated that a State party shall make the “necessary modifications […] to explicitly criminalise attempts to commit torture and acts constituting complicity or participation in torture and to define them as acts of torture.” Dans le cadre de l’obligation prévue par l’article 4, le Comité a clairement précisé qu’un État partie « devrait prendre les mesures nécessaires […] afin d’incriminer de manière explicite la tentative, la complicité et la participation à la commission de torture comme un acte de torture ».
For these forms of liability, the Committee does not draw a distinction between the gravity of the offence; “any person committing such an act, whether perpetrator or accomplice, shall be personally held responsible before the law.” 65 The Committee has also referenced the terminology in article 1, and has developed a recommendation specifically to criminalise the act by a public official of instigating, consenting, or acquiescing to torture. Eu égard à ces formes de responsabilité, le Comité n’établit pas une distinction en fonction de la gravité de l’infraction et demande que « quiconque qui commettrait de tels actes, en serait complice ou y participerait, soit tenu personnellement responsable devant la loi ». 65 Le Comité a également mentionné la terminologie de l’article premier et a élaboré une recommandation spécifique visant à ériger en crime tout acte d’un agent de l’État qui encourage des actes de torture, y consent ou s’en rend complice.
67 67
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 17. 1, § 17.
CAT, Concluding observations on Gabon (17 January 2013), UN Doc. CAT, Observation finales sur le Gabon (17 janvier 2013), Doc.
CAT/C/GAB/CO/1, § 8; ONU CAT/C/GAB/CO/1, §8 ;
UN Committee against Torture, Concluding observations on Morocco (21 December 2011), UN Doc. CAT, Observations finales sur le Maroc (21 décembre 2011), Doc.
CAT/C/MAR/CO/4, § 5. ONU CAT/C/MAR/CO/4, § 5.
CAT, Concluding observations on Guinea (20 June 2014), UN Doc. CAT, Observations finales sur la Guinée (20 juin 2014), Doc.
CAT/C/GIN/CO/1, § 7. ONU CAT/C/GIN/CO/1, § 7.
CAT, Concluding observations on Kyrgyzstan (20 December 2013), UN Doc. CAT, Observation finales sur le Kirghizistan (20 décembre 2013), Doc.
CAT/C/KGZ/CO/2, § 6; ONU CAT/C/KGZ/CO/2, § 6 ;
UN Committee against Torture, Concluding observations on Andorra (20 December 2013), UN Doc. CAT, Observation finales sur Andorre (20 December 2013), Doc.
CAT/C/AND/CO/1, § 6. ONU CAT/C/AND/CO/1, § 6.
“Any person who (a) commits torture; (b) attempts to commit torture; or (c) incites, instigates, commands or procures any person to commit torture, is guilty of the offence of torture and is on conviction liable to imprisonment, including imprisonment for life. (2) Any person who participates in torture, or who conspires with a public official to aid or procure the commission of or to commit torture, is guilty of the offence of torture and is on conviction liable to imprisonment, including imprisonment for life.“, Afrique du Sud, Act N°13 de 2013, Prevention of Combating and Torture of Persons Act (29 juillet 2013), article 4, disponible sur : http://www.justice.gov.za/legislation/acts/2013-013.pdf (consulté en février 2016). En Afrique du Sud, la loi sur la prévention et la lutte contre la torture (Prevention of Combating and Torture of Persons Act) prévoit tous ces modes de responsabilité (y compris la perpétration, la tentative de perpétration, la complicité et l’encouragement des actes de torture). Ces actes sont passibles de peines allant jusqu’à la réclusion à perpétuité. 67
GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE 68 69 70 Résumé des éléments – Chapitre 2 – Formes de responsabilité
New Zealand, Crimes of Torture Act of 1989, op. cit. Éléments essentiels ª La législation nationale qui érige en crime la torture inclut explicitement une responsabilité pénale pour :
25, section 3. la perpétration de la torture ;
la tentative de perpétration de la torture ; la complicité de torture ; d’autres formes de participation ; l’instigation à la torture ; l’incitation à la torture ;
New Zealand criminalises all these modes of liability in its Crimes of Torture Act: “(1) Every person is liable upon conviction to imprisonment for a term not exceeding 14 years who, being a person to whom this section applies or acting at the instigation or with the consent or acquiescence of such a person, whether in or outside New Zealand, (a) commits an act of torture; or (b) does or omits an act for the purpose of aiding any person to commit an act of torture; or (c) abets any person in the commission of an act of torture; or (d) incites, counsels, or procures any person to commit an act of torture. les actes commis par des agents de l’État qui consentent de manière exprès ou tacite au recours à la torture. 68 “(1) Every person is liable upon conviction to imprisonment for a term not exceeding 14 years who, being a person to whom this section applies or acting at the instigation or with the consent or acquiescence of such a person, whether in or outside New Zealand, (a) commits an act of torture; or (b) does or omits an act for the purpose of aiding any person to commit an act of torture; or (c) abets any person in the commission of an act of torture; or (d) incites, counsels, or procures any person to commit an act of torture.
Every person is liable upon conviction to imprisonment for a term not exceeding 10 years who, being a person to whom this section applies or acting at the instigation or with the consent or acquiescence of such a person, whether in or outside New Zealand, (a) attempts to commit an act of torture; or (b) conspires with any other person to commit an act of torture; or (c) is an accessory after the fact to an act of torture.” Every person is liable upon conviction to imprisonment for a term not exceeding 10 years who, being a person to whom this section applies or acting at the instigation or with the consent or acquiescence of such a person, whether in or outside New Zealand, (a) attempts to commit an act of torture; or (b) conspires with any other person to commit an act of torture; or (c) is an accessory after the fact to an act of torture.”, Nouvelle-Zélande, Crimes of Torture Act of 1989, op. cit. 25, article 3.
67 ”A person who, whether directly or indirectly (a) procures; (b) aids or abets; (c) finances; (d) solicits;
In the Philippines, the Anti-Torture Act provides for different types of liability depending of the status of the perpetrator: “Any person who actually participated or induced another in the commission of torture or other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment or who cooperated in the execution of the act of torture or other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment by previous or simultaneous acts shall be liable as principal. incites; (f) recommends; (g) encourages; (h) harbours; (i) orders; or (j) renders support to any person, knowing or having reason to believe that the support will be applied or used for or in connection with the preparation or commission o instigation of torture (…)”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, article 8. 70 “Any person who actually participated or induced another in the commission of torture or other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment or who cooperated in the execution of the act of torture or other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment by previous or simultaneous acts shall be liable as principal.
Any superior military, police or law enforcement officer or senior government official who issued an order to any lower ranking personnel to commit torture for whatever purpose shall be held equally liable as principals. Any superior military, police or law enforcement officer or senior government official who issued an order to any lower ranking personnel to commit torture for whatever purpose shall be held equally liable as principals.
The immediate commanding officer of the unit concerned (…) and other law enforcement agencies shall be held liable as a principal to the crime of torture or other cruel or inhuman and degrading treatment or punishment for any act or omission, or negligence committed by him/her that shall have led, assisted, abetted or allowed, whether directly or indirectly, the commission thereof by his/ her subordinates. If he/she has knowledge of or, owing to the circumstances at the time, should have known that acts of torture or other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment shall be committed, is being committed, or has been committed by his/her subordinates or by others within his/her area of responsibility The immediate commanding officer of the unit concerned (…) and other law enforcement agencies shall be held liable as a principal to the crime of torture or other cruel or inhuman and degrading treatment or punishment for any act or omission, or negligence committed by him/her that shall have led, assisted, abetted or allowed, whether directly or indirectly, the commission thereof by his/her subordinates.
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION 68 69 70 Summary of the elements – Chapter 2 – Modes of liability Primary elements ª National legislation criminalising torture is to include explicit criminal liability for:
the commission of torture; attempt to commit torture; complicity in torture; other forms of participation; instigation of torture;
incitement to torture; the commission of acts of torture by public officials who acquiesce or consent to torture. 68 Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. 4, section 13. 69 South Africa, Act N°13 of 2013, Prevention of Combating and Torture of Persons Act (29 July 2013), section 4, available at http://www.justice.gov.za/legislation/acts/2013-013.pdf (last accessed in February 2016).
Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, section 8.
and, despite such knowledge, did not take preventive or corrective action either before, during or immediately after its commission, when he/she has the authority to prevent or investigate allegations of torture or other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment but failed to prevent or investigate allegations of such act, whether deliberately or due to negligence shall also be liable as principals.” 68 In South Africa, all those modes of liability are also provided for in the Prevention of Combating and Torture of Persons Act: “Any person who (a) commits torture; (b) attempts to commit torture; or (c) incites, instigates, commands or procures any person to commit torture, is guilty of the offence of torture and is on conviction liable to imprisonment, including imprisonment for life. If he/she has knowledge of or, owing to the circumstances at the time, should have known that acts of torture or other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment shall be committed, is being committed, or has been committed by his/her subordinates or by others within his/her area of responsibility and, despite such knowledge, did not take preventive or corrective action either before, during or immediately after its commission, when he/she has the authority to prevent or investigate allegations of torture or other cruel, inhuman and degrading treatment or punishment but failed to prevent or investigate allegations of such act, whether deliberately or due to negligence shall also be liable as principals.”, Philippines, Anti-Torture Act de 2009, op. cit. 4, article 13.
Any person who participates in torture, or who conspires with a public official to aid or procure the commission of or to commit torture, is guilty of the offence of torture and is on conviction liable to imprisonment, including imprisonment for life.“ En Nouvelle-Zélande, la loi relative aux crimes de torture (Crimes of Torture Act) érige en crimes la plupart de ces modes de responsabilité.
69 68
In the Prevention and Prohibition of Torture Act of Uganda, several modes of liability are foreseen: ”A person who, whether directly or indirectly (a) procures; (b) aids or abets; (c) finances; (d) solicits; (e) incites; (f) recommends; (g) encourages; (h) harbours; (i) orders; or (j) renders support to any person, knowing or having reason to believe that the support will be applied or used for or in connection with the preparation or commission o instigation of torture (…)”. En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) prévoit plusieurs modes de responsabilité (y compris la perpétration directe et indirecte, la complicité, le financement, l’incitation à commettre des actes de torture et le soutien à l’auteur de tels actes). 69 Aux Philippines, la loi contre la torture (Anti-Torture Act) prévoit différents types de responsabilité en fonction du statut de l’auteur de ces actes.
70 70
26 30
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
27 31
Chapter 3 – The exclusionary rule Chapitre 3 – la règle d’exclusion
Relevant Article from the United Nations Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment: Article pertinent de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
Article 15 Article 15
“Each State Party shall ensure that any statement which is established to have been made as a result of torture shall not be invoked as evidence in any proceedings, except against a person accused of torture as evidence that the statement was made.” Tout État partie veille à ce que toute déclaration dont il est établi qu’elle a été obtenue par la torture ne puisse être invoquée comme un élément de preuve dans une procédure, si ce n’est contre la personne accusée de torture pour établir qu’une déclaration a été faite.
The Convention requires States parties to explicitly exclude evidence derived by torture in all proceedings La Convention fait obligation aux États parties d’exclure de toute procédure les éléments de preuve obtenus par la torture
The exclusionary rule is a legal safeguard for detainees, providing that evidence seized by law enforcement using torture shall not be subsequently used in any proceeding. La règle d’exclusion constitue une garantie juridique pour les détenus. Cette règle prévoit que les éléments de preuve - obtenus sous la torture par des agents chargés de l’application de la loi - ne peuvent pas être utilisés ultérieurement dans le cadre d’une procédure.
Evidence derived by torture is unquestionably tainted given the absolute condemnation of torture. Les éléments de preuve obtenus par la torture sont incontestablement entachés d’irrégularités, compte tenu de la prohibition absolue de la torture.
By explicitly stating the exclusionary rule in its legislation, a State takes a significant measure in protecting persons at risk. L’inscription explicite de la règle d’exclusion dans la législation est une mesure de protection importante pour les personnes exposées au risque de torture et elle permet également de faire en sorte que le système judiciaire ne favorise pas la torture.
As a normative function, following the exclusionary rule ensures that the justice system as a whole is untainted by the illegality of individual actors and endorses the respect for human rights and the rule of law inherent in the prohibition of torture. D’un point de vue normatif, la règle d’exclusion veille à ce que le système judiciaire dans son ensemble ne soit pas entaché par les actes de torture commis par des individus et renforce le respect des droits humains et de l’État de droit qui sont inhérents à l’interdiction de la torture.
As a practical function, the exclusionary rule bars a potential torturer from benefiting from his or her offence since any evidence produced will be unusable, and thus acts as a deterrent to torture. En termes pratiques, la règle d’exclusion interdit à un tortionnaire potentiel de tirer parti de son infraction, étant donné que toute preuve obtenue par ce moyen sera exclue, ce qui agit, de fait, comme un moyen de dissuasion de la torture.
Article 15 of the Convention explicitly mandates that States parties must enact the exclusionary rule in relation to statements that are procured by means of torture. L’article 15 de la Convention fait explicitement obligation aux États parties d’adopter la règle d’exclusion eu égard aux déclarations obtenues par la torture.
This applies to all proceedings, except against a person accused of torture in order to prove that the statement was in fact elicited. Cela s’applique à toutes les procédures, sauf en ce qui concerne les déclarations qui auraient été obtenues par la torture, dans le cadre de procédures contre les auteurs de tels actes.
Concluding observations and jurisprudence of the Committee reiterate the exclusionary rule, recommending that State legislation should explicitly provide that statements obtained as a result of torture may not be used or invoked as evidence in any proceedings. 71 In the aftermath of 11 th September 2001, when some States sought to adopt more stringent laws and practises related to counter-terrorism, the Committee reminded all State parties in its General Comment N°2 that the obligation in article 15 is non-derogable. 72 There are many good national laws that put the Convention’s rule into effect. Les observations finales et la jurisprudence du Comité ont régulièrement rappelé l’importance de la règle d’exclusion, en recommandant que la législation de l’État partie dispose explicitement que les déclarations obtenues par la torture ne peuvent pas être utilisées ou invoquées comme éléments de preuve dans le cadre d’une procédure. 71 Au lendemain du 11 septembre 2001, lorsque certains États
See examples in the CAT, Report of the Committee against Torture 47 th-48 th sessions (2011-2012), UN Doc. Voir par exemple CAT, Rapport du Comité contre la torture sur les quarante-septième et quarante- huitième sessions (2011-2012) Doc.
A/67/44, pp. 53, 68, 80, 87 and 156; Report of the Committee against Torture 51 st-52 nd sessions (2013-2014), UN Doc. ONU A/67/44, pp. 53, 68, 80, 87 et 156 ; Rapport du Comité contre la torture sur les cinquante et unième et cinquante-deuxième sessions (2013-2014), Doc.
A/69/44, p. 127; See also CAT, Ali Aarrass v. Morocco (24 June 2014), UN Doc. ONU A/69/4 4, p. 127 ; Voir aussi CAT, Ali Aarrass c. Maroc (24 juin 2014), Doc.
CAT/C/52/D/477/2011, § 10.8. ONU CAT/C/52/D/477/2011, § 10.8. 32 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
CAT, General Comment N°2, op. cit. ont cherché à durcir leurs textes législatifs et leurs pratiques dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Comité a rappelé à tous les États parties, dans son Observation générale N°2, que l’obligation prévue par l’article 15 n’est susceptible d’aucune dérogation.
1, § 6. De nombreuses législations nationales appliquent de manière adéquate ce principe consacré par la Convention. 73
28 75
77 78 79 80 72 CAT, Observation générale N°2, op. cit. 1, § 6.
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION 73 74 75 76 77 78 79 80 81 73 Cambodia, Code of Criminal Procedure of the Kingdom of Cambodia, article 321, available at http://www.wipo.int/wipolex/fr/details.jsp?id=10629 (last accessed February 2007). Cambodge, Code de procédure pénale du Royaume du Cambodge, article 321, disponible sur : http://www.wipo.int/wipolex/fr/details.jsp?id=10629 (consulté en février 2016). 74 “Confession of a defendant extracted by torture, violence, threat or after prolonged arrest or detention, or which is suspected to have been made involuntarily by means of fraud or other methods, shall not be admitted as evidence of guilt”, Corée du Sud, Criminal Procedure Act (Loi N°341 du 23 septembre 1954, tel que modifié en dernier lieu par la Loi N°9765 du 6 juin 2009), article 309, disponible sur : http://www.wipo.int/wipolex/en/details.jsp?id=12936 (consulté en février 2016).
Ecuador, Code of Criminal Procedure of 2000 (R.O. Équateur, Code de procédure pénale de 2000 (R.O.
360-S of 13 January 2000, article 83, available at http://www.oas.org/juridico/mla/sp/ecu/sp_ecu-int-text-cpp-ro360s.html (last accessed February 2016). 360-S du 13 janvier 2000, article 83, disponible sur : http://www.oas.org/juridico/mla/sp/ecu/sp_ecu-int-text-cpp-ro360s.html (consulté en février 2016). 76 Guatemala, Code de procédure pénale du 28 septembre 1992, article 183, disponible sur :
Equatorial Guinea, Law on the Prevention and Sanctions of Torture of 2006 (Law N°6/2006, 2 November 2006), article 8, available at http://www.cesge.org/index.php?option=com_ phocadownload&view=category&id=13&Itemid=79# (last accessed February 2016). 76 Guatemala, Criminal Procedure Code of 28 September 1992, article 183, available at https://www.unodc. https://www.unodc.org/tldb/pdf/Guatemala_Cdigo_Procesal_Penal.pdf (consulté en février 2016). 77 Guinée équatoriale, Loi portant prévention et sanction en matière de torture de 2006 (Loi N°6/2006, 2 novembre 2006), article 8, disponible sur : http://www.cesge.org/index.php?option=com_ phocadownload&view=category&id=13&Itemid=79# (consulté en février 2016).
org/tldb/pdf/Guatemala_Cdigo_Procesal_Penal.pdf (last accessed February 2016). 77 Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit.
22, article 6. 22, article 6.
Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. Maldives, Loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture de 2013, op. cit.
3, article 5. 3, article 5.
Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. 4, section 8. 80 Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act of 1994, op. cit. 39, article 5.
South Korea, Criminal Procedure Act (Law N°341 of September 23, 1954, as last amended by Law N°9765 “Any information, confession or admission obtained from a person by means of torture is inadmissible in evidence against person in any proceeding (…)”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
of June 6, 2009), article 309, available at http://www.wipo.int/wipolex/en/details.jsp?id=12936 (last accessed February 2016). 28, article 14.
In Cambodia, the code of criminal procedure provides that “Unless it is provided otherwise by law, in criminal cases all evidence is admissible. Au Cambodge, le Code de procédure pénale prévoit que les déclarations recueillies sous la contrainte physique ou morale sont sans valeur probante.
The court has to consider the value of the evidence submitted for its examination, following the judge’s intimate conviction. 73
The judgment of the court may be based only on the evidence included in the case file or which has been presented at the hearing. A confession shall be considered by the court in the same manner as other evidence. En Corée du Sud, la loi relative à la procédure pénale prévoit l’exclusion des aveux obtenus par la torture ou par la violence, par la menace ou après une période d’arrestation ou de détention prolongée ou qui pourraient avoir été soustraits à un individu par fraude ou autres moyens frauduleux.
Declaration given under the physical or mental duress shall have no evidentiary value. 74
Evidence emanating from communications between the accused and his lawyer is inadmissible.” En Équateur, le Code de procédure pénale prévoit que les éléments de preuve sont exclus s’ils ont été obtenus par la torture ou par tout autre moyen qui altère la volonté de l’individu.
73 75
In Ecuador, the code of criminal procedure provides that evidence cannot be admissible if they were obtained under torture or by any other means that undermined the will of the person. Au Guatemala, le Code de procédure pénale prévoit que les éléments de preuve obtenus illégalement, par exemple par la torture, ne sont pas recevables.
74 76
In Equatorial Guinea, the Law on the Prevention and Sanctions of Torture forbids the use of confession or information obtained under torture. En Guinée équatoriale, la loi portant prévention et sanction en matière de torture interdit l’usage d’aveux ou d’informations obtenus par la torture.
75 77
In Guatemala, the criminal procedure code provides that evidence obtained illegally, such as under torture, are not admissible. 76 In Madagascar, the anti-torture law clearly states that any statement obtained under torture cannot be used in a court of law. À Madagascar, la loi contre la torture précise que : « Toute déclaration dont il est établi qu’elle a été obtenue par usage de la torture, ne peut être invoquée comme élément de preuve dans une procédure si ce n’est contre la personne accusée de torture, pour établir qu’une telle déclaration a été faite.
77 78
In the Act on the Prohibition and Prevention of Torture of the Maldives, the same rule applies: A statement submitted to a Maldivian court, or a statement of confession to a crime, or an admission to an action that was obtained by means of torture will be deemed evidence obtained contrary to laws and regulations. Aux Maldives, la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture établit la même règle : Une déclaration présentée devant un tribunal des Maldives, ou une déclaration d’aveu d’un crime ou une confession obtenus par la torture seront considérés comme des éléments de preuve obtenus en violation des lois et règlements.
The evidence shall not be used against the accused at any judicial proceeding or process of court. Ces éléments de preuve ne peuvent pas être utilisés contre l’accusé dans une procédure ni devant un tribunal.
78 79
The Philippines Anti-Torture Act also provides for the exclusionary rule in section 8 that reads that “any confession, admission or statement obtained as a result of torture shall be inadmissible in evidence in any proceedings, except if the same is used as evidence against a person or persons accused of committing torture”. En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) prévoit la règle d’exclusion des éléments de preuve obtenus par la torture.
79 80
The Convention against Torture Act of Sri Lanka explains that “a confession otherwise inadmissible in any criminal proceedings shall be admissible in any proceedings instituted under this Act, for the purpose only of proving the fact that such confession was made.” 80 In South Korea, the criminal procedure act provides that “Confession of a defendant extracted by torture, violence, threat or after prolonged arrest or detention, or which is suspected to have been made involuntarily by means of fraud or other methods, shall not be admitted as evidence of guilt”. 81
29 33
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
82 81
The Committee considers that the exclusionary rule is to be extended to evidence derived by CIDTP 9. Le Comité estime que la règle d’exclusion devrait être étendue aux éléments de preuve obtenus par le recours à des PTCID
While article 15 of the Convention only references the exclusion of statements obtained through torture, the Committee has taken the view that article 15 is obligatory “as applied to both torture and ill-treatment.” 83 This view is strongly supported outside the Convention framework as well, in particular by the UN Special Rapporteur on torture 84 and by the UN Human Rights Committee that has also recommended in a General Comment that this rule extends to “other prohibited treatment” to discourage any violations of the general prohibition of torture. Si l’article 15 de la Convention mentionne uniquement l’exclusion des déclarations obtenues par la torture, le Comité a estimé que cette disposition a une portée contraignante et « s’applique indifféremment à la torture et aux mauvais traitements ». 83 Cette position est renforcée par d’autres acteurs qui ne relèvent pas du système mis en place par la Convention, et notamment par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture 84 et le Comité des droits de l’homme des Nations Unies.
The European Court on Human Rights explicitly held that the use of statements obtained as a violation of article 3 (prohibition of torture and CIDTP) render the proceedings an automatic breach of the right to a fair trial, “irrespective of the classification of the treatment as torture, inhuman or degrading treatment.” Celui-ci a également recommandé dans une observation générale que cette règle soit étendue à « tout autre traitement interdit » afin de dissuader toute violation de l’interdiction générale de la torture. 85 La Cour européenne des droits de l’homme a statué explicitement que l’utilisation de déclarations obtenues en violation de l’article 3 (interdiction de la torture et des PTCID) dans le cadre d’une procédure entraîne une violation automatique du droit à un procès équitable « que cette violation soit qualifiée de torture ou de traitement inhumain ou dégradant ».
The Inter-American Court on Human Rights has not been so explicit, but has read CIDTP to be part of their article 10 on the exclusionary rule. La Cour interaméricaine des droits de l’homme n’a pas pris une position aussi explicite, mais a considéré que les PTCID relevaient de l’article 10 de la Convention interaméricaine, relatif à la règle d’exclusion. 87
Other authoritative documents on torture, including the Robben Island Guidelines and the 1975 General Assembly Declaration against Torture, explicitly include CIDTP as well. D’autres sources faisant autorité en matière de lutte contre la torture, y compris les lignes directrices de Robben Island et la Déclaration de l’Assemblée générale sur la torture de 1975, prévoient explicitement que la règle d’exclusion s’applique aux éléments de preuve obtenus par des PTCID.
89 88
The Committee considers that the burden of proof is on the prosecution to show that evidence was collected lawfully, where there is an allegation that evidence was obtained by torture “Any confession, admission or statement obtained as a result of torture shall be inadmissible in evidence in any proceedings, except if the same is used as evidence against a person or persons accused of committing torture”, Philippines, Anti-Torture Act de 2009, op. cit.
Article 15 of the Convention requires that a statement be excluded if it is “established” to be elicited by torture, but does not address which party holds the burden of proof on this issue. The Committee places the burden on the State to ascertain 82 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 4, article 8. 82 “A confession otherwise inadmissible in any criminal proceedings shall be admissible in any proceedings instituted under this Act, for the purpose only of proving the fact that such confession was made”, Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act de 1994, op. cit.
28, section 14. 39, article 5.
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, §§ 3 and 6. 1, §§ 3 et 6.
See also the CAT report on its Confidential Art. 20 Voir aussi le rapport du CAT sur son enquête sur la
inquiry in Turkey, UN Doc. Turquie aux termes de la procédure confidentielle visée par l’article 20 de la Convention, Doc.
A/48/44/Add.1, § 28. ONU A/48/44/Add.1, § 28.
UN Special Rapporteur on torture, Interim Report to the General Assembly, UN Doc. Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Rapport intérimaire à l’Assemblée générale,
A/59/324 Doc.
(1 September 2004), §§ 13-16; See also J. Herman Burgers and Hans Danelius, op. cit. ONU A/59/324 (1 septembre 2004), §§ 13-16 ; Voir aussi J. Herman Burgers et Hans Danelius, op. cit.
33, p. 148. 33, p. 148.
CCPR, General Comment N°20 on Article 7, HRI/GEN/1/Rev.9 (Vol. CCPR, Observation générale N°20 sur l’article 7, HRI/GEN/1/Rev.9 (Vol.
I), § 12. I), § 12.
Ecthr, El Haski v. Belgium, App N°649/08 (25 September 2012), § 85. CEDH, El Haski c. Belgique, Requête N°649/08 (25 septembre 2012), § 85.
Iacthr, Teodoro Cabrera Garcia and Rodolfo Montiel Flores v. Mexico, Case N°12, 449 Cour interaméricaine des droits de l’homme, Teodoro Cabrera Garcia et Rodolfo Montiel Flores c.
(26 November 2010), §§ 134–136. Mexique, Affaire N°12, 449 (26 novembre 2010), §§ 134–136.
African Commission on Human and Peoples Rights, Robben Island Guidelines: Resolution On Guidelines and Measures for the Prohibition and Prevention of Torture, Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment In Africa (2008), article 4; UNGA Declaration on the Protection of All Persons from Being Subjected to Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, GA Res. 3452 (XXX), Annex, 9 Dec. 1975, article 12. 89 Germany, Criminal Procedure Code, as amended by Act of 23.4.2014, section 136(a), available at http://www.gesetze-im-internet.de/englisch_stpo/ (last accessed in February 2016). Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, Lignes directrices de Robben Island - Résolution sur les lignes directrices et mesures d’interdiction et de prévention de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en Afrique (2008), article 4 ; Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies 3452 (XXX), Annexe, 9 décembre 1975, article 12.
In Germany, the criminal procedure code explicitly states that the exclusionary rule applies to evidence obtained under CIDTP. Aux Philippines, l’article 8 de la loi contre la torture consacre la règle d’exclusion en s’inspirant de la terminologie de l’article 15 de la Convention.
89 81
In Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act provides that “any information, confession or admission obtained from a person by means of torture is inadmissible in evidence against person in any proceeding (…)”. Au Sri Lanka, la loi relative à la Convention contre la torture (Convention against Torture Act) consacre la règle d’exclusion en s’inspirant de la terminologie de l’article 15 de la Convention.
82 82
30 34
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
whether or not statements were made under torture, where an individual makes such an allegation. 10. Le Comité estime que la charge de la preuve incombe à l’accusation qui doit démontrer que les éléments de preuve ont été recueillis légalement, en cas d’allégation de torture L’article 15 de la Convention requiert l’exclusion de toute déclaration dont il est « établi » qu’elle a été obtenue par la torture mais cette disposition ne désigne pas l’acteur à qui incombe la charge de la preuve en la matière.
In P.E. v. France, the Committee found that the State authorities bear the burden of proof as an implicit consequence of the absolute prohibition of torture. Le Comité fait peser la charge de la preuve sur l’État à qui il incombe de déterminer si des déclarations ont été obtenues par la torture, en cas d’allégation de recours à la torture. 90 Dans l’affaire P.E. c. France, le Comité a estimé que la charge de la preuve incombait aux autorités étatiques en précisant que cela découle implicitement de l’interdiction absolue de la torture.
According to the Committee, State authorities have to verify the content of a complainant’s allegations, and where it does not refute the allegations nor include any information on this question in its observations to the Committee, it may be found to have violated its obligations under article 15 of the Convention. Le Comité a estimé que les autorités étatiques sont tenues de vérifier le bien-fondé des allégations du plaignant. Si l’État ne réfute pas ces allégations et ne soumet pas au Comité des observations à ce sujet, il peut en être conclu que l’État a violé ses obligations aux termes de l’article 15 de la Convention.
92 92
The Committee considers that the exclusionary rule applies to all forms of evidence Le Comité estime que la règle d’exclusion s’applique à tous les moyens de preuve
Article 15 of the Convention explicitly bans “statements” made as a result of torture, but is silent as to evidence otherwise derived from those statements, i.e. derivative evidence (when the evidence is the direct or indirect result of a confession made earlier under torture or ill-treatment). L’article 15 de la Convention interdit explicitement la prise en compte de « déclarations » faites sous la torture, mais ne se prononce pas sur la validité des éléments de preuve découlant de ces déclarations, à savoir les éléments de preuve dérivés (lorsque l’élément de preuve découle directement ou indirectement d’un aveu obtenu précédemment par la torture ou des mauvais traitements).
It is clear that the Convention, and general international law, requires the exclusion of more than statements obtained under torture and ill-treatment. Il apparaît clairement que la Convention, et le droit international général, requièrent que la portée de la règle d’exclusion ne soit pas limitée aux déclarations obtenues par la torture et les mauvais traitements.
The Committee regularly comments on the procedural requirements for suppressing all evidence obtained by the use of torture, even where the Convention only mentions “statements.” Le Comité se prononce régulièrement sur les règles de procédure visant à exclure tous les éléments de preuve obtenus par la torture, même si le texte de la Convention ne mentionne que les « déclarations ».
93 93
The Inter-American Court on Human Rights has been more robust, stating that “the absolute character of the exclusionary rule is reflected in the prohibition of granting probative value not only to the evidence obtained directly under duress, but also to evidence deriving from the said act.” La Cour interaméricaine des droits de l’homme a adopté une position plus ferme et a déclaré que « le caractère absolu de la règle d’exclusion renvoie à l’interdiction d’accorder une valeur probante non seulement aux éléments de preuve obtenus directement par la contrainte, mais aussi aux éléments de preuve découlant dudit acte ».
94 94
Given that the practice of using derivative evidence significantly weakens both the deterrent and normative value of the exclusionary rule, a complete ban on the use of derivative evidence is a solid means of protecting detainees from torture. Allemagne, Code de procédure pénale, tel que modifié par la loi du 23.4.2014, article 136(a), disponible sur : http://www.gesetze-im-internet.de/englisch_stpo/ (consulté en février 2016).
Summary of the elements – Chapter 3 – The exclusionary rule Primary elements ª National legislation is to exclude explicitly evidence obtained by torture in all proceedings. ª National legislation is to reflect that the burden of proof is on the prosecution to show that evidence was collected lawfully, where there is an allegation that evidence was obtained by torture. ª National legislation is to reflect that the exclusionary rule applies to evidence obtained by CIDTP. ª National legislation is to reflect that the exclusionary rule applies to all forms of evidence.
CAT, P.E. v. France (19 December 2002), UN Doc. CAT, P.E. c. France (19 décembre 2002), Doc.
CAT/C/29/D/193/2001, § 6.3; CAT, G.K. v. Switzerland ONU CAT/C/29/D/193/2001, § 6.3 ; CAT, G.K. c. Suisse
(15 May 2003), UN Doc. (15 mai 2003), Doc.
CAT/C/30/D/219/2002, § 6.10. ONU CAT/C/30/D/219/2002, § 6.10.
CAT, P.E. v. France, op cit. CAT, P.E. c. France, op cit.
89, § 6.3. 89, § 6.3.
CAT, Ktiti v. Morocco (5 July 2011), UN Doc. CAT, Ktiti c. Maroc (5 juillet 2011), Doc.
CAT/C/46/D/419/2010, § 8.8. ONU CAT/C/46/D/419/2010, § 8.8.
See examples in the Report of the Committee against Torture 47 th-48 th sessions, (2011-2012), Voir par exemple CAT, Rapport du Comité contre la torture sur les quarante-septième et quarante- huitième sessions (2011-2012), op. cit. pp. 53, 68, 80, 87 et 156.
UN Doc. A/67/44, pp. 53, 68, 80, 87 and 156. 94 Iacthr, Teodoro Cabrera Garcia and Rodolfo Montiel Flores v. Mexico, Case N°12, 449 Cour interaméricaine des droits de l’homme, Teodoro Cabrera Garcia et Rodolfo Montiel Flores c. Mexique, op. cit.
§ 167. En Allemagne, le Code de procédure pénale prévoit explicitement que la règle d’exclusion s’applique aux éléments de preuve obtenus par des PTCID. 89 35 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
Étant donné que l’utilisation d’éléments de preuve dérivés affaiblit de manière significative aussi bien la force de dissuasion et que la valeur normative de la règle d’exclusion, une interdiction complète de l’utilisation des éléments de preuve dérivés constitue un solide moyen de protéger les détenus contre la torture. Résumé des éléments – Chapitre 3 – la règle d’exclusion Éléments essentiels ª La législation nationale exclut spécifiquement les éléments de preuve obtenus par la torture dans toutes les procédures. ª La législation nationale précise que la charge de la preuve incombe à l’accusation qui doit démontrer que l’élément de preuve a été recueilli légalement, en cas d’allégation de torture. ª La législation nationale mentionne que la règle d’exclusion s’applique aux éléments de preuve obtenus par les PTCID.
(26 November 2010), § 167. ª La législation nationale mentionne que la règle d’exclusion s’applique à toutes les formes d’éléments de preuve.
31 36
Chapter 4 – Jurisdiction GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE 37 Chapitre 4 – Compétence
Relevant Article from the United Nations Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment: Articles pertinents de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
Article 5 Article 5
Each State Party shall take such measures as may be necessary to establish its jurisdiction over the offences referred to in article 4 in the following cases: Tout État partie prend les mesures nécessaires pour établir sa compétence aux fins de connaître des infractions visées à l’article 4 dans les cas suivants :
When the offences are committed in any territory under its jurisdiction or on board a ship or aircraft registered in that State; (b) When the alleged offender is a national of that State; (c) When the victim is a national of that State if that State considers it appropriate. Quand l’infraction a été commise sur tout territoire sous la juridiction dudit État ou à bord d’aéronefs ou de navires immatriculés dans cet État ; b) Quand l’auteur présumé de l’infraction est un ressortissant dudit État ; c) Quand la victime est un ressortissant dudit État et que ce dernier le juge approprié.
Each State Party shall likewise take such measures as may be necessary to establish its jurisdiction over such offences in cases where the alleged offender is present in any territory under its jurisdiction and it does not extradite him pursuant to article 8 to any of the States mentioned in paragraphIof this article. Tout État partie prend également les mesures nécessaires pour établir sa compétence aux fins de connaître desdites infractions dans le cas où l’auteur présumé de celles-ci se trouve sur tout territoire sous sa juridiction et où ledit État ne l’extrade pas conformément à l’article 8 vers l’un des États visés au paragraphe 1 du présent article.
This Convention does not exclude any criminal jurisdiction exercised in accordance with internal law. La présente Convention n’écarte aucune compétence pénale exercée conformément aux lois nationales.
The Convention requires States parties to establish competence over any alleged case of torture committed on territory under their jurisdiction, or a ship or plane under its flag La Convention fait obligation à chaque État partie d’établir sa compétence sur tout cas présumé de torture commis sur tout territoire relevant de sa juridiction, ou à bord d’un navire ou d’un avion immatriculés dans cet État
Article 5 of the Convention explicitly provides for different types of jurisdiction. L’article 5 de la Convention prévoit expressément différents types de compétences.
Article 5(1)(a) of the Convention requires States to establish competence over cases of torture committed “in any territory under its jurisdiction or on board a ship or aircraft registered in that State”. L’article 5 (1) (a) de la Convention fait obligation à chaque État partie d’établir sa compétence sur les cas de torture commis « sur tout territoire sous la juridiction dudit État ou à bord d’aéronefs ou de navires immatriculés dans cet État ».
This common form of jurisdiction is also known as the territoriality and flag principle. Cette forme habituelle de compétence est également connue sous le nom de principes de territorialité et de compétence de l’État du pavillon.
The Committee elaborated on the scope of article 5 in its General Comment N°2 and explained that the territory under its jurisdiction includes not only the sovereign territory of the State, but also all areas over which it “partly exercises, directly or indirectly, in whole or in part, de jure or de facto effective control.” Le Comité a précisé la portée de l’article 5 dans son Observation générale N°2 en expliquant que le territoire relevant de la juridiction d’un État comprend non seulement le territoire souverain de l’État, mais également toutes les régions sur lesquelles il « exerce de fait ou de droit, directement ou indirectement, en tout ou en partie, un contrôle effectif ».
In his 2015 report to the UN General Assembly, the UN Special Rapporteur on torture also clarified the notion of “under its jurisdiction”: “the Convention (…) limit to any “territory under a State’s jurisdiction” (…) a small number of positive obligations, the implementation of which is necessarily dependent on the exercise of a sufficient measure of control over an individual, area, place or situation. In this sense, it is uncontroversial that the Convention obliges States to take certain Dans son rapport présenté en 2015 à l’Assemblée générale de l’ONU, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture a également clarifié la notion « sous sa juridiction » : « la Convention (...) limite à « tout territoire sous [la] juridiction [des États parties] » un petit nombre
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 16. 1, § 16.
See also CAT, J.H.A. v. Spain, UN Doc. Voir aussi CAT, J.H.A. c. Espagne, Doc.
CAT/C/41/D/323/2007 (21 November 2008), § 8.2 ONU CAT/C/41/D/323/2007 (21 novembre 2008), § 8.2
32 38
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
positive measures only when they exercise sufficient authority to be able to do so.” 96 When providing for jurisdiction in legislation, it is important to remember that there are different ways to establish jurisdiction (see further below). d’obligations positives, dont l’exécution dépend nécessairement de l’exercice d’un contrôle suffisant sur un individu, une région, un lieu ou une situation. Dans ce sens, il n’est pas contesté que la Convention oblige les États à prendre certaines mesures positives uniquement lorsqu’ils exercent un pouvoir suffisant pour être en mesure de le faire ». 96 Pour établir cette compétence dans le cadre législatif, il convient de tenir compte du fait qu’il existe différents modes d’établissement de cette compétence (voir plus bas).
98 99 98 99
The Convention requires States parties to establish jurisdiction over any alleged case of torture committed by one of its nationals La Convention fait obligation aux États parties d’établir leur compétence sur tout cas présumé de torture commis par un de leurs ressortissants
Another jurisdiction that States shall establish to consider cases of torture is when an act of torture is committed by one of its nationals. Les États parties à la Convention doivent également établir leur compétence sur les cas de torture commis par un de leurs ressortissants.
This is known as the active nationality principle, a well-established form of jurisdiction in criminal law. On désigne cela sous le nom de principe de la nationalité active, une forme bien établie de compétence au regard du droit pénal.
This obligation derives directly from article 5(1)(b) of the Convention that requires States to establish jurisdiction “when the alleged offender is a national of that State”. Cette obligation découle directement de l’article 5 (1) (b) de la Convention qui fait obligation aux États d’établir leur compétence « quand l’auteur présumé de l’infraction est un ressortissant dudit État ».
101 102 96 UN Special Rapporteur on torture, Interim report to the General Assembly, UN Doc. Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Rapport intérimaire à l’Assemblée générale,
A/70/303 Doc.
(7 August 2015), § 28. ONU A/70/303 (7 août 2015), § 28.
Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit.
22, articles 18(1) to 18(3). 98 New Zealand, Crimes of Torture Act of 1989, op. cit. 25, section 4. 99 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, section 17(1)(a) and (b).
Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. 22, articles 18(1) to 18(3).
22, articles 18(4). 101 New Zealand, Crimes of Torture Act of 1989, op. cit. 25, section 4. 102 Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment
Act of 1994, op. cit. 39, article 4. The Madagascar anti-torture law provides for the active nationality principle in article 18(4). 100
The New Zealand Crimes of Torture Act provides for the active nationality principle: “No proceedings for an offence against any of the provisions of section 3 shall be brought unless (a) the person to be charged is a New Zealand citizen (…).” 101 The Sri Lanka Convention against Torture Act also provides for this type of jurisdiction: “(1)(b) the person alleged to have committed the offence is a citizen of Sri Lanka (…).” 102 “No proceedings for an offence against any of the provisions of section 3 shall be brought unless (…)
The Madagascar anti-torture law provides for the territoriality and flag principle in article 18(1) to (3). 97 The New Zealand Crimes of Torture Act provides for this type of jurisdiction: “No proceedings for an offence against any of the provisions of section 3 shall be brought unless (…) (c) the act or omission constituting the offence charged is alleged to have occurred in New Zealand or on board a ship or an aircraft that is registered in New Zealand.” the act or omission constituting the offence charged is alleged to have occurred in New Zealand or on board a ship or an aircraft that is registered in New Zealand”, Nouvelle-Zélande, Crimes of Torture Act de 1989, op. cit.
98 25, article 4.
In Uganda, this jurisdiction is also stipulated in the Prevention and Prohibition of Torture Act: “The Chief Magistrates Court of Uganda shall have jurisdiction to try the offences prescribed by this Act, wherever committed, if the offence is committed (a) in Uganda; (…); (i) in any territory under the control or jurisdiction of Uganda; (ii) on board a vessel flying the Uganda flag or an aircraft which is registered under the laws of Uganda at the time the offence is committed; (iii) on board an aircraft, which is operated by the Government of Uganda, or by a body in which the government of Uganda holds a controlling interest, or which is owned by a company incorporated in Uganda (…).” “The Chief Magistrates Court of Uganda shall have jurisdiction to try the offences prescribed by this Act, wherever committed, if the offence is committed (a) in Uganda; (…); (i) in any territory under the control or jurisdiction of Uganda; (ii) on board a vessel flying the Uganda flag or an aircraft which is registered under the laws of Uganda at the time the offence is committed; (iii) on board an aircraft, which is operated by the Government of Uganda, or by a body in which the government of Uganda holds a controlling interest, or which is owned by a company incorporated in Uganda (…)”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, article 17(1)(a) and (b).
À Madagascar, la loi contre la torture prévoit les principes de territorialité et de la juridiction de l’État du pavillon en son article 18 (1) à (3) : « Les juridictions malgaches sont compétentes pour poursuivre, juger et punir toute personne qui aurait commis un acte de torture si : 1) l’acte est commis sur le territoire de la République de Madagascar ; 2) l’acte est commis à bord d’un navire immatriculé suivant la loi malgache ou à l’égard duquel un permis ou un numéro d’identification a été délivré en conformité avec une telle loi ; 3) l’acte est commis à bord d’un aéronef : (i) soit immatriculé à Madagascar ; (ii) soit loué sans équipage et mis en service par une personne remplissant, les conditions d’inscription comme propriétaire d’un aéronef à Madagascar ». 97 En Nouvelle-Zélande, la loi relative aux crimes de torture (Crimes of Torture Act) prévoit ce type de compétence en se fondant sur les principes de territorialité et de la compétence de l’État du pavillon. 98 En Ouganda, cette compétence est également prévue dans la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act).
99 99
33 39
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
103 101 102 103
The Convention requires States parties to establish universal jurisdiction over any alleged offender present in the territory under its jurisdiction La Convention fait obligation aux États parties d’établir leur compétence universelle sur tout auteur présumé d’actes de torture se trouvant sur tout territoire sous leur juridiction
The crime of torture is recognised to be so heinous, that it is one of a limited category of so-called “international crimes” in which all countries have an obligation to see that perpetrators do not escape justice. Le crime de torture est reconnu comme ayant un caractère si odieux qu’il fait partie d’une catégorie limitée de « crimes internationaux » pour lesquels tous les pays ont l’obligation de veiller à ce que les auteurs présumés de ces actes soient traduits en justice.
Under this head of jurisdiction, domestic judicial systems have the ability to investigate and prosecute certain crimes, even if they were not committed on its territory, by one of its nationals, or against one of its nationals. En vertu de ce chef de compétence, les systèmes judiciaires nationaux sont habilités à enquêter et à poursuivre certains crimes, même si ces actes n’ont pas été commis sur leur territoire par un de leurs ressortissants, ou contre un de leurs ressortissants.
It would be preferable for victims of international crimes to find redress in the courts of the states where the crimes were committed but universal jurisdiction was created to act as a “safety net” when the territorial state is unable or unwilling to conduct an effective investigation and prosecution. Il est préférable que les victimes de crimes internationaux obtiennent réparation devant les tribunaux des États où ces crimes ont été commis, mais la compétence universelle a été créée pour servir de « filet de sécurité » lorsque l’État territorial ne peut pas ou ne veut pas mener une enquête et engager des poursuites judiciaires efficaces.
The application of universal jurisdiction reduces the existence of “safe havens” where a person responsible for grave crimes could enjoy impunity. L’application de la compétence universelle limite les possibles « lieux de refuge » où une personne responsable de crimes graves pourrait bénéficier d’une impunité.
This form of jurisdiction for the crime of torture is foreseen by the Convention and is found in article 5(2), which provides for universal jurisdiction. La Convention prévoit cette forme de compétence universelle pour le crime de torture en son article 5 (2).
This article requires States to either prosecute or extradite the alleged offender if he/she is present in any territory under its jurisdiction (even if the alleged offender is not a national of the State or even if the crime was not committed on the State’s territory). Cet article fait obligation aux États de poursuivre ou d’extrader l’auteur présumé d’un acte de torture si celui-ci est présent sur tout territoire sous sa juridiction (même si l’auteur présumé n’est pas un ressortissant de l’État ou même si le crime n’a pas été commis sur le territoire de l’État).
The only requirement is that the alleged offender is found on the territory of the State and the State decides not to extradite him/her. La seule condition pour engager cette compétence est que l’auteur présumé se trouve sur le territoire de l’État et que l’État décide de ne pas l’extrader. Dans ce cas, l’État doit établir sa compétence pour veiller à ce qu’aucun responsable présumé d’actes de torture n’échappe à la justice.
Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. 22, article 18(4). 101 “No proceedings for an offence against any of the provisions of section 3 shall be brought unless (a) the person to be charged is a New Zealand citizen (…)”, Nouvelle-Zélande, Crimes of Torture Act de 1989, op. cit. 25, article 4.
In that case, the State shall establish jurisdiction to make sure that no alleged offender evades justice. In this context the term “cornerstone” of the Convention is often used, either by the Committee or by those commenting on its work. “The Chief Magistrates Court of Uganda shall have jurisdiction to try the offences prescribed by this Act, wherever committed, if the offence is committed (c) by a citizen of Uganda or by a person ordinarily resident in Uganda (…)”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, article 17(1)(c). 103 “(1)(b) the person alleged to have committed the offence is a citizen of Sri Lanka (…).” Sri Lanka,
This is in line with the idea of the Convention creating a system where torturers cannot find a place to hide. Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act de 1994, op. cit. 39, article 4.
The Committee insists unambiguously on the implementation of universal jurisdiction, 105 going beyond the criminal procedure law by requesting administrative regulations also to support the implementation. À Madagascar, la loi contre la torture établit le principe de la nationalité active en son article 18(4) : « Les juridictions malgaches sont compétentes pour poursuivre, juger et punir toute personne qui aurait commis un acte de torture si : 4) l’auteur a la nationalité malgache ». 100 En Nouvelle-Zélande, la loi relative aux crimes de torture (Crimes of Torture Act) établit également le principe de la nationalité active.
106 101
Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. En Ouganda, cette compétence est également prévue dans la loi relative à la prévention et à l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act).
Au Sri Lanka, la loi relative à la Convention contre la torture (Convention against Torture Act) prévoit également ce type de compétence. 103 40 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
De ce fait, cette disposition est souvent qualifiée de « pierre angulaire » de la Convention par le Comité, ou dans les analyses de la Convention. 104 Cette conception reflète l’objectif de la Convention de mettre en place un système empêchant les tortionnaires d’échapper aux poursuites. Le Comité souligne également explicitement la nécessité d’appliquer la compétence universelle, 105 non seulement dans les procédures pénales mais également par l’adoption de règlements administratifs soutenant sa mise en œuvre. 106
28, section 17(1)(c). 108 109 110
CAT, Suleymane Guengueng et al. v. Senegal (18 April 2001), UN Doc. CAT, Suleymane Guengueng et al. c. Sénégal (18 avril 2001), Doc.
CAT/C/36/D/181/2001, § 5; ONU CAT/C/36/D/181/2001, § 5 ; Lene
Lene Wendland, A Handbook on State Obligations under the UN Convention against Torture (APT 2002) p. 37; the term “cornerstone” comes from the Swedish delegation drafting the Convention: Burgers and Danelius, op. cit. Wendland, A Handbook on State Obligations under the UN Convention against Torture (APT 2002) p. 37 ; le terme « pierre angulaire » a été forgé par la délégation suédoise lors de l’élaboration de la Convention, Burgers et Danelius, op. cit.
33, p. 58. 33, p. 58.
CAT, Concluding observations on Mexico (11 December 2012), UN Doc. CAT, Observations finales sur le Mexique (11 décembre 2012), Doc.
CAT/C/MEX/CO/5-6, § 11. ONU CAT/C/MEX/CO/5-6, § 11.
CAT, Concluding observations on United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland (24 June 2013), CAT, Observations finales sur le Royaume-Uni de Grande Bretagne et l’Irlande du Nord (24 juin 2013),
UN Doc. Doc.
CAT/C/GBR/CO/5, § 8. ONU CAT/C/GBR/CO/5, § 8. 107 Luxembourg, Code de procédure pénale tel que modifié par la Loi d’avril 2015, article 7(3), disponible sur : http://www.legilux.public.lu/leg/textescoordonnes/codes/code_instruction_criminelle/cic.pdf (consulté en février 2016).
In Uganda, this jurisdiction is also stipulated in the Prevention and Prohibition of Torture Act: “The Chief Magistrates Court of Uganda shall have jurisdiction to try the offences prescribed by this Act, wherever committed, if the offence is committed (c) by a citizen of Uganda or by a person ordinarily resident in Uganda (…).” Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. 22, articles 18(6). 109 “The Chief Magistrates Court of Uganda shall have jurisdiction to try the offences prescribed by this Act, wherever committed, if the offence is committed (e) by a stateless person who has his or her habitual residence in Uganda; or (f) by any person who is for the time being present in Uganda or in any territory under the control or jurisdiction of Uganda.”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
28, article 17(1)(e). 110 “(2) The jurisdiction of the High Court of Sri Lanka in respect of an offence under this Act committed by a person who is not a citizen of Sri Lanka, outside the territory of Sri Lanka, shall be exercised by the High Court holden in the Judicial Zone nominated by the Chief Justice, by a direction in writing under his hand”, Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act of 1994, op. cit. 39, article 4. Au Luxembourg, le code de procédure pénale prévoit que toute personne soupçonnée de torture qui est présente sur le territoire peut être poursuivie au Luxembourg : « Tout étranger qui, hors du territoire du Grand-Duché se sera rendu coupable d’une des infractions prévues par les articles 260-1 à 260-4 du Code pénal envers un Luxembourgeois ou une personne résidant au Grand-Duché, pourra être poursuivi et jugé au Grand-Duché. Toutefois, aucune poursuite n’aura lieu lorsque l’inculpé, jugé en pays étranger du chef de la même infraction, aura été acquitté.
103 107
À Madagascar, la loi contre la torture prévoit, en son article 18 (6), la compétence universelle lorsque l’auteur présumé se trouve sur le territoire national : « Les juridictions malgaches sont compétentes pour poursuivre, juger et punir toute personne qui aurait commis un acte de torture si : 6) l’auteur de l’acte se trouve à Madagascar après la perpétration de celui-ci. 108 En Ouganda, la compétence universelle est également prévue dans la loi relative à la prévention et à l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act). 109 Au Sri Lanka, la loi relative à la Convention contre la torture (Convention against Torture Act) prévoit également ce type de compétence.
34 110
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION 107 108 109 110 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
The Convention and the Committee recommend that States parties establish jurisdiction over cases where their nationals have been victim of torture La Convention et le Comité recommandent que les États parties établissent leur compétence sur les cas où leurs ressortissants ont été victimes de torture
According article 5(1)(c) of the Convention, States may establish jurisdiction when the victim is a national of that State “if that State considers it appropriate”. L’article 5 (1) (c) de la Convention précise que les États peuvent établir leur compétence « quand la victime est un ressortissant dudit État et que ce dernier le juge approprié ».
This form of jurisdiction is also referred to as the passive nationality principle. Cette forme de compétence est aussi appelée principe de nationalité passive.
Although article 5(1)(c) is not obligatory, it is recommended that the possibility to exercise jurisdiction by the State on behalf of its nationals be provided in national law to avoid persons responsible of torture to escape justice and to permit such prosecutions to take place. Bien que l’article 5 (1) (c) n’ait pas un caractère obligatoire, il est recommandé que les États prévoient dans leur législation nationale la possibilité d’exercer leur compétence au nom de leurs ressortissants pour éviter que des personnes responsables d’actes de torture n’échappent à la justice et pour permettre l’engagement de poursuites judiciaires.
The Committee also recommends during countries’ reviews that State parties add this type of jurisdiction in legislation. Dans le cadre de leur examen des rapports présentés par les États parties, le Comité recommande également que ce type de compétence soit inscrit dans les législations nationales.
111 111
112 112
113 114
Luxembourg criminal procedure code 1808, as amended by Law of April 2015, article 7(3), available at http://www.legilux.public.lu/leg/textescoordonnes/codes/code_instruction_criminelle/cic.pdf (last accessed in February 2016). 108 Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. 22, articles 18(6). Résumé des éléments – Chapitre 4 – Compétence Éléments essentiels En établissant la compétence de l’État en matière de torture et de mauvais traitements, les dispositions législatives incluent tous les chefs de compétence mentionnés à l’article 5 de la Convention, à savoir :
Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment ª Les principes de territorialité et de compétence de l’État du pavillon sur les cas présumés de torture commis sur tout territoire sous la juridiction d’un État ; ª La compétence pour les cas commis par un ressortissant national ;
Act of 1994, op. cit. 39, article 4. 110 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, section 17(1)(e).
CAT, Report of the Committee against Torture, 47 th session (31 October-25 November 2011), 48 th session CAT, Rapport du Comité contre la torture sur la quarante-septième session (31 octobre-25 novembre
(7 May-1 June 2012), UN Doc. 2011), et la quarante-huitième session (7 mai -1 juin 2012), Doc.
A/67/44, p. 51; CAT, Report of the Committee against Torture, 51 st session (28 October-22 November 2013), 52 nd session (28 April-23 May 2014), UN Doc. ONU A/67/44, p. 51 ; CAT, CAT, Rapport du Comité contre la torture sur la cinquante et unième session (28 octobre -22 novembre 2013) et la cinquante-deuxième session (28 avril - 23 mai 2014), Doc.
A/69/44, p. 143. ONU A/69/44, p. 143.
Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit.
22, articles 18(5). 22, articles 18(5).
Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act of 1994, op. cit. “The Chief Magistrates Court of Uganda shall have jurisdiction to try the offences prescribed by this Act, wherever committed, if the offence is committed (d) against a citizen of Uganda (…)”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
39, article 4. 28, article 17(1)(d).
The Madagascar anti-torture law provides for the passive nationality principle in article 18(5). 112 The Sri Lanka Convention against Torture Act also provides for this type of jurisdiction: “(…) (c) the person in relation to whom the offence is alleged to have been committed is a citizen of Sri Lanka.” 113 “(…) (c) the person in relation to whom the offence is alleged to have been committed is a citizen of Sri Lanka.” Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act of 1994, op. cit. 39, article 4.
The Luxembourg criminal procedure code stipulates that someone suspected of torture present in its territory can be prosecuted in Luxembourg. 107 The Madagascar anti-torture law provides in article 18(6) for universal jurisdiction when the alleged perpetrator is in Madagascar. À Madagascar, la loi contre la torture prévoit le principe de nationalité passive en son article 18(5) : « Les juridictions malgaches sont compétentes pour poursuivre, juger et punir toute personne qui aurait commis un acte de torture si : 5) le plaignant ou la victime a la nationalité malgache.
108 112
The Sri Lanka Convention against Torture Act also provides for this type of jurisdiction: “(2) The jurisdiction of the High Court of Sri Lanka in respect of an offence under this Act committed by a person who is not a citizen of Sri Lanka, outside the territory of Sri Lanka, shall be exercised by the High Court holden in the Judicial Zone nominated by the Chief Justice, by a direction in writing under his hand.” En Ouganda, le principe de nationalité passive est également prévu dans la loi relative à la prévention et à l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act).
109 113
In Uganda, this jurisdiction is also stipulated in the Prevention and Prohibition of Torture Act: “The Chief Magistrates Court of Uganda shall have jurisdiction to try the offences prescribed by this Act, wherever committed, if the offence is committed (e) by a stateless person who has his or her habitual residence in Uganda; or (f) by any person who is for the time being present in Uganda or in any territory under the control or jurisdiction of Uganda.” Au Sri Lanka, la loi relative à la Convention contre la torture prévoit également ce type de compétence.
110 114
35 42
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
Summary of the elements – Chapter 4 – Jurisdiction Primary elements In establishing jurisdiction, legislative provisions are to include all heads of jurisdiction in article 5 of the Convention, namely:
ª The territoriality and flag principle over alleged cases of torture in any territory under a State’s jurisdiction; ª Jurisdiction for cases committed by a State’s national; ª Universal jurisdiction over any alleged offender present in the territory under a State’s jurisdiction. ª La compétence universelle pour les actes commis par tout auteur présumé se trouvant sur le territoire relevant de la juridiction d’un État.
Recommended elements ª National legislation provides for jurisdiction over cases where a State’s national has been a victim of torture. 114 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. Éléments recommandés ª La législation nationale établit la compétence pour les cas où un ressortissant de l’État a été victime de torture.
28, section 17(1)(d). 43
In Uganda, this jurisdiction is also stipulated in the Prevention and Prohibition of Torture Act: “The Chief Magistrates Court of Uganda shall have jurisdiction to try the offences prescribed by this Act, wherever committed, if the offence is committed (d) against a citizen of Uganda (…).” Chapitre 5 – Plaintes, enquêtes, poursuites judiciaires et extraditions
36 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION 37 Chapter 5 – Complaints, investigations, prosecutions and extradition
Relevant Articles from the United Nations Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment: Articles pertinents de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
Article 7 Article 7
The State Party in the territory under whose jurisdiction a person alleged to have committed any offence referred to in article 4 is found shall in the cases contemplated in article 5, if it does not extradite him, submit the case to its competent authorities for the purpose of prosecution. L’État partie sur le territoire sous la juridiction duquel l’auteur présumé d’une infraction visée à l’article 4 est découvert, s’il n’extrade pas ce dernier, soumet l’affaire, dans les cas visés à l’article 5, à ses autorités compétentes pour l’exercice de l’action pénale.
These authorities shall take their decision in the same manner as in the case of any ordinary offence of a serious nature under the law of that State. Ces autorités prennent leur décision dans les mêmes conditions que pour toute infraction de droit commun de caractère grave en vertu du droit de cet État.
In the cases referred to in article 5, paragraph 2, the standards of evidence required for prosecution and conviction shall in no way be less stringent than those which apply in the cases referred to in article 5, paragraph 1. Dans les cas visés au paragraphe 2 de l’article 5, les règles de preuve qui s’appliquent aux poursuites et à la condamnation ne sont en aucune façon moins rigoureuses que celles qui s’appliquent dans les cas visés au paragraphe 1 de l’article 5.
Any person regarding whom proceedings are brought in connection with any of the offences referred to in article 4 shall be guaranteed fair treatment at all stages of the proceedings. Toute personne poursuivie pour l’une quelconque des infractions visées à l’article 4 bénéficie de la garantie d’un traitement équitable à tous les stades de la procédure.
Article 8 Article 8
The offences referred to in article 4 shall be deemed to be included as extraditable offences in any extradition treaty existing between States Parties. Les infractions visées à l’article 4 sont de plein droit comprises dans tout traité d’extradition conclu entre États parties.
States Parties undertake to include such offences as extraditable offences in every extradition treaty to be concluded between them. Les États parties s’engagent à comprendre lesdites infractions dans tout traité d’extradition à conclure entre eux.
If a State Party which makes extradition conditional on the existence of a treaty receives a request for extradition from another State Party with which it has no extradition treaty, it may consider this Convention as the legal basis for extradition in respect of such offences. Si un État partie qui subordonne l’extradition à l’existence d’un traité est saisi d’une demande d’extradition par un autre État partie avec lequel il n’est pas lié par un traité d’extradition, il peut considérer la présente Convention comme constituant la base juridique de l’extradition en ce qui concerne lesdites infractions.
Extradition shall be subject to the other conditions provided by the law of the requested State. L’extradition est subordonnée aux autres conditions prévues par le droit de l’État requis.
States Parties which do not make extradition conditional on the existence of a treaty shall recognize such offences as extraditable offences between themselves subject to the conditions provided by the law of the requested State. Les États parties qui ne subordonnent pas l’extradition à l’existence d’un traité reconnaissent lesdites infractions comme cas d’extradition entre eux dans les conditions prévues par le droit de l’État requis.
Such offences shall be treated, for the purpose of extradition between States Parties, as if they had been committed not only in the place in which they occurred but also in the territories of the States required to establish their jurisdiction in accordance with article 5, paragraph 1. Entre États parties lesdites infractions sont considérées aux fins d’extradition comme ayant été commises tant au lieu de leur perpétration que sur le territoire sous la juridiction des États tenus d’établir leur compétence en vertu du paragraphe 1 de l’article 5.
Article 9 Article 9
States Parties shall afford one another the greatest measure of assistance in connection with criminal proceedings brought in respect of any of the offences referred to in article 4, including the supply of all evidence at their disposal necessary for the proceedings. 2. States Parties shall carry out their obligations under paragraphIof this Les États parties s’accordent l’entraide judiciaire la plus large possible dans toute procédure pénale relative aux infractions visées à l’article 4, y compris en ce qui concerne la communication de tous les éléments de preuve dont ils disposent et qui sont nécessaires aux fins de la procédure.
38 44
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
article in conformity with any treaties on mutual judicial assistance that may exist between them. Les États parties s’acquittent de leurs obligations en vertu du paragraphe 1 du présent article en conformité avec tout traité d’entraide judiciaire qui peut exister entre eux.
Article 12 Article 12
Each State Party shall ensure that its competent authorities proceed to a prompt and impartial investigation, wherever there is reasonable ground to believe that an act of torture has been committed in any territory under its jurisdiction. Tout État partie veille à ce que les autorités compétentes procèdent immédiatement à une enquête impartiale chaque fois qu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’un acte de torture a été commis sur tout territoire sous sa juridiction.
Article 13 Article 13
Each State Party shall ensure that any individual who alleges he has been subjected to torture in any territory under its jurisdiction has the right to complain to, and to have his case promptly and impartially examined by, its competent authorities. Tout État partie assure à toute personne qui prétend avoir été soumise à la torture sur tout territoire sous sa juridiction le droit de porter plainte devant les autorités compétentes dudit État qui procéderont immédiatement et impartialement à l’examen de sa cause.
Steps shall be taken to ensure that the complainant and witnesses are protected against all ill-treatment or intimidation as a consequence of his complaint or any evidence given. Des mesures seront prises pour assurer la protection du plaignant et des témoins contre tout mauvais traitement ou toute intimidation en raison de la plainte déposée ou de toute déposition faite.
The Convention requires States parties to ensure a right to complain to competent authorities and protect victims and witnesses against reprisals La Convention fait obligation aux États parties de garantir le droit de déposer plainte devant les autorités compétentes et de protéger les victimes et les témoins contre des représailles
States parties must also ensure that impartial and effective complaints mechanisms are established to enable any persons to lodge a complaint. Les États parties doivent également veiller à ce que des mécanismes de plainte impartiaux et efficaces soient mis en place pour permettre à toute personne de déposer plainte.
This right to complain is to be found in article 13 of the Convention. Ce droit de déposer plainte est consacré à l’article 13 de la Convention.
This right to complain is fundamental to combat torture and ill-treatment as it enables any person to make a complaint that will trigger a prompt and impartial examination into the facts. L’exercice de ce droit est fondamental pour lutter contre la torture et les mauvais traitements, car il habilite toute personne à déposer une plainte engageant sans délais le lancement d’une enquête impartiale sur les faits allégués.
This obligation is also part of the procedural aspect of the right to redress in article 14. Cette obligation est également une composante des aspects procéduraux du droit à réparation consacré à l’article 14.
117 117
The Committee has affirmed in its General Comment N°3 that to satisfy this obligation, States are to enact legislation. Le Comité a affirmé dans son Observation générale N°3 que, pour respecter cette obligation, les États doivent adopter une législation en la matière.
The Committee also addressed the issues in several concluding observations. Le Comité a également mentionné cette question dans plusieurs observations finales.
Importantly, the Committee recommends the establishment of an independent body to investigate allegations of torture committed by State agents, such establishment ordinarily to be enacted through legislation. Il est important de noter que le Comité recommande la mise en place d’un organe indépendant chargé d’enquêter sur les allégations de torture commises par des agents de l’État ; cet organe doit normalement être créé par voie législative.
In order to ensure this right, persons lodging a complaint shall be protected against any form of reprisals, as clearly stated in article 13 of the Convention. Therefore States shall take steps to “ensure that the complainant and witnesses are protected against ill-treatment or intimidation as a consequence of his complaint or any L’article 13 de la Convention indique clairement que, pour garantir ce droit, les personnes qui déposent plainte doivent être protégées contre toute forme de
CAT, General Comment N°3, op. cit. CAT, Observation générale N°3, op. cit.
11, § 23. 11, § 23.
Ibid. Ibid.
Ibid, § 5. Ibid, § 5.
Ibid, §§ 23 and 25. Ibid, §§ 23 et 25.
CAT, Concluding observations on Germany (12 December 2011), UN Doc. CAT, Observations finales sur l’Allemagne (12 décembre 2011), Doc.
CAT/C/DEU/CO/5, §§ 6 ONU CAT/C/DEU/CO/5, §§ 6 et 12 ;
and 12; CAT, Concluding observations on Canada (25 June 2012), UN Doc. CAT, Observations finales sur le Canada (25 juin 2012), Doc.
CAT/C/CAN/CO/6, § 7; CAT, Concluding observations on Portugal (23 December 2013), UN Doc. ONU CAT/C/CAN/CO/6, § 7 ; CAT, Observations finales sur le Portugal (23 décembre 2013), Doc.
CAT/C/PRT/CO/5-6, § 4; CAT, Concluding observations on Switzerland (25 May 2010), UN Doc. ONU CAT/C/PRT/CO/5-6, § 4 ; CAT, Observations finales sur la Suisse (25 mai 2010), Doc.
CAT/C/CHE/CO/6, § 4. ONU CAT/C/CHE/CO/6, § 4.
39 45
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
evidence given”. représailles.
Steps to prevent retaliation may include removing personnel accused of torture and ill-treatment from active duty or moving the person who made the complaint to a safe location (for example witness protection, safe houses, etc.). Par conséquent, les États doivent prendre des mesures pour « assurer la protection du plaignant et des témoins contre tout mauvais traitement ou toute intimidation en raison de la plainte déposée ou de toute déposition faite ». Les mesures visant à empêcher les représailles incluent la suspension des membres du personnel accusés de torture et de mauvais traitements ou le placement de la personne qui a déposé plainte dans un lieu sûr (par exemple, dans le cadre d’un programme de protection de témoins, ou dans des refuges sûrs, etc.).
121 121
122 122
The Convention requires States parties to ensure prompt and impartial investigations of allegations of torture La Convention fait obligation aux États parties de veiller aux lancements d’enquêtes sans délais et impartiales sur les allégations de torture
Whenever a State is obliged to establish jurisdiction under article 5(2) 123 this triggers a primary duty of the State to investigate, and potentially prosecute, all allegations of torture. Dès qu’un État a établi sa compétence en vertu de l’article 5 (2), 123 sa première responsabilité est d’enquêter sur toutes les allégations de torture, et d’engager d’éventuelles poursuites judiciaires.
Article 12 of the Convention provides for this obligation to “ensure that its competent authorities proceed to a prompt and impartial investigation, wherever there is reasonable ground to believe that an act of torture has been committed in any territory under its jurisdiction”. L’article 12 de la Convention prévoit cette obligation afin de veiller « à ce que les autorités compétentes procèdent immédiatement à une enquête impartiale chaque fois qu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’un acte de torture a été commis sur tout territoire sous sa juridiction ».
A victim’s complaint should always trigger an investigation and be considered as “reasonable ground”. La plainte d’une victime doit toujours entraîner l’ouverture d’une enquête et être considérée comme un « motif raisonnable » d’ouvrir une telle enquête.
Allegations from Ngos, information collected from fellow detainees, family members, lawyers, medical staff, national human rights institutions should also trigger such investigations. Les informations provenant d’ONG ou recueillies auprès d’autres détenus, de membres de la famille, d’avocats, du personnel médical ou d’institutions nationales des droits de l’homme doivent aussi déclencher l’ouverture d’une enquête.
124 124
The investigation also needs to be “prompt and impartial” according to the same article but these terms are not defined in the Convention. L’article 12 précise aussi qu’une enquête « impartiale » doit être lancée « immédiatement », mais ces termes ne sont pas définis dans la Convention.
The Committee has clarified that, in order to fulfil this conventional obligation, States should immediately start investigating when an allegation of torture is brought forward. Le Comité a précisé que, pour respecter cette obligation conventionnelle, les États
In order for investigations to be impartial, they must not be conducted by their own colleagues. It is therefore important to set up independent bodies, separate from law enforcement or other authorities, to carry out those investigations. 126 The Manual on the Effective Investigation and Documentation of Torture and
Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit.
3, article 18(a). 3, article 18(a).
Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
28, section 11. 28, article 11.
United Kingdom of Great Britain and Ireland, Police Reform Act 2002, 2002 Chapter 30, Part 2 Royaume-Uni de Grande Bretagne et Irlande du Nord, Police Reform Act de 2002, Chapitre 30, Partie 2
Complaints and Misconducts, available at http://www.legislation.gov.uk/ukpga/2002/30 (last accessed February 2016). Complaints and Misconducts, disponible sur : http://www.legislation.gov.uk/ukpga/2002/30 (consulté en février 2016).
See above section 16 on universal jurisdiction. Voir ci-dessus la section 16 sur la compétence universelle.
Manfred Nowak and Elizabeth Mcarthur, op. cit. Manfred Nowak et Elizabeth Mcarthur, op. cit.
45, pp. 45, pp.
4413-415. 4413-415.
See CAT, Halimi-Nedzibi v. Austria, UN Doc. CAT/C/8/D/8/1991, §13; CAT, Blanco Abad v. Spain, UN Doc. CAT/C/20/D/59/1996, § 8. 126 Manfred Nowak and Elizabeth Mcarthur, op. cit.
45, p. 436. In the Maldives’ Act on the Prohibition and prevention of Torture, any victim who files a complaint to the national human rights commission has a right to have it investigated in a non-biased and impartial manner with reasonable promptness. Aux Maldives, la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture prévoit que toute victime qui dépose plainte auprès de la commission nationale des droits de l’homme a droit à ce qu’une enquête non biaisée et impartiale soit engagée dans un délai raisonnable sur les faits allégués.
120 120
In Uganda, the right to complain is also enshrined in the Prevention and Prohibition of Torture Act and enables any person to lodge a complaint to the Human Rights Commission, the police or any other relevant institution or body. En Ouganda, le droit de déposer plainte est également inscrit dans la loi relative à la prévention et à l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act), ce qui permet à toute personne de déposer plainte auprès de la Commission des droits de l’homme, la police ou toute autre institution ou organe.
121 121
In the United Kingdom, the Police Reform Act set up the Independent Police Complaints Commission, in charge of handling complaints on the police. Au Royaume-Uni, la loi relative à la réforme de la police (Police Reform Act) a mis en place une commission indépendante d’examen des plaintes contre la police (Independent Police Complaints Commission) qui est chargée de traiter les plaintes contre la police.
This Commission is independent from the police and it is a requirement for the Commissioners not to have worked for the police. Cette Commission est indépendante de la police et pour siéger sur cette commission, les membres ne doivent pas été membres des forces de police.
122 122
40 46
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
doivent immédiatement ouvrir une enquête dès qu’une allégation de torture est portée à leur attention. 125 Pour garantir l’impartialité de ces enquêtes, celles-ci ne doivent pas être conduites par des collègues des agents de l’État mis en cause. Pour mener à bien ces enquêtes, il est donc important de mettre en place des organes indépendants qui soient distincts des agences chargées de l’application de la loi ou d’autres autorités. 126
Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (the Istanbul Protocol) 127 is a good basis for any investigation into allegations of torture and ill-treatment. Le Manuel pour enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements, cruels, inhumains ou dégradants (Protocole d’Istanbul) 127 offre de bonnes orientations pour mener une enquête sur les allégations de torture et de mauvais traitements.
The Istanbul Protocol provides a set of guidelines for documenting and investigating allegations of torture and ill-treatment and for reporting to investigative bodies or to the judiciary. Le Protocole d’Istanbul fournit un ensemble de lignes directrices pour documenter et enquêter sur les allégations de torture et de mauvais traitements et signaler ces faits aux organes d’enquête ou au pouvoir judiciaire.
129 130 129 130
The Convention requires States parties to prosecute alleged perpetrators of torture, or extradite them La Convention fait obligation aux États parties de poursuivre en justice ou d’extrader les auteurs présumés d’actes de torture
The Convention requires States to prosecute any persons alleged to have committed torture provided that they do not extradite them. La Convention fait obligation aux États de poursuivre en justice les personnes accusées d’avoir commis des actes de torture – sauf si ces personnes sont extradées.
One of the main objectives of the Convention is to combat torture and to fight impunity: prosecuting perpetrators of torture and ill-treatment is therefore a natural consequence of the obligation to establish jurisdiction over the crime of torture. L’un des principaux objectifs de la Convention est de lutter contre la torture et l’impunité : la poursuite en justice des auteurs d’actes de torture et de mauvais traitements découle donc naturellement de l’obligation incombant à l’État d’établir sa compétence sur le crime de torture.
The Convention addresses the obligation to prosecute or extradite in article 7: the Convention leaves States the possibility to prosecute or extradite alleged offenders of torture, but establishes the duty to do one of the two in any case of alleged torture. La Convention traite l’obligation de poursuivre ou d’extrader dans son article 7. La Convention laisse aux États la possibilité de poursuivre en justice ou d’extrader les auteurs présumés
However, the Committee has clarified that prosecution is not dependant on an extradition request: “the obligation to prosecute the alleged perpetrator of acts of torture does not depend on the prior existence of a request for his extradition”. Voir CAT, Halimi-Nedzibi c. Autriche, Doc.
The choice between prosecuting and extraditing a person therefore only exists when an extradition request is made. ONU CAT/C/8/D/8/1991, §13 ; CAT, Blanco Abad c. Espagne, Doc.
Otherwise, States are expected to investigate and prosecute those persons. ONU CAT/C/20/D/59/1996, § 8.
Extradition is at all times subject to the prohibition on refoulement (see Chapter 7 below). Manfred Nowak et Elizabeth Mcarthur, op. cit. 45, p. 436.
UN Office of the High Commissioner of Human Rights, Professional Training Series N°8/Rev. 1, Istanbul Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, Série de formation professionnelle N°8/
Protocol: Manual on the Effective Investigation and Documentation of Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, available at http://www.ohchr.org/Documents/Publications/ training8Rev1en.pdf (last accessed February 2016). Rev. 1, Protocole d’Istanbul : Manuel pour enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements, cruels, inhumains ou dégradants, disponible sur : http://www.ohchr.org/Documents/ Publications/training8Rev1en.pdf (consulté en février 2016).
Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit.
3, article 18(a). 129 Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. 3, article 18(a).
4, section 9(a). 130 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, section 11. 131 Article 7 of the Convention. 132 CAT, Guengueng et al. v. Senegal, Communication N°181/2001, UN Doc.
CAT/C/36/D/181/2001 of 19 May 2006, § 9.7. In the Maldives’ Act on the Prohibition and Prevention of Torture, any victim who files a complaint to the [human rights] commission has a right to have it investigated in a non-biased and impartial manner with reasonable promptness. “a prompt investigation into the complaint shall be conducted (…)”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
128 28, article 11.
In the Philippines, section 9 of the Anti-Torture Act clarifies this obligation to open investigations into allegations of torture: “A victim of torture shall have the following rights in the institution of a criminal complaint for torture: (a) To have a prompt and an impartial investigation by the CHR [Commission on Human Rights] and by agencies of government concerned such as the Department of Justice (DOJ), the Public Attorney’s Office (PAO), the PNP, the National Bureau of Investigation (NBI) and the AFP. A prompt investigation shall mean a maximum period of sixty (60) working days from the time a complaint for torture is filed within which an investigation report and/ or resolution shall be completed and made available.“ “A victim of torture shall have the following rights in the institution of a criminal complaint for torture: (a) To have a prompt and an impartial investigation by the CHR [Commission on Human Rights] and by agencies of government concerned such as the Department of Justice (DOJ), the Public Attorney’s Office (PAO), the PNP, the National Bureau of Investigation (NBI) and the AFP. A prompt investigation shall mean a maximum period of sixty (60) working days from the time a complaint for torture is filed within which an investigation report and/or resolution shall be completed and made available”, Philippines’ Anti-Torture Act de 2009, op. cit.
4, article 9(a). 131 Article 7 of the Convention. Aux Maldives, la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture prévoit que toute victime qui dépose plainte auprès de la commission nationale des droits de l’homme a droit à ce qu’une enquête non biaisée et impartiale soit engagée dans un délai raisonnable sur les faits allégués. 128 En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture précise qu’une enquête doit être effectuée immédiatement dès qu’une plainte de torture est émise.
129 129
In the Prevention and Prohibition of Torture Act of Uganda, as soon as a complaint of torture is made, “a prompt investigation into the complaint shall be conducted (…).” 130 Aux Philippines, l’article 9 de la loi contre la torture (Anti-Torture Act) précise de manière détaillée la portée de l’obligation d’ouvrir une enquête en cas d’allégations de torture. 130
41 47
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
The Convention requires States parties to enable the extradition of alleged torturers d’actes de torture, mais établit leur obligation de prendre l’une ou l’autre de ces mesures, dès qu’une allégation de torture est portée à leur attention.
States shall include the crime of torture in their extradition agreements as an extraditable offence, 133 subject to the prohibition of non-refoulement in article 3. According to article 8(2) of the Convention, the potential extradition may not be dependent on the existence of an extradition treaty and the Convention may be considered as the legal basis for extradition. Toutefois, le Comité a précisé que les poursuites en justice ne dépendent pas d’une demande d’extradition : « l’obligation de poursuivre l’auteur présumé d’actes de torture ne dépend pas de l’existence préalable d’une demande d’extradition à son encontre ». 132 L’alternative entre poursuite en justice et extradition d’un individu se pose uniquement en cas de demande d’extradition. En l’absence d’une telle requête, les États sont tenus d’enquêter et de poursuivre les auteurs présumés de ces actes.
135 136 137 L’extradition est, quant à elle, en tout temps assujettie au principe de non refoulement (voir le chapitre 7 ci-dessous).
The Convention requires States parties to afford one another mutual judicial assistance in criminal proceedings related to torture La Convention fait obligation aux États parties d’autoriser l’extradition des tortionnaires présumés
As explained previously, one of the objectives of the Convention is to make sure that persons responsible for acts of torture do not escape justice. In order to implement this overall goal at the national level, article 9 of the Convention requires States to support one another in connection with criminal proceedings related to torture. Les États doivent inclure, dans leurs accords d’extradition, le crime de torture comme une infraction susceptible d’extradition, 133 sous réserve de l’interdiction de refoule- ment consacrée à l’article 3. L’article 8 (2) de la Convention prévoit que l’extradition éventuelle ne doit pas être conditionnée par l’existence d’un traité d’extradition et la Convention peut être considérée comme la base juridique de l’extradition. 134 135 136 137
It is common for States to establish mutual judicial assistance treaties to enable them to assist another State in the investigation of a criminal matter. CAT, Guengueng et al. c. Sénégal, Communication N°181/2001, Doc.
Those treaties would typically include provisions regarding the sharing ONU CAT/C/36/D/181/2001 du 19 mai 2006, § 9.7.
Article 8(1) of the Convention. Article 8(1) de la Convention.
Luxembourg criminal procedure code 1808, op. cit. Luxembourg, Code de procédure pénale de 1808, op. cit.
107, article 7(4). 107, article 7(4).
Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit.
3, article 42. 3, article 42.
Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act of 1994, op. cit. 39, article 9. 137 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, section 22(1).
The Luxembourg criminal procedure code provides that authorities must either extradite or prosecute an alleged perpetrator. 134 In the Maldives, the Prohibition and Prevention of Torture Act stipulates that the crime of torture should be included in extradition agreements. Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
If there is no extradition agreement, the Convention should serve as a basis for extradition between two State parties. 28, article 22(1).
In Sri Lanka, the Convention against Torture Act clearly explains that if no extradition treaty exists, the Convention shall be treated as an extradition arrangement: “(1) Where there is an extradition arrangement in force between the Government of Sri Lanka and the Government of any other State, such arrangement shill be deemed, for the purposes of the Extradition Law, N°8 of 1977, to include provision for extradition in respect of the offence of torture as defined in the Convention, and of attempting to commit, aiding and abetting the commission of, or conspiring to commit, the offence of torture as defined in the Convention. (2) Where there is no extradition arrangement made by the Government of Sri Lanka with any State, in force on the date of the commencement of this Act, the Minister may, by Order published in the Gazette, treat the Convention, for the purposes of the Extradition Law, N°8 of 1977, as an extradition arrangement made by the Government of Sri Lanka with the Government of that State, providing for extradition in respect of the offence of torture as defined in the Convention and of attempting to commit, aiding and abetting the commission of, or conspiring to commit, the offence of torture as defined in the Convention.“ “(1) Where there is an extradition arrangement in force between the Government of Sri Lanka and the Government of any other State, such arrangement shill be deemed, for the purposes of the Extradition Law, N°8 of 1977, to include provision for extradition in respect of the offence of torture as defined in the Convention, and of attempting to commit, aiding and abetting the commission of, or conspiring to commit, the offence of torture as defined in the Convention. (2) Where there is no extradition arrangement made by the Government of Sri Lanka with any State, in force on the date of the commencement of this Act, the Minister may, by Order published in the Gazette, treat the Convention, for the purposes of the Extradition Law, N°8 of 1977, as an extradition arrangement made by the Government of Sri Lanka with the Government of that State, providing for extradition in respect of the offence of torture as defined in the Convention and of attempting to commit, aiding and abetting the commission of, or conspiring to commit, the offence of torture as defined in the Convention.“, Sri Lanka, Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment Act of 1994, op. cit.
39, article 9. Au Luxembourg, le Code de procédure pénale prévoit que les autorités doivent extrader ou poursuivre l’auteur présumé d’actes de torture : « Lorsqu’une personne qui se sera rendue coupable à l’étranger d’une des infractions prévues par les articles (…) du Code pénal, n’est pas extradée, l’affaire sera soumise aux autorités compétentes aux fins de poursuites en application des règles prévues ». 134 Aux Maldives, la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture prévoit que le crime de torture doit être inclus dans les traités d’extradition. En cas d’absence de traité d’extradition, la Convention contre la torture doit servir de base juridique pour l’extradition d’individus entre deux États parties.
136 135
The Prevention and Prohibition of Torture Act of Uganda provides that “torture is an extraditable offence”. En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la loi sur la torture prévoit aussi que la torture est une infraction passible d’extradition. 136 Au Sri Lanka, la loi relative à la Convention contre la torture explique clairement qu’en cas d’absence de traité d’extradition, la Convention contre la torture doit être considérée comme un traité d’extradition.
137 137
42 48
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
La Convention fait obligation aux États parties de se prêter mutuellement assistance en matière judiciaire dans les procédures pénales relatives à des cas de torture Comme expliqué précédemment, l’un des objectifs de la Convention est de veiller à ce que les personnes responsables d’actes de torture ne puissent pas échapper à la justice. Afin de mettre en œuvre cet objectif global au niveau national, l’article 9 de la Convention fait obligation aux États de se prêter mutuellement assistance dans le cadre de procédures pénales relatives à des cas de torture. Les États concluent régulièrement des traités d’entraide judiciaire afin de se prêter mutuellement assistance dans le cadre d’enquêtes pénales.
of evidence, taking statements, executing searches and seizures, providing any relevant documents, etc. Ces traités incluent généralement des dispositions concernant le partage des éléments de preuve, le recueil de dépositions, les perquisitions et les saisies, la remise de tous les documents pertinents, etc.
Those treaties can be established according to the Model Treaty on Mutual Assistance in Criminal Matters. Ces traités peuvent être établis sur la base du Traité type d’entraide judiciaire en matière pénale.
138 138
Summary of the elements – Chapter 5 – Complaints, investigations, prosecutions and extradition Résumé des éléments – Chapitre 5 – Plaintes, enquêtes, poursuites judiciaires et extraditions
Primary elements ª National legislation is to include: Éléments essentiels La législation nationale inclut :
ª Provisions ensuring that individuals can exercise their right to complain to an independent body and to be protected against reprisals; ª Prompt and impartial investigations of all allegations of torture are available and undertaken; ª Provisions to prosecute alleged perpetrators of torture, or extradite them, subject to the prohibition on refoulement; ª Provisions on the extradition of alleged torturers, subject to the prohibition on refoulement; ª Provisions on mutual judicial assistance in criminal proceedings related to torture are to be included. ª Des dispositions garantissant que les individus peuvent exercer leur droit de déposer plainte auprès d’un organe indépendant et d’être protégés contre des représailles ; ª Des dispositions permettant l’ouverture immédiate d’enquêtes impartiales sur toutes les allégations de torture ; ª Des dispositions visant à poursuivre les auteurs présumés d’actes de torture, ou à les extrader, sous réserve de l’interdiction du refoulement ; ª Des dispositions relatives à l’extradition des tortionnaires présumés, sous réserve de l’interdiction du refoulement ; ª Des dispositions relatives à l’entraide judiciaire mutuelle dans les procédures pénales relatives à des cas de torture.
Model Treaty on Mutual Assistance in Criminal Matters, adopted by General Assembly resolution 45/117, subsequently amended by General Assembly resolution 53/112, available at https://www.unodc.org/pdf/ model_treaty_mutual_assistance_criminal_matters.pdf (last accessed February 2016). Traité type d’entraide judiciaire en matière pénale, Adopté par l’Assemblée générale dans sa résolution 45/117 puis modifié par elle dans sa résolution 53/112, disponible sur : https://www.unodc.org/tldb/pdf/ MLA%20FR.pdf (consulté en février 2016).
43 49
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION Chapter 6 – Amnesties, immunity, statute of limitations and other impediments Chapitre 6 – Amnisties, immunités, prescription et autres obstacles juridiques
Relevant Articles from the United Nations Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment: Articles pertinents de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
Article 2 Article 2
Each State Party shall take effective legislative, administrative, judicial or other measures to prevent acts of torture in any territory under its jurisdiction. Tout État partie prend des mesures législatives, administratives, judiciaires et autres mesures efficaces pour empêcher que des actes de torture soient commis dans tout territoire sous sa juridiction.
No exceptional circumstances whatsoever, whether a state of war or a threat of war, internal political instability or any other public emergency, may be invoked as a justification of torture. Aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture.
An order from a superior officer or a public authority may not be invoked as a justification of torture. L’ordre d’un supérieur ou d’une autorité publique ne peut être invoqué pour justifier la torture.
Article 4 Article 4
Each State Party shall ensure that all acts of torture are offences under its criminal law. Tout État partie veille à ce que tous les actes de torture constituent des infractions au regard de son droit pénal.
The same shall apply to an attempt to commit torture and to an act by any person which constitutes complicity or participation in torture. Il en est de même de la tentative de pratiquer la torture ou de tout acte commis par n’importe quelle personne qui constitue une complicité ou une participation à l’acte de torture.
Each State Party shall make these offences punishable by appropriate penalties which take into account their grave nature. Tout État partie rend ces infractions passibles de peines appropriées qui prennent en considération leur gravité.
The Committee considers that States parties are not to enact any amnesties which extend to cases of torture Le Comité estime que les États parties ne doivent pas promulguer des lois d’amnistie pour les auteurs d’actes de torture
In cases of amnesties, no investigations, prosecutions or convictions take place. L’adoption d’une amnistie empêche l’ouverture d’enquêtes, l’engagement de poursuites et la prononciation de condamnations.
As such, amnesties are incompatible with the obligations of the Convention. De ce fait, les amnisties sont incompatibles avec les obligations de la Convention.
The Committee considers that amnesties violate the non-derogable nature of the prohibition of torture as stated in its General Comment N°2: “The Committee considers that amnesties or other impediments which preclude or indicate unwillingness to provide prompt and fair prosecution and punishment of perpetrators of torture or ill-treatment violate the principle of non-derogability”. Dans son Observation générale N°2, le Comité estime que les amnisties violent le caractère intangible de l’interdiction de la torture : « Il [Le Comité] considère qu’une amnistie ou tout autre obstacle juridique qui empêcherait que les auteurs d’actes de torture ou de mauvais traitements fassent rapidement l’objet de poursuites et de sanctions équitables, ou qui exprimerait une réticence à cet égard, violerait le principe d’intangibilité ».
Amnesties also violate the right to redress for victims of torture. Les amnisties violent également le droit à réparation pour les victimes de la torture.
141 142 140
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 5. 1, § 5.
CAT, General Comment N° 3, op. cit. CAT, Observation générale N° 3, op. cit.
11, § 38. 141 Brazil, Law N°9.455 of 7 April 1997, op. cit. 43, article 1(6).
Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. 4, section 16. In Brazil, the law on the crimes of torture stipulates that amnesties are not possible for the crime of torture. 141 In the Philippines, the Anti-Torture Act provides that “in order not to depreciate the crime of torture, persons who have committed any act of torture shall not benefit from any special amnesty law or similar measures that will have the effect of exempting them from any criminal proceedings and sanctions.
142 11, § 38.
44 50
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
143 142 143
The Committee considers that immunity for the crime of torture is to be excluded Le Comité considère qu’une immunité pour crime de torture ne doit jamais être accordée
In its jurisprudence, the Committee has argued against immunity for former heads of State: “In the Committee’s view, that paragraph (article 5§2) conferred on States parties universal jurisdiction over torturers present in their territory, whether former heads of State or not, in cases where it was unable or unwilling to extradite them”. Dans sa jurisprudence, le Comité s’est élevé contre tout octroi de l’immunité aux anciens chefs d’État : « De l’avis du Comité, les dispositions de ce paragraphe (article 5 §2) confèrent aux États parties une compétence universelle à l’égard des tortionnaires qui se trouvent sur leur territoire, que ceux-ci soient ou non d’anciens chefs d’État, dans le cas où ils ne peuvent pas ou ne veulent pas les extrader ».
The Committee has expressed that granting immunity for torture cases would violate the principle of non-derogability. Le Comité a indiqué que l’octroi de l’immunité pour les cas de torture violerait le principe d’intangibilité.
The Committee also considers that the obligations to prosecute cases of alleged torture under the Convention are incompatible with immunity. Le Comité estime également que l’octroi d’une immunité est incompatible avec l’obligation de poursuivre les auteurs présumés d’actes de torture prévue par la Convention.
The Committee has reiterated that immunity for acts of torture is incompatible with the Convention, in relation to the obligation to provide redress for victims: “granting immunity, in violation of international law, to any State or its agents or to non-State actors for torture or ill-treatment, is in direct conflict with the obligation of providing redress to victims. Le Comité a réaffirmé que l’immunité pour les actes de torture est incompatible avec la Convention, eu égard également à l’obligation d’assurer une réparation aux victimes : « (…) le fait d’assurer l’immunité, en violation du droit international, à tout État ou à ses agents ou à des acteurs extérieurs à l’État pour des actes de torture ou de mauvais traitements est directement en conflit avec l’obligation d’assurer une réparation aux victimes.
When impunity is allowed by law or exists de facto, it bars victims from seeking full redress as it allows the violators to go unpunished and denies victims full assurance of their rights under article 14.” Quand l’impunité est permise par la loi ou existe de fait, elle empêche les victimes d’obtenir pleinement réparation car elle permet aux responsables de violations de rester impunis et dénie aux victimes le plein exercice des autres droits garantis à l’article 14 ».
147 147
The Committee considers that States parties are not to provide for statute of limitations with regards to the crime of torture Le Comité estime que les États parties ne doivent pas prévoir un délai de prescription pour le crime de torture
Because of the extreme gravity of the crime of torture, and the risk that victims do not come forward until it is safe to do so, the Committee against Torture has repeatedly taken the position, in its General Comment N°3 and in numerous concluding observations, that there should be no statutes of limitations for the crime of torture. En raison de l’extrême gravité du crime de torture, et du risque que les victimes ne soumettent pas de plaintes tant qu’elles ne se sentent pas en sécurité, le Comité contre la torture a réitéré à de nombreuses reprises, dans son Observation générale N°3 et dans un grand nombre d’autres observations finales, que le crime de torture ne doit pas être soumis à un délai de prescription. 148 141 Brésil, Loi N°9.455 du 7 avril 1997, op. cit.
148 43, article 1(6).
In order for any legislation to be in line with international standards, the Committee recommends that they should clearly preclude the application of a statute of limitations for the crime of torture. “[I]n order not to depreciate the crime of torture, persons who have committed any act of torture shall not benefit from any special amnesty law or similar measures that will have the effect of exempting them from any criminal proceedings and sanctions”, Philippines, Anti-Torture Act de 2009, op. cit.
Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 4, article 16. 143 Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
28, section 23. 28, article 23.
CAT, Third periodic report of the United Kingdom of Great Britain and Norther Ireland and dependent territories, CAT/C/SR. CAT, Troisième rapport périodique du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et de ses territoires dépendants, CAT/C/SR.
(18 November 1998), § 39. (18 novembre 1998), § 39.
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 5. 1, § 5.
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 5. 1, § 5.
CAT, General Comment N°3, op. cit. CAT, Observation générale N°3, op. cit.
11, § 42. 11, § 42.
CAT, General Comment N°3, op. cit. CAT, Observation générale N°3, op. cit.
11, § 38; See also CAT, Report of the Committee against Torture, 51st and 52 nd sessions (2013-2014), UN Doc. 11, § 38 ; Voir aussi, Rapport du Comité contre la torture sur les cinquante et unième et cinquante-deuxième sessions (2013-2014), Doc.
A/69/44, pp. 27, 39, 46, 102, 114, 121 and 130. ONU A/69/44, pp. 27, 39, 46, 102, 114, 121 et 130. Au Brésil, la loi relative aux crimes de torture prévoit que le crime de torture ne peut pas faire l’objet d’une amnistie.
Aux Philippines, la loi contre la torture (Anti-Torture Act) interdit toute loi d’amnistie spéciale ou toute mesure similaire pour les auteurs de crimes de torture. 142
The Prevention and Prohibition of Torture Act of Uganda clearly states that a person accused of torture shall not be granted amnesty. En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) précise clairement qu’une personne accusée de torture ne peut pas bénéficier d’une amnistie.
143 143
45 51
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION Le Comité précise que, pour respecter les normes internationales, toute législation nationale doit clairement exclure tout délai de prescription pour le crime de torture.
150 151 150 151
The Committee considers that States parties are not to allow other impediments to prosecution and punishment for torture Le Comité estime que les États parties doivent empêcher tout autre obstacle juridique à la poursuite et la répression des actes de torture
The Committee considers in General Comment N°2 that “(…) impediments that preclude or indicate unwillingness to provide prompt and fair prosecution and punishment of perpetrators of torture or ill-treatment violate the principle of non-derogability”. Le Comité estime dans l’Observation générale N°2 que : « tout (…) obstacle juridique qui empêcherait que les auteurs d’actes de torture ou de mauvais traitements fassent rapidement l’objet de poursuites et de sanctions équitables, ou qui exprimerait une réticence à cet égard, violerait le principe d’intangibilité ».
152 152
153 153
Summary of the elements - Chapter 6 – Amnesties, immunity, statute of limitations and other impediments Résumé des éléments – Chapitre 6 – Amnisties, immunités, prescription et autres obstacles juridiques
Primary elements ª National legislation on amnesties and immunities are to preclude torture. Éléments essentiels ª La législation nationale relative aux amnisties et immunités exclut les actes de torture.
ª National legislation is not to extend statute of limitations to the crime of torture. ª La législation nationale ne prévoit pas de délais de prescription pour le crime de torture.
ª Other impediments to prosecution and punishment are not to be available for cases of torture. ª Aucun autre obstacle juridique n’entrave la poursuite et la répression des cas de torture.
CAT, Report of the Committee against Torture, 23 rd and 24 th session (November 1999 and May 2000), UN Doc. A/55/44, § 158(a).
Germany, Code of Crimes against International Law (Völkerstrafgesetzbuch) of 26 June 2002, article 5, available at http://www.gesetze-im-internet.de/bundesrecht/vstgb/gesamt.pdf (last accessed in February 2016). Allemagne, Code relative aux crimes contre le droit international (Völkerstrafgesetzbuch) du 26 juin 2002, article 5, disponible sur : http://www.gesetze-im-internet.de/bundesrecht/vstgb/gesamt.pdf (consulté en février 2016).
Paraguay, Constitution of the Republic of Paraguay of 1992, article 5, available at http://www.bacn.gov.py/CONSTITUCION_ORIGINAL_FIRMADA.pdf (last accessed in February 2016). Paraguay, Constitution de la République du Paraguay de 1992, article 5, disponible sur : http://www.bacn.gov.py/CONSTITUCION_ORIGINAL_FIRMADA.pdf (consulté en février 2016).
CAT, Rapport du Comité contre la torture sur les vingt-troisième et vingt-quatrième sessions (novembre 1999 et mai 2000), Doc. ONU A/55/44, § 158(a).
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 5. 1, § 5.
Brazil, Law N°9.455 of 7 April 1997, op. cit. Brésil, Loi N°9.455 du 7 avril 1997, op. cit.
43, article 1(6). 43, article 1(6).
El Salvador was congratulated by the Committee against Torture for making torture a crime without a statute of limitations. 149 In Germany, all the crimes contained in the Code of Crimes against International Law, including torture, bears no statute of limitations. En Allemagne, aucun des crimes inclus dans le Code des crimes contre le droit international, y compris la torture, n’est susceptible de prescription. 149 La Constitution du Paraguay énonce clairement que le crime de torture ne peut, en aucun cas, être susceptible de prescription.
150 150
The Constitution of Paraguay clearly stipulates that the crime of torture can never be subjected to statute of limitations. Le Salvador a été félicité par le Comité contre la torture pour avoir érigé en crime la torture sans l’assortir de délais de prescription.
151 151
In Brazil, the law on the crimes of torture stipulates that pardons are not possible for the crime of torture. Au Brésil, la loi relative aux crimes de torture prévoit que les crimes of torture ne peuvent pas faire l’objet d’une grâce.
153 153
46 52
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
47 53
Chapter 7 – Non-refoulement Chapitre 7 – Non-refoulement
Relevant Articles from the United Nations Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment: Article pertinent de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
Article 3 Article 3
No State Party shall expel, return (“refouler”) or extradite a person to another State where there are substantial grounds for believing that he would be in danger of being subjected to torture. Aucun État partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre État où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture.
For the purpose of determining whether there are such grounds, the competent authorities shall take into account all relevant considerations including, where applicable, the existence in the State concerned of a consistent pattern of gross, flagrant or mass violations of human rights. Pour déterminer s’il y a de tels motifs, les autorités compétentes tiendront compte de toutes les considérations pertinentes, y compris, le cas échéant, de l’existence, dans l’État intéressé, d’un ensemble de violations systématiques des droits de l’homme, graves, flagrantes ou massives.
The Convention requires States parties to incorporate the principle of non-refoulement La Convention fait obligation aux États parties d’intégrer dans leur législation nationale le principe de non-refoulement
Under the Convention, a State party has an explicit duty not to remove an individual from its territory where there are “substantial grounds for believing that he would be in danger of being subjected to torture.” 154 As a jus cogens norm of international law, the prohibition on refoulement to torture is also applicable to all States regardless of their ratification or accession to the UNCAT. Non-refoulement is one of the strongest ways a State can prevent torture from occurring: by not acting to remove a person at risk of torture to another country. En vertu de la Convention, l’État partie a l’obligation explicite de ne pas renvoyer une personne de son territoire s’il « y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture ». 154 En tant que norme de jus cogens en droit international, l’interdiction du refoulement en cas de risque de torture est également applicable à tous les États, indépendamment de leur ratification de la Convention ou de leur adhésion à cet instrument. Le principe de non-refoulement est l’un des moyens les plus efficaces qu’a un État de prévenir la torture : en ne renvoyant pas un individu vers un pays où celui-ci risquerait d’être soumis à la torture.
The prohibition against refoulement applies to both the proposed country of immediate removal, as well as to any other country to which the person may be subsequently removed. L’interdiction du refoulement s’applique à la fois au pays vers lequel doit être effectué le renvoi ainsi qu’à tout pays vers lequel la personne concernée peut être renvoyée par la suite.
155 155
The prohibition on refoulement is not only a substantive norm, requiring all measures to be taken to prevent refoulement, it also carries procedural requirements, not least that the individual is entitled to a fair hearing regarding their proposed removal, per article 3(2). L’interdiction du refoulement est non seulement une norme essentielle qui appelle l’adoption de toutes les mesures nécessaires pour prévenir le refoulement ; elle comporte également, aux termes de l’article 3 (2), des exigences procédurales, et notamment le droit de l’individu concerné à un examen équitable de la décision relative à son éventuel renvoi.
Article 3(2) of the Convention is a starting point, stating that the competent authorities determining whether removal can take place shall take into account all relevant considerations, including where applicable “the existence in the State concerned of a consistent pattern of gross, flagrant or mass violations of human rights.” The Committee’s reference source on non-refoulement is General Comment N°1, which guides the determination of how a State can ensure that it does not fall foul L’article 3 (2) de la Convention forme une base en la matière en ce qu’il précise que les autorités chargées de déterminer l’opportunité de ce renvoi doivent tenir compte de toutes les considérations pertinentes, y compris le cas échéant « de l’existence, dans l’État intéressé, d’un ensemble de violations systématiques des droits de l’homme, graves, flagrantes ou massives ».
Article 3 of the UNCAT. Article 3 de la Convention contre la torture.
CAT, General Comment N°1: Implementation of Article 3 of the Convention on the context of article 22 CAT, Observation générale N°1 : Application de l’article 3 de la Convention dans le contexte de l’article 22
(16 September 1998, UN Doc. (16 septembre 1998), Doc.
A/53/44, annex IX, § 2 [Please note that, at the time of drafting, the Committee is currently developing a General Comment on article 3]. ONU A/53/44, annexe IX, § 2 [Veuillez noter qu’au moment de la rédaction du présent document, le Comité est en train d’élaborer une Observation générale sur l’article 3].
See also ICCPR General Comment 31 (Eightieth Session, 2004): Article 2: The Nature of the General Legal Obligation Imposed on States Parties to the Covenant, UN Doc. Voir aussi, CCPR, Observation générale N°31 (dix-huitième session, 2004) : Article 2 : La nature de l’obligation juridique générale imposée aux États parties au Pacte, Doc.
A/59/40 (2004) 175, § 12. ONU A/59/40 (2004) 175, § 12.
48 54
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
of its article 3 obligation. La source de référence du Comité sur le principe de non-refoulement est son Observation générale N°1, qui encadre la manière dont un État doit déterminer qu’il ne viole pas l’obligation prévue par l’article 3.
The Committee has held that the non-refoulement obligation must be assessed on the merits of each individual case. Le Comité a estimé que l’obligation de non-refoulement doit être évaluée à la lumière des faits et du fond de chaque affaire, au cas par cas.
The Committee is also consistent that the information in article 3(2) of the Convention is not alone sufficient, and the risk of torture must also be “foreseeable, real and personal” to the individual. Le Comité a également réitéré que les informations mentionnées dans l’article 3 (2) de la Convention ne sont pas à elles seules suffisantes et qu’il faut déterminer si l’intéressé « court personnellement un risque prévisible et réel » d’être soumis à la torture.
The United Nations Human Rights Committee also addressed the question in its General Comment N°31, stating that States parties to the International Covenant on Civil and Political Rights have “an obligation not to extradite, expel or return a person who will establish that there are substantial grounds for believing that there is a real risk of irreparable harm”. Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a également abordé cette question dans son Observation générale N°31, en déclarant que les États parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ont « l’obligation de ne pas extrader, déplacer, expulser quelqu’un ou le transférer par d’autres moyens de leur territoire s’il existe des motifs sérieux de croire qu’il y a un risque réel de préjudice irréparable ».
159 159
The Committee, in General Comment N°1, places the initial burden on the applicant to establish an arguable case that they would be at substantial risk of torture if removed, which is reinforced by their own jurisprudence. Dans son Observation générale N°1, le Comité précise que la charge initiale de la preuve pèse sur le demandeur qui doit démontrer qu’il est exposé à un risque de torture en cas de renvoi ; et cela est confirmé dans sa jurisprudence ultérieure.
This position is in line with general principle that the burden rests on the person making an assertion. Cette position reflète le principe général selon lequel la charge de la preuve pèse sur la personne faisant une allégation.
In terms of the standard of proof, the grounds must go beyond mere theory or suspicion in establishing a danger, but the risk “does not have to meet the test of being highly probable.” En ce qui concerne la norme de preuve, l’existence d’un tel risque doit être appréciée à la lumière d’éléments qui ne se limitent pas à de simples supputations ou soupçons, mais « il n’est pas nécessaire de montrer que le risque couru est hautement probable ».
Only when the applicant has provided a sufficient level of detail may the burden of proof shift to the State. 162 Ce n’est que lorsque le demandeur a fourni des informations suffisantes que la charge de la preuve peut incomber à l’État. 162
Even though the non-refoulement obligation in article 3 of the UNCAT applies to asylum-seekers and refugees as a jurisdictional matter, 163 they are also protected by the specific non-refoulement obligation under international refugee law, namely the prohibition on return to threats to life or freedom (persecution) contained in article 33 of the 1951 Convention relating to the Status of Refugees and/or its 1967 Protocol, and as recognised as a principle of customary international law. 164 In developing legislation to protect against refoulement to torture, States ought to consider how relevant laws – such as those relating for example to border control, immigration, refugees, subsidiary or complementary forms of protection and extradition – are to be adapted, and to ensure that they are closely synchronised. For example, where the State has adopted a framework for providing protection to persons who do not qualify for refugee status yet cannot be removed owing to a risk of torture, it is recommended that the determination proceedings be heard in a single procedure. Si l’obligation de non-refoulement prévue à l’article 3 de la Convention s’applique aux demandeurs d’asile et aux réfugiés dans le cadre des procédures d’asile, ceux-ci sont également protégés par l’obligation de non-refoulement spécifiquement consacrée par le droit international des réfugiés, à savoir l’interdiction de renvoyer un individu vers un pays où sa vie ou sa liberté sont menacées (motif de persécution prévu dans l’article 33 de la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 et/ ou son Protocole de 1967) ; cette norme est également reconnue comme un principe du droit international coutumier. 163 Lorsqu’ils élaborent une législation visant à protéger des individus exposés au risque de torture contre le refoulement, les États doivent examiner comment les lois pertinentes en la matière - telles que celles relatives au contrôle des frontières, à l’immigration, aux réfugiés, aux formes subsidiaires et complémentaires de protection et d’extradition – doivent
156 Ibid. Ibid.
Ibid, § 7. Ibid, § 7.
CAT, X.Q.L. v. Australia (20 June 2014), UN Doc. CAT, X.Q.L. c. Australie (20 juin 2014), Doc.
CAT/C/52/D/455/2011, § 9.3; CAT, Y.G.H. et al v. China ONU CAT/C/52/D/455/2011, § 9.3 ; CAT, Y.G.H. et al c. Chine
(17 December 2013), UN Doc. (17 décembre 2013), Doc.
CAT/C/51/D/434/2010, § 8.2; CAT, A.R. v. Netherlands (14 November 2003), UN Doc. ONU CAT/C/51/D/434/2010, § 8.2 ; CAT, A.R. c. Pays-Bas (14 novembre 2003), Doc.
CAT/C/31/D/203/2002, § 7.3. ONU CAT/C/31/D/203/2002, § 7.3.
CCPR, General Comment N°31: The Nature of the General Legal Obligation Imposed on states Parties to the Covenant (26 May 2004) UN Doc. CCPR, Observation générale N°31 : La nature de l’obligation juridique générale imposée aux États parties au Pacte (26 mai 2004) Doc.
CCPR/C/21/Rev.1/Add.13, § 12. ONU CCPR/C/21/Rev.1/Add.13, § 12.
CAT General Comment N°1, op. cit. CAT Observation générale N°1, op. cit.
154, §§ 4–6; See also CAT, Zare v. Sweden (12 May 2006), 154, §§ 4–6 ; Voir aussi CAT, Zare c. Suède (12 mai 2006),
UN Doc. Doc.
CAT/C/36/D/256/2004, § 9.5. ONU CAT/C/36/D/256/2004, § 9.5.
Ibid, § 6. Ibid, § 6.
CAT, A.S. v. Sweden (15 February 2001), UN Doc. CAT, A.S. c. Suède (15 février 2001), Doc.
CAT/C/25/D/149/1999, § 8.6. 163 CAT General Comment N°1, op. cit. ONU CAT/C/25/D/149/1999, § 8.6.
Declaration of States Parties to the 1951 Convention and or Its 1967 Protocol relating to the Status of Refugees, 16 January 2002, HCR/MMSP/2001/09, adopted on 13 December 2001 at the Ministerial Mee-ting of States Parties to the 1951 Convention and/or Its 1967 Protocol relating to the Status of Refugees, preamble, § 4, available at http://www.refworld.org/docid/3d60f5557.html (last accessed February 2016). Déclaration des États parties à la Convention de 1951 et/ou à son Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés, 16 janvier 2002, HCR/MMSP/2001/09, adoptée le 13 décembre 2001 à la Réunion ministérielle des États parties à la Convention de 1951 et/ou à son Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés, Préambule, § 4, disponible sur : http://www.unhcr.fr/4b151c33e.html (consulté en février 2016). 55
GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE être adaptées au principe de non-refoulement et ils doivent veiller à la pleine harmonisation de ces textes. Par exemple, lorsque l’État a adopté un cadre de protection des personnes qui ne remplissent pas les conditions légales d’obtention du statut de réfugié mais qui ne peuvent pas être renvoyées en raison d’un risque de torture, il est recommandé que la procédure de détermination de leur cas soit examinée dans le cadre d’une procédure unique. 164 165 166 167 168
See, for example, United Nations High Commissioner for Refugees, UNHCR comments on the Voir, par exemple, Haut-Commisariat des Nations Unies aux réfugiés, UNHCR comments on the European
European Commission’s proposal for a Directive of the European Parliament and of the Council on minimum standards on procedures in Member States for granting and withdrawing international protection (COM(2009)554, 21 October 2009), August 2010, available at http://www.refworld.org/ docid/4c63ebd32.html (last accessed February 2016). Commission’s proposal for a Directive of the European Parliament and of the Council on minimum standards on procedures in Member States for granting and withdrawing international protection (COM(2009)554, 21 octobre 2009), août 2010, disponible sur : http://www.refworld.org/docid/4c63ebd32.html (consulté en février 2016).
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION 166 167 168 169 170 166 Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit.
3, article 42(a). 167 Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. 4, section 17. 168 South Africa, Prevention of Combating and Torture of Persons Act, op. cit. 68, section 8.
Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, sections 16. 170 Ibid, section 22. In the Maldives’ Act on the Prohibition and Prevention of Torture, this principle is also included, clarifying that if authorities have evidence that shows that by sending a person to the relevant country, there is the fear that person might be subjected to torture, then handing over or deporting the person to that country is prohibited. 166
In the Philippines, section 17 of the Anti-Torture Act provides for the non-refoulement principle: “No person shall be expelled, returned or extradited to another State where there are substantial grounds to believe that such person shall be in danger of being subjected to torture. “(1) No person shall be expelled, returned or extradited to another State where there are substantial grounds for believing that he or she would be in danger of being subjected to torture.
For the purposes of determining whether such grounds exist, the Secretary of the Department of Foreign Affairs (DFA) and the Secretary of the DOJ, in coordination with the Chairperson of the CHR, shall take into account all relevant considerations including, where applicable and not limited to, the existence in the requesting State of a consistent pattern of gross, flagrant or mass violations of human rights.” For the purpose of determining whether there are such grounds, all relevant considerations must be taken into account, including, where applicable, the existence in the State concerned of a consistent pattern of gross, flagrant or mass violations of human rights”, Afrique du Sud, Prevention of Combating and Torture of Persons Act, op. cit.
167 68, article 8.
In South Africa, the Prevention of Combating and Torture of Persons Act also incorporated the principle of non-refoulement using the wording of the Convention: “(1) No person shall be expelled, returned or extradited to another State where there are substantial grounds for believing that he or she would be in danger of being subjected to torture. Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. 3, article 42(a). 167 “No person shall be expelled, returned or extradited to another State where there are substantial grounds to believe that such person shall be in danger of being subjected to torture.
For the purpose of determining whether there are such grounds, all relevant considerations must be taken into account, including, where applicable, the existence in the State concerned of a consistent pattern of gross, flagrant or mass violations of human rights”. For the purposes of determining whether such grounds exist, the Secretary of the Department of Foreign Affairs (DFA) and the Secretary of the DOJ, in coordination with the Chairperson of the CHR, shall take into account all relevant considerations including, where applicable and not limited to, the existence in the requesting State of a consistent pattern of gross, flagrant or mass violations of human rights”, Philippines, Anti-Torture Act de 2009, op. cit.
168 4, article 17.
In Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act stipulates that: “(1) A person shall not where there are reasonable grounds to believe that a prisoner or detainee is likely to be tortured (a) release, transfer or order the release or transfer of a prisoner or detainee into the custody or control of another person or group of persons or government entity; (b) transfer, detain or order the transfer or detention of a prisoner or detainee to a non-gazetted place of detention; or (c) intentionally or recklessly abandon a prisoner or detainee, in any place where there are reasonable grounds to believe that the prisoner or detainee is likely to be tortured.” 169 and “(…) (2) Notwithstanding subsection (1) and the provisions of the Extradition Act, a person shall not be extradited or deported from Uganda to another state if there are substantial grounds to believe that that person is likely to be in danger of being subjected to torture. “(1) A person shall not where there are reasonable grounds to believe that a prisoner or detainee is likely to be tortured (a) release, transfer or order the release or transfer of a prisoner or detainee into the custody or control of another person or group of persons or government entity; (b) transfer, detain or order the transfer or detention of a prisoner or detainee to a non-gazetted place of detention; or (c) intentionally or recklessly abandon a prisoner or detainee, in any place where there are reasonable grounds to believe that the prisoner or detainee is likely to be tortured.” and “(…)(2) Notwithstanding subsection (1) and the provisions of the Extradition Act, a person shall not be extradited or deported from Uganda to another state if there are substantial grounds to believe that that person is likely to be in danger of being subjected to torture.
For the purposes of subsection (2), it shall be the responsibility of the person alleging the likelihood of being tortured to prove to the court the justification of that belief. For the purposes of subsection (2), it shall be the responsibility of the person alleging the likelihood of being tortured to prove to the court the justification of that belief.
In determining whether there are substantial grounds for believing that a person is likely to be tortured or in danger of being subjected to torture under subsection (2), the court shall take into account all factors including the existence of a consistent pattern of gross, flagrant or mass violations of human rights in the state seeking extradition or deportation of the person.” In determining whether there are substantial grounds for believing that a person is likely to be tortured or in danger of being subjected to torture under subsection (2), the court shall take into account all factors including the existence of a consistent pattern of gross, flagrant or mass violations of human rights in the state seeking extradition or deportation of the person”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
170 28, articles 16 et 22.
En Afrique du Sud, la loi sur la prévention et la lutte contre la torture (Prevention of Combating and Torture of Persons Act) a également intégré le principe de non-refoulement en utilisant la terminologie de la Convention. 165 Aux Maldives, la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture inclut le principe de non-refoulement en précisant qu’il est interdit de transférer ou expulser une personne vers un autre pays si les autorités ont des éléments de preuve établissant que ce renvoi risque d’exposer cet individu à la torture. 166 Aux Philippines, l’article 17 de la loi contre la torture (Anti-Torture Act) prévoit aussi le principe de non-refoulement.
50 167
En Ouganda, la loi relative à la prévention et interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) intègre également le principe de non-refoulement. 168 56
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
The UN Human Rights Committee and other bodies and courts considers applying the principle of non-refoulement to risks of CIDTP Le Comité des droits de l’homme et d’autres organes et tribunaux ont introduit la possibilité d’appliquer le principe de non-refoulement aux personnes exposées au risque de PTCID
The views of the UN Committee against Torture appear to be inconsistent on whether non-refoulement in article 3 extends to risks of CIDTP. Le Comité contre la torture n’a pas adopté de position ferme sur l’applicabilité du principe de non-refoulement inscrit à l’article 3 aux risques de PTCID.
Unlike the Committee against Torture, other human rights bodies and courts have applied the principle of non-refoulement where an individual faces a real risk of CIDTP in the receiving State. Par contre, d’autres organes des droits de l’homme et des tribunaux ont appliqué le principe de non-refoulement dans les cas où un individu est confronté, dans l’État de renvoi, à un risque réel d’être exposé à des PTCID.
The Human Rights Committee for example considers that States parties to the ICCPR “must not expose individuals to the danger of torture or (CIDTP) upon return to another country by way of their extradition, expulsion or refoulement.” Le Comité des droits de l’homme estime, par exemple, que les États parties au PIDCP « ne doivent pas exposer des individus à un risque de torture ou de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en les renvoyant dans un autre pays en vertu d’une mesure d’extradition, d’expulsion ou de refoulement ».
The Committee on the Elimination of Discrimination against Women (CEDAW) has stated that the duty [in article 2(d) of the Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women] “encompasses the obligation of States parties to protect women from being exposed to a real, personal and foreseeable risk of serious forms of discrimination against women, including gender-based violence, irrespective of whether such consequences would take place outside the territorial boundaries of the sending State party”. 173 Le Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a déclaré que l’obligation [prévue à l’article 2 (d) de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes] « impose aux États parties de protéger les femmes contre l’exposition à un risque réel, personnel et prévisible d’être victimes de formes graves de discrimination, dont la violence fondée sur le sexe, indépendamment du fait de savoir si ces conséquences se produiraient en dehors des frontières territoriales de l’État partie d’envoi ».
The European Court of Human Rights has held that article 3 of the European Convention would be violated if the applicant were to be extradited, because he/she would be exposed to a “real risk” of inhuman or degrading treatment or punishment. La Cour européenne des droits de l’homme a estimé que l’article 3 de la Convention européenne serait violé si un demandeur devait être extradé alors qu’il se trouverait exposé à « un risque réel » de subir des peines ou traitements inhumains ou dégradants.
Article 13 of the Inter-American Convention to Prevent and Punish Torture explicitly provides that a person shall not the extradited nor returned to a State when there are grounds to believe he/she will be subjected to CIDTP. L’article 13 de la Convention interaméricaine pour la prévention et la répression de la torture prévoit explicitement qu’une personne ne doit pas extradée ni renvoyée vers un État où il y a des raisons de croire qu’elle serait soumise à des PTCID.
International law is quite consistent in accepting that the principle of non-refoulement applies to risks short of torture. Le droit international reconnaît donc de manière systématique que le principe de non-refoulement s’applique aux personnes exposées à des risques autres que la torture.
Despite the Committee against Torture’s views on article 3, States are advised to be aware of the trend of international law when developing their legislative and other frameworks. En dépit de la position du CAT relative à l’article 3 de la Convention, il est recommandé que les États tiennent compte de l’évolution du droit international en la matière dans l’élaboration de leurs cadres législatifs et autres cadres normatifs.
CAT, General Comment N°2, op. cit. CAT, Observation générale N°2, op. cit.
1, § 19. 1, § 19.
See also Concluding observations on Kazakhstan Voir aussi Observations finales sur le Kazakhstan
(12 December 2014), UN Doc. (12 décembre 2014), Doc.
CAT/C/KAZ/CO/4, § 16; Concluding observations on Togo (11 December 2012), UN Doc. ONU CAT/C/KAZ/CO/4, § 16 ; Observations finales sur sur le Togo (11 décembre 2012), Doc.
CAT/C/TGO/CO/2, § 16; Concluding observations on Syrian Arab Republic (25 May 2010), UN Doc. ONU CAT/C/TGO/CO/2, § 16 ; Observations finales sur la République arabe de Syrie (25 mai 2010), Doc.
CAT/C/SYR/CO/1, § 18; Concluding observations on Cameroon (19 May 2010), UN Doc. ONU CAT/C/SYR/CO/1, § 18 ; Observations finales sur le Cameroun (19 mai 2010), Doc.
CAT/C/ CMR/CO/4, § 28; compared to CAT, Y v. Switzerland (12 July 2013), UN Doc. ONU CAT/C/CMR/CO/4, § 28 ; à comparer aux décisions du CAT, Y c. Suisse (12 juillet 2013), Doc.
CAT/C/50/D/431/2010, § 7.7; CAT, M.V. v. The Netherlands (13 May 2003), UN Doc. ONU CAT/ C/50/D/431/2010, § 7.7 ; CAT, M.V. c; Pays-Bas (13 mai 2003), Doc.
CAT/C/30/D/201/2002, § 6.2; and CAT, T.M. v. Sweden (2 December 2003), UN Doc. ONU CAT/C/30/D/201/2002, § 6.2; et CAT, T.M. c. Suède (2 décembre 2003), Doc.
CAT/C/31/D/228/2003, § 6.2. ONU CAT/C/31/D/228/2003, § 6.2.
CCPR, General Comment 20 on Article 7, Compilation of General Comments and General Recommendations Adopted by Human Rights Treaty Bodies (29 July 1994), UN Doc. CCPR, Observation générale N°20 sur l’article 7 du Pacte, Compilation des commentaires généraux et recommandations générales adoptées par les organes des traités (29 juillet 1994), Doc.
HRI/GEN/1/Rev.1. ONUHRI/GEN/1/ Rev.1.
§ 9. § 9.
See also CCPR, Kindler v. Canada (30 July 1993), UN Doc. Voir aussi CCPR, Kindler c. Canada (30 juillet 1993), Doc.
CCPR/C/48/D/470/1991, § 15.3 and CCPR, Ng v. Canada (5 November 2013), UN Doc. ONU CCPR/C/48/D/470/1991, § 15.3 et, CCPR, Ng c. Canada (5 novembre 2013), Doc.
CCPR/C/49/D/469/1991, §§ 16.1-16.4. ONU CCPR/C/49/D/469/1991, §§ 16.1-16.4.
CEDAW, General Recommendation N°32 on the gender-related dimensions of refugee status, asylum, nationality and statelessness of women, UN Doc. CEDAW, Recommandation générale N°32 sur les femmes et les situations de réfugiés, d’asile, de nationalité et d’apatridie, Doc.
CEDAW/C/GC/32 (14 November 2014), §§ 17-23. 174 Ecthr, Soering v. United Kingdom, App. ONU CEDAW/C/GC/32 (14 novembre 2014), §§ 17-23.
N°14038/88 (7 July 1989), §§ 91 and 92; see also Ecthr, Chahal v. United Kingdom, App. N°22414/93 (15 November 1996), § 96. CEDH, Soering c. Royaume-Uni, Requête N°14038/88 (7 juillet 1989), §§ 91 et 92 ; voir aussi CEDH, Chahal c. Royaume-Uni, Requête N°22414/93 (15 novembre 1996), § 96.
See also Ecthr, Saadi v. Italy, App. N°37201/06 (28 February 2008), § 138; Ecthr, Hirsi Jamaa and others v Italy, App. N°27765/09 (23 February 2012), § 146; Ecthr, M.S.S. v. Belgium and Greece, App. Voir aussi CEDH, Saadi c. Italie, Requête N°37201/06 (28 février 2008), § 138 ; CEDH, Hirsi Jamaa et al c. Italie, Requête N°27765/09 (23 février 2012), § 146 ; CEDH, M.S.S. c. Belgique et Grèce, Requête N°30696/09 (21 janvier 2011), § 342.
N°30696/09 (21 January 2011), § 342. Please note a number of cases concerning expulsion on the grounds of an applicant’s ill-health have required exceptional circumstances: Ecthr, D. v. the United Kingdom, Case N°146/1996/767/964 (2 May 1997); Ecthr, N. v the United Kingdom, App. N°26565/05 (27 May 2008). Il faut noter qu’un certain nombre de décisions de la CEDH relatives à des expulsions motivées par l’état de santé du demandeur se sont appuyés sur l’existence de circonstances exceptionnelles : CEDH, D. c. Royaume-Uni, Requête N°146/1996/767/964 (2 mai 1997) ; CEDH, N. c. Royaume-Uni, Requête N°26565/05 (27 mai 2008).
51 57
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
Summary of the elements – Chapter 7 – Non-refoulement Résumé des éléments – Chapitre 7 – Non-refoulement
Primary elements ª The principle of non-refoulement is to be reflected in national legislation. Éléments essentiels ª Le principe de non-refoulement est intégré dans les législations nationales.
Recommended elements ª National legislation is to reflect that the principle of non-refoulement applies to risks of CIDTP. Éléments recommandés ª La législation nationale intègre le fait que le principe de non-refoulement s’applique au risque d’être exposé à des TCID.
52 58
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
53 59
Chapter 8 – Redress Chapitre 8 – Réparation
Relevant Article from the United Nations Convention against Torture and other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment: Article pertinent de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
Article 14 Article 14
Each State Party shall ensure in its legal system that the victim of an act of torture obtains redress and has an enforceable right to fair and adequate compensation, including the means for as full rehabilitation as possible. Tout État partie garantit, dans son système juridique, à la victime d’un acte de torture, le droit d’obtenir réparation et d’être indemnisée équitablement et de manière adéquate, y compris les moyens nécessaires à sa réadaptation la plus complète possible.
In the event of the death of the victim as a result of an act of torture, his dependants shall be entitled to compensation. En cas de mort de la victime résultant d’un acte de torture, les ayants cause de celle-ci ont droit à indemnisation.
Nothing in this article shall affect any right of the victim or other persons to compensation which may exist under national law. Le présent article n’exclut aucun droit à indemnisation qu’aurait la victime ou toute autre personne en vertu des lois nationales.
The Convention requires States parties to enact legislation recognising a right to redress for victims of torture La Convention fait obligation aux États parties d’adopter une législation reconnaissant un droit à réparation pour les victimes de torture
The Committee’s General Comment N°3 explains and clarifies the content and scope of the obligations for States parties under article 14 of the Convention against Torture. Dans son Observation générale N°3, le Comité explique et clarifie le contenu et la portée des obligations des États parties en vertu de l’article 14 de la Convention.
In order to respect their obligations under the Convention, “States parties shall enact legislation and establish complaints mechanisms, investigation bodies and institutions (…)”. Afin de respecter leurs obligations prévues par la Convention, « les États parties doivent promulguer une législation et mettre en place des mécanismes de plainte, des organes d’enquête et des institutions (…) ».
The right to redress is composed of a procedural and a substantive part. Le droit à réparation comprend des exigences procédurales et substantielles.
Legislation needs to provide victims of torture with an effective remedy (procedural part) and reparation (substantive part). La législation doit assurer aux victimes de la torture un recours effectif (volet procédural) et une réparation (composante substantielle).
The UN Basic Principles and Guidelines on the Right to a Remedy and Reparation for Victims of Gross Violations of International Human Rights Law and Serious Violations of International Humanitarian Law also provide important guidance. 177 Les Principes fondamentaux et directives concernant le droit à un recours et à réparation des victimes de violations flagrantes du droit international relatif aux droits humains et de violations graves du droit international humanitaire fournissent également des orientations utiles en la matière.
179 176
Ibid, § 5. Ibid, § 5.
CAT, General Comment N°3, op. cit. CAT, Observation générale N°3, op. cit.
11, §§ 2 and 5. 11, §§ 2 et 5.
Article I(2) of the Basic Rules provides that: “If they have not already done so, States shall, as required under international law, ensure that their domestic law is consistent with their international legal obligations by: (a) Incorporating norms of international human rights law and international humanitarian law into their domestic law, or otherwise implementing them in their domestic legal system; (b) Adopting appropriate and effective legislative and administrative procedures and other appropriate measures that provide fair, effective and prompt access to justice; (c) Making available adequate, effective, prompt and appropriate remedies, including reparation, as defined below; (d) Ensuring that their domestic law provides at least the same level of protection for victims as that required by their international obligations.” L’article I(2) des Principes fondamentaux prévoit que : « Les États, s’ils ne l’ont pas encore fait, veillent, comme ils y sont tenus par le droit international, à ce que leur droit interne soit compatible avec leurs obligations juridiques internationales : a) En incorporant les normes du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans leur droit interne, ou en les mettant en application dans leur système juridique national ; b) En adoptant des procédures législatives et administratives appropriées et efficaces ainsi que d’autres mesures appropriées qui garantissent un accès équitable, effectif et rapide à la justice ; c) En assurant des recours suffisants, utiles, rapides et appropriés, y compris la réparation, comme il est précisé ci-après ; d) En veillant à ce que leur droit interne assure aux victimes au moins le même niveau de protection que celui exigé par leurs obligations internationales.
Adopted and proclaimed by General Assembly resolution 60/147 of 16 December 2005. », adoptés et proclamés par la résolution 60/147 de l’Assemblée générale des Nations Unies du 16 décembre 2005.
Equatorial Guinea, Law on the Prevention and Sanctions of Torture of 2006, op. cit. Guinée équatoriale, Loi portant prévention et sanction en matière de torture de 2006, op. cit.
74, article 10. 74, article 10.
Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. 22, article 21. In Equatorial Guinea, the law on the Prevention and Sanctions of Torture provides reparation and a right to compensation and rehabilitation to victims of torture and cruel, inhuman and degrading treatment or punishment. En Guinée équatoriale, la loi portant prévention et sanction en matière de torture prévoit des réparations et garantit le droit à indemnisation et à réadaptation des victimes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
178 176
In Madagascar, the anti-torture law provides for a right to reparation for victims of torture. 60
54 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
181 178 179 180
183 181
The Committee considers that States parties are to enact legislation recognising a right to redress for victims of CIDTP Le Comité estime que les États parties doivent adopter une législation reconnaissant un droit à réparation pour les victimes de PTCID
In its General Comment N°3, the Committee “considers that article 14 is applicable to all victims of torture and acts of cruel, inhuman or degrading treatment or punishment (…)”. Dans son Observation générale N°3, le Comité a considéré « que l’article 14 s’applique à toutes les victimes d’actes de torture et de traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants (…) ».
The Committee does not distinguish between torture and CIDTP as regard to a right to redress and considers that it should apply to all victims of torture and CIDTP so that they can obtain adequate and appropriate redress. Le Comité n’opère pas de distinction entre la torture et les PTCID en ce qui concerne le droit à réparation et il estime que celui-ci doit s’appliquer à toutes les victimes de torture et de PTCID afin que ces personnes puissent obtenir une réparation adéquate et appropriée.
185 183
187 180 Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. 3, article 29 to 35. 181 Nepal, Compensation Relating to Torture Act, 20153 (1996), Act Number 14 of the year 2053
(1996), 2053-9-3 (18 December 1996), article 2, available at http://www.lawcommission.gov.np/en/ documents/2015/08/compensation-relating-to-torture-act-2053-1996.pdf (last accessed in February 2016). Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit.
Philippines’ Anti-Torture Act of 2009, op. cit. 22, article 21.
4, section 18. 183 Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit.
28, section 6. 184 Ibid, § 1. 185 Ibid, § 20. 186 Equatorial Guinea, Law on the Prevention and Sanctions of Torture of 2006, op. cit. 74, article 10.
Nepal, Compensation Relating to Torture Act, op. cit. 180, article 2. 3, article 29 à 35.
In the Maldives, the Act on the Prohibition and Prevention of Torture provides for economic and non-economic compensation for victims of torture. 180 Nepal has introduced a specific Compensation of Torture Act that provides for redress for victims of torture, as well as victims of CIDT: “(2) Definition: In this Act, unless the context otherwise requires, (a) “Torture” means physical or mental torture inflicted upon a person in the course of investigation, inquiry, or trial or for any other reason and includes any cruel, inhuman or degrading treatment given to him/her; (b) “Victim” means any person upon whom torture is inflicted.” “(2) Definition: In this Act, unless the context otherwise requires, (a) “Torture” means physical or mental torture inflicted upon a person in the course of investigation, inquiry, or trial or for any other reason and includes any cruel, inhuman or degrading treatment given to him/her; (b) “Victim» means any person upon whom torture is inflicted”, Nepal, Compensation Relating to Torture Act, 20153 (1996), Act N°14 of the year 2053 (1996), 2053-9-3 (18 décembre 1996), article 2, disponible sur : http://www.lawcommission.gov.np/ en/documents/2015/08/compensation-relating-to-torture-act-2053-1996.pdf (consulté en février 2016). 180 Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
181 28, article 6.
In the Philippines, victims of torture have a right to claim for compensation in the Anti-Torture Act: “Any person who has suffered torture shall have the right to claim for compensation as provided for under Republic Act N°7309 (…)”. “Any person who has suffered torture shall have the right to claim for compensation as provided for under Republic Act N°7309 (…)”, Philippines, Anti-Torture Act de 2009, op. cit. 4, article 18.
182 Ibid, § 1.
In Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act provides for compensation, rehabilitation and restitution for victims of torture. Ibid, § 20. À Madagascar, la loi contre la torture prévoit un droit à réparation pour les victimes de la torture : « L’Etat garantit à la victime d’un acte de torture le droit d’obtenir réparation. La victime est indemnisée équitablement et de manière adéquate y compris les moyens nécessaires à sa réadaptation la plus complète possible, notamment des soins médicaux appropriés, une rééducation médicale et, dans la mesure du possible, des moyens nécessaires à sa réadaptation sociale ».
183 177
In Equatorial Guinea, the law on the Prevention and Sanctions of Torture provides reparation and a right to compensation and rehabilitation to victims of torture and cruel, inhuman and degrading treatment or punishment. Aux Maldives, la Loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture prévoit une indemnisation à caractère économique et non-économique pour les victimes de la torture. 178 Le Népal a adopté une loi spécifique relative à l’indemnisation de la torture (Compensation Relating to Torture Act) qui prévoit une réparation pour les victimes de la torture et de TCID.
186 179
In Nepal, the Compensation of Torture Act provides for redress for victims of torture, as well as victims of CIDT: “(2) Definition: In this Act, unless the context otherwise requires, (a) “Torture” means physical or mental torture inflicted upon a person in the course of investigation, inquiry, or trial or for any other reason and includes any cruel, inhuman or degrading treatment given to him/her; (b) “Victim” means any person upon whom torture is inflicted.” En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) prévoit des mesures d’indemnisation, de réadaptation et de restitution pour les victimes de la torture. 180 Aux Philippines, les victimes de la torture ont le droit de demander une indemnisation aux termes de la loi contre la torture (Anti-Torture Act).
187 181
55 61
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
The Committee considers that States parties are to ensure forms of reparation that include restitution, compensation, rehabilitation, satisfaction, and guarantees of non-repetition The right to means of reparation is the substantive aspect of the right to redress and includes several forms of reparation. 185 29. Le Comité estime que les États parties doivent garantir des formes de réparation qui incluent la restitution, l’indemnisation, la réadaptation, la satisfaction et les garanties de non-répétition Le droit à des mesures de réparation constitue la composante substantielle du droit à réparation et comprend plusieurs formes de réparation.
In terms of States’ obligations, General Comment N°3 reminds State parties that full redress includes five forms of reparation: restitution, compensation, rehabilitation, satisfaction and guarantees of non-repetition. En ce qui concerne les obligations incombant aux États en la matière, l’Observation générale N°3 rappelle aux États parties que la pleine réparation comprend cinq formes de réparation : la restitution, l’indemnisation, la réadaptation, la satisfaction et les garanties de non-répétition.
States shall provide for all these forms of reparation in legislation. Les États doivent prévoir toutes ces formes de réparation dans leur législation.
189 187
Restitution: this form of reparation is intended to place the victim in the situation before the violation took place. Restitution : Cette forme de réparation vise à rétablir la situation qui était celle de la victime avant que la violation n’ait été commise.
190 188
Compensation: States shall provide for monetary compensation, for the damage and loss suffered by the victim. Indemnisation : Les États doivent assurer une indemnisation financière pour le préjudice ou la perte subis par les victimes.
Monetary compensation alone is not a sufficient mean for redress. L’indemnisation financière seule n’est pas une réparation suffisante pour les victimes.
Examples of compensation include: reimbursement of medical expenses, pecuniary and non-pecuniary damage resulting from the damage and loss caused, legal or specialist assistance for the victims, etc. Des exemples d’indemnisation incluent : le remboursement des frais médicaux engagés ; la mise à disposition de fonds pour couvrir le dommage pécuniaire et non pécuniaire résultant du préjudice physique et mental subi et pour assurer une assistance juridique ou prodiguée par un spécialiste, etc.
192 190
Rehabilitation: Rehabilitation should “aim to restore, as far as possible, their independence, physical, mental, social and vocational ability; and full inclusion and participation in society.” 193 Rehabilitation should be holistic and include medical and psychological care, as well as legal and social services. Réadaptation : La réadaptation « devrait viser à rétablir autant que possible [l’]indépendance [des victimes], leurs compétences physiques, mentales, sociales et professionnelles, et à assurer une totale intégration et participation dans la société ». 191 Elle doit avoir une portée globale et comporter une prise en charge médicale et psychologique et assurer l’accès à des services juridiques et sociaux.
Les États doivent adopter des mesures pour faire en sorte que les victimes 184 Guinée équatoriale, Loi portant prévention et sanction en matière de torture de 2006, op. cit. 74, article 10. 185 “(2) Definition: In this Act, unless the context otherwise requires, (a) “Torture” means physical or mental torture inflicted upon a person in the course of investigation, inquiry, or trial or for any other reason and includes any cruel, inhuman or degrading treatment given to him/her; (b) “Victim» means any person upon whom torture is inflicted”, Nepal, Compensation Relating to Torture Act, 20153 (1996), Act N°14 of the year 2053 (1996), 2053-9-3 (18 décembre 1996), article 2, disponible sur : http://www.lawcommission. gov.np/en/documents/2015/08/compensation-relating-to-torture-act-2053-1996.pdf (consulté en février 2016). 186 CAT, Observation générale N°3, op. cit.
11, §§ 2 et 5. 187 Ibid, § 6. 188 Ibid, § 8. 189 Ibid, § 9. 190 Ibid, § 10.
States should adopt measures to make sure that adequate and effective rehabilitation is available to victims. Ibid, § 11. En Guinée équatoriale, la loi portant prévention et sanction en matière de torture prévoit des réparations et garantit le droit à réadaptation et à indemnisation pour les victimes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Au Népal, la loi relative à l’indemnisation de la torture (Compensation Relating to Torture Act) prévoit une réparation pour les victimes de la torture et de TCID. 185 62 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
194 bénéficient d’une réadaptation adéquate et efficace.
Satisfaction: This form of redress provides for judicial and non-judicial measures taken by States to recognise that human rights violations occurred. Satisfaction : Cette forme de réparation prévoit des mesures judiciaires et non judiciaires prises par les États pour reconnaître que des violations des droits humains ont eu lieu.
It includes investigation and prosecution as seen in sections 17 and 18 of this document. Elle comprend l’ouverture d’enquêtes et l’engagement de poursuites comme cela est précisé dans les sections 17 et 18 du présent document.
Other measures that can be taken by States include a public apology by the perpetrator or the State; the search, recovery, identification and burial of the bodies of dead victims of torture and ill-treatment; commemorations and tributes, etc. D’autres mesures qui peuvent être prises par les États comprennent des excuses publiques par l’auteur des violations ou par l’État ; la recherche, la récupération, l’identification et la réinhumation des corps des victimes de torture et de mauvais traitements ; des commémorations et hommages aux victimes, etc.
195 193
Guarantees of non-repetition: they are part of the right to redress but they are also included in specific obligations to prevent torture in the Convention (articles 1 and 16). Garanties de non-répétition : Ces garanties font partie du droit à réparation, mais sont également incluses dans les obligations spécifiques de prévenir la torture prévues par la Convention (articles 1 et 16).
States are therefore required, when implementing the Convention, to respect those obligations and to take a number of measures to make sure that torture will not take place in the future. Les États ont donc l’obligation, dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention, de respecter ces obligations et de prendre un certain nombre de mesures visant à faire en sorte de prévenir le recours à la torture.
They can decide to include some of those measures in anti-torture legislation. Ils peuvent décider d’inclure certaines de ces mesures dans leur législation contre la torture.
The Committee gives a number of measures that States can adopt: training of law enforcement officials, military and Judiciary on human rights and the prohibition of torture more specifically (including on the Istanbul Protocol); strengthening the independence of the judiciary; establish a system of 188 CAT, General Comment N°3, op. cit. Le Comité propose un certain nombre de mesures que les États peuvent adopter : dispenser des formations à l’intention des membres des forces de l’ordre, des forces armées et de l’appareil judiciaire sur les normes de droit humains et plus particulièrement l’interdiction de la torture (y compris le Protocole d’Istanbul) ; renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire ; mettre en place un système de monitoring indépendant des lieux de détention ; réviser les codes de conduite ; protéger les professionnels qui portent assistance aux victimes de torture (personnels juridiques, médicaux et autres professionnels), etc.
11, §§ 2 and 5. 194
Ibid, § 6. 196
Ibid, § 8. Ibid, §§ 13 à 15.
Ibid, § 9. Ibid, §§ 16 et 17.
Ibid, § 10. Ibid, § 18.
Ibid, § 11. Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit.
Ibid, §§ 13 to 15. 22, article 21.
Ibid, §§ 16 and 17. Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit.
56 3, articles 29 à 35
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION À Madagascar, la loi contre la torture prévoit un droit à réparation qui inclut une indemnisation et une réadaptation : « L’Etat garantit à la victime d’un acte de torture le droit d’obtenir réparation.
independent monitoring of places of detention; revise codes of conduct; protect professionals assisting victims of torture (legal, medical and other professionals), etc. La victime est indemnisée équitablement et de manière adéquate y compris les moyens nécessaires à sa réadaptation la plus complète possible, notamment des soins médicaux appropriés, une rééducation médicale et, dans la mesure du possible, des moyens nécessaires à sa réadaptation sociale ».
196 195
Aux Maldives, la loi relative à l’interdiction et la prévention de la torture prévoit une indemnisation d’ordre financier et non-financier pour les victimes de torture, en fournissant des exemples concrets tels que l’indemnisation pour toute perte financière subie, pour couvrir tout traitement médical passé, présent ou futur, pour toute procédure judiciaire ou d’indemnisation pour tout préjudice physique ou encore la perte de l’usage d’un organe. La loi prévoit aussi la création d’un programme de réadaptation et charge le ministère de la Santé et d’autres autorités de mettre en place ce programme. 196 63 GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
198 199 197
The Committee recommends that States parties ensure civil reparation without prior criminal proceedings Le Comité recommande que les États parties veillent à ce que les victimes puissent obtenir une réparation au civil indépendamment d’éventuelles poursuites pénales
A victim should be able to claim civil compensation regardless if the perpetrator is identified, investigated or prosecuted. Une victime doit être en mesure d’engager une procédure au civil pour obtenir une indemnisation, indépendamment de l’identification de l’auteur des actes de torture, de l’ouverture d’une enquête ou de l’engagement de poursuites à son encontre.
Countries with a system that do not provide for civil proceedings would need to amend their domestic legislation to enable victims to obtain civil reparation. Les pays dont le système judiciaire ne prévoit pas de procédure au civil en la matière devraient modifier leur législation nationale pour permettre aux victimes d’obtenir une réparation au civil.
In the meanwhile, they should ensure that criminal proceedings are not unduly delayed so that the victim can obtain redress swiftly. Dans l’attente de cette modification législative, ils devraient veiller à ce que des poursuites pénales ne soient pas indûment retardées afin que la victime puisse obtenir réparation rapidement.
201 199
202 200
The Committee considers that victims entitled to redress are all those who suffered from torture, suffered while trying to prevent torture and family and dependents of immediate victims Le Comité considère que les victimes ayant droit à réparation incluent les personnes qui ont subi des actes de torture, qui ont subi un préjudice en essayant de prévenir la torture ainsi que les proches et les personnes à charge des victimes directes
The General Comment N°3 defined the term “victim”, as follows: “Victims are persons who have: L’Observation générale N°3 a défini le terme « victime », comme suit : « Les victimes sont des personnes qui :
Ibid, § 18. 197 Madagascar, Loi contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, op. cit. 22, article 21. individuellement ou collectivement, ont subi un préjudice, notamment une atteinte à leur intégrité physique ou mentale, une souffrance morale, une perte matérielle ou une atteinte grave à leurs droits fondamentaux, en raison d’actes ou d’omissions constituant des violations de la Convention.
Maldives, Act on the Prohibition and Prevention of Torture 2013, op. cit. 3, article 29 to 35. Une personne devrait être considérée comme étant une victime, que l’auteur de la violation ait été ou non identifié, appréhendé, poursuivi et
Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. “Any economically assessable damage”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
28, section 6. 28, article 6.
CAT, General Comment N°3, op. cit. CAT, Observation générale N°3, op. cit.
11, § 26. 11, § 26.
Ibid. Ibid.
Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit. 28, section 6. In Madagascar, the anti-torture law provides for a right to reparation that would include compensation and rehabilitation. 197
In the Maldives, the Act on the Prohibition and Prevention of Torture provides for economic and non-economic compensation, giving concrete examples such as compensation for any financial loss suffered, any past, present or future medical treatment of the victim, for any court process for torture cases or compensation for any bodily damage suffered or loss of the function of an organ for instance. A programme of rehabilitation is also foreseen and the Act tasks the Ministry of Health and other authorities to set up such a programme. “The court may, in addition to any other penalty under this Act, order for reparations (…)”, Ouganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act, op. cit.
198 28, article 6.
In Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act provides for compensation, rehabilitation and restitution. En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) prévoit des mesures d’indemnisation, de réadaptation et de restitution.
Restitution may include the return of property confiscated, the payment for harm or loss suffered, etc. La restitution peut inclure la restitution des biens confisqués, l’indemnisation pour les préjudicies ou les pertes subis, etc.
Compensation is provided for “any economically assessable damage such as material damage, lost opportunities, costs for legal or expert assistance, etc. Une indemnisation est prévue notamment pour les dommages susceptibles d’évaluation économique tels que les dommages matériels, les opportunités manquées, les frais pour une assistance juridique ou prodiguée par un spécialiste, etc.
Rehabilitation includes medical and psychological care or legal and psycho-social services. La réadaptation inclut les soins médicaux et psychologiques ainsi que les services juridiques et psychosociaux.
199 197
In Uganda, the Prevention and Prohibition of Torture Act provides that “The court may, in addition to any other penalty under this Act, order for reparations (…)”. Criminal proceedings are not necessary to obtain redress. En Ouganda, la loi relative à la prévention et l’interdiction de la torture (Prevention and Prohibition of Torture Act) prévoit qu’un tribunal peut ordonner l’octroi de réparations indépendamment de toute sanction pénale et précise que les procédures au civil ne sont pas conditionnées par les procédures au pénal.
202 200
57 64
GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE
Individually or collectively suffered harm, including physical or mental injury, emotional suffering, economic loss or substantial impairment of their fundamental rights, through acts or omissions that constitute violations of the Convention. reconnu coupable et indépendamment de tout lien de parenté ou d’autre nature qui peut exister entre l’auteur et la victime.
A person should be considered a victim regardless of whether the perpetrator of the violation is identified, apprehended, prosecuted or convinced, and regardless of any familial or other relationship between the perpetrators and the victim. The term “victim” also included affected immediate family or dependants of the victim as well as persons who have suffered harm in intervening to assist victims or to prevent victimization”. Le terme de “victime” inclut également les membres de la famille proche ou les ayants cause de la victime ainsi que les personnes qui ont subi un préjudice alors qu’elles intervenaient pour venir en aide à la victime ou pour empêcher qu’elle ne devienne victime ».
203 201
A broad definition of the term victim are to be included in legislation, encompassing the person who suffered harm, his immediate family or dependants as well as other persons who may have suffered harm when assisting the victim. Les législations nationales doivent inclure une définition large du terme de victime, qui doit englober la personne qui a subi un préjudice, ses proches ou les personnes à charge ainsi que d’autres personnes qui peuvent avoir subi un préjudice alors qu’elles intervenaient pour venir en aide à la victime.
All of those victims have a right to redress and not only the situation foreseen in article 14. Toutes ces victimes ont droit à réparation et ce droit ne se limite pas aux catégories d’individus mentionnés à l’article 14.
Summary of the elements – Chapter 8 – Redress Résumé des éléments – Chapitre 8 – Réparation
Primary elements ª The right to redress for victims of torture is to be included in national legislation. Éléments essentiels ª Le droit à réparation pour les victimes de la torture est inclus dans la législation nationale.
ª National legislation on the right to redress also applies to victims of CIDTP. ª La législation nationale sur le droit à réparation s’applique également aux victimes de TCID.
ª Forms of reparation in national legislation are to encompass restitution, compensation, rehabilitation, satisfaction and guarantees of non-repetition. ª Les formes de réparation prévues dans la législation nationale incluent la restitution, l’indemnisation, la réadaptation, la satisfaction et les garanties de non-répétition.
ª The term victim is to encompass not only the immediate victim, but also his or her family and dependants and anyone who suffered harm while assisting the immediate victim. ª Le terme de victime englobe non seulement la victime immédiate, mais aussi ses proches, les personnes à charge ainsi que toute personne ayant subi un préjudice alors qu’elle intervenait pour venir en aide à la victime.
All those victims have a right to redress to be recognised in national legislation. Le droit à réparation de toutes ces victimes doit être reconnu dans la législation nationale.
Recommended elements ª Legislative provisions enable victims of torture to obtain civil reparation without the prior conclusion of criminal proceedings. Éléments recommandés ª Des dispositions législatives permettent aux victimes de la torture d’obtenir une réparation au civil, sans devoir attendre la conclusion préalable d’une procédure pénale.
CAT, General Comment N°3, op. cit. CAT, Observation générale No. 3, op. cit.
11, § 3. 11, § 3.
Format changed from the original. 58 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION Nous avons modifié le format original de cette citation.
59 65
Addendum – The compiled list of elements Addendum – Liste compilée des éléments
Definition of torture Définition de la torture
Primary elements Éléments essentiels
A separate and specific crime of torture in national legislation is to be adopted. Les États érigent la torture en crime distinct et spécifique dans leur législation nationale.
The definition of torture in national law is to encompass, at a minimum, the elements contained in the article 1 definition: torture is any act by which severe mental or physical pain or suffering is intentionally inflicted for a particular purpose by a public official or with his or her consent or acquiescence or by anyone acting in an official capacity. La définition de la torture dans la législation nationale englobe, au minimum, les éléments contenus dans la définition de l’article premier : la torture est un acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées dans un but spécifique par un agent de l’État ou par toute autre personne agissant à titre officiel ou avec son consentement exprès ou tacite.
National legislation is to contain provisions affirming the absolute nature of the prohibition of torture; the defence of superior order is to be excluded. La législation nationale contient des dispositions affirmant le caractère absolu de l’interdiction de la torture ; le moyen de défense relatif à l’ordre supérieur doit être exclu.
The penalty for the crime of torture is to take account of the grave nature of the crime. La peine prévue pour le crime de torture tient compte de la gravité du crime.
Recommended elements Éléments recommandés
In order for the penalty for the crime of torture to be commensurate with the gravity of the crime, a minimum penalty of six years is to be imposed. Une peine minimale de six ans est imposée afin de respecter le principe de proportionnalité eu égard à la gravité du crime.
Optional elements Éléments optionnels
National legislation includes acts of non-state and private actors in the definition of torture. La législation nationale inclut dans la définition de la torture les actes commis par les acteurs non étatiques et privés.
National legislation criminalises cruel, inhuman or degrading treatment or punishment. La législation nationale érige en crimes les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Modes of liability Formes de responsabilité
Primary elements Éléments essentiels
National legislation criminalising torture is to include explicit criminal liability for: La législation nationale qui érige en crime la torture inclut explicitement une responsabilité pénale pour :
◦ the commission of torture; ◦ la perpétration de la torture ;
◦ attempt to commit torture; ◦ la tentative de perpétration de la torture ;
◦ complicity in torture; ◦ la complicité de torture ;
◦ other forms of participation; ◦ d’autres formes de participation ;
◦ instigation of torture; ◦ l’instigation à la torture ;
◦ incitement to torture; 66
◦ the commission of acts of torture by public officials who acquiesce or consent to torture. 60 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE ◦ l’incitation à la torture ; ◦ les actes commis par des agents de l’État qui consentent de manière exprès ou tacite au recours à la torture.
Exclusionary rule La règle d’exclusion
Primary elements Éléments essentiels
National legislation is to exclude explicitly evidence obtained by torture in all proceedings. La législation nationale exclut explicitement les éléments de preuve obtenus par la torture dans toutes les procédures.
National legislation is to reflect that the burden of proof is on the prosecution to show that evidence was collected lawfully, where there is an allegation that evidence was obtained by torture. La législation nationale précise que la charge de la preuve incombe à l’accusation qui doit démontrer que l’élément de preuve a été recueilli légalement, en cas d’allégation de torture.
National legislation is to reflect that the exclusionary rule applies to evidence obtained by CIDTP. La législation nationale mentionne que la règle d’exclusion s’applique aux éléments de preuve obtenus par les PTCID.
National legislation is to reflect that the exclusionary rule applies to all forms of evidence. La législation nationale mentionne que la règle d’exclusion s’applique à toutes les formes d’éléments de preuve.
Jurisdiction Compétence
Primary elements Éléments essentiels
In establishing jurisdiction, legislative provisions are to include all heads of jurisdiction in article 5 of the Convention, namely: En établissant la compétence de l’État en matière de torture et de mauvais traitements, les dispositions législatives incluent tous les chefs de compétence mentionnés à l’article 5 de la Convention, à savoir :
◦ The territoriality and flag principle over alleged cases of torture in any territory under a State’s jurisdiction; ◦ Les principes de territorialité et de compétence de l’État du pavillon sur les cas présumés de torture commis sur tout territoire sous la juridiction d’un État ;
◦ Jurisdiction for cases committed by a State’s national; ◦ La compétence pour les cas commis par un ressortissant national ;
◦ Universal jurisdiction over any alleged offender present in the territory under a State’s jurisdiction. ◦ La compétence universelle pour les actes commis par tout auteur présumé se trouvant sur le territoire relevant de la juridiction d’un État.
Recommended elements Éléments recommandés
National legislation provides for jurisdiction over cases where a State’s national has been a victim of torture. La législation nationale établit la compétence pour les cas où un ressortissant de l’État a été victime de torture.
Complaints, investigations, prosecutions and extradition Plaintes, enquêtes, poursuites judiciaires et extraditions
Primary elements Éléments essentiels
National legislation is to include: La législation nationale inclut :
◦ Provisions ensuring that individuals can exercise their right to complain to an independent body and to be protected against reprisals; ◦ Des dispositions garantissant que les individus peuvent exercer leur droit de déposer plainte auprès d’un organe indépendant et d’être protégés contre des représailles ;
◦ Prompt and impartial investigations of all allegations of torture are available and undertaken; ◦ Des dispositions permettant l’ouverture immédiate d’enquêtes impartiales sur toutes les allégations de torture ;
◦ Provisions to prosecute alleged perpetrators of torture, or extradite them, subject to the prohibition on refoulement; GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE ◦ Des dispositions visant à poursuivre les auteurs présumés d’actes de torture, ou à les extrader, sous réserve de l’interdiction du refoulement ;
◦ Provisions on the extradition of alleged torturers, subject to the prohibition on refoulement; ◦ Des dispositions relatives à l’extradition des tortionnaires présumés, sous réserve de l’interdiction du refoulement ;
◦ Provisions on mutual judicial assistance in criminal proceedings related to torture are to be included. 61 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION ◦ Des dispositions relatives à l’entraide judiciaire mutuelle dans les procédures pénales relatives à des cas de torture.
Amnesties, immunity, statute of limitations and other impediments Amnisties, immunités, prescription et autres obstacles juridiques
Primary elements Éléments essentiels
National legislation on amnesties and immunities are to preclude torture. La législation nationale relative aux amnisties et immunités exclut les actes de torture.
National legislation is not to extend statute of limitations to the crime of torture. La législation nationale ne prévoit pas de délais de prescription pour le crime de torture.
Other impediments to prosecution and punishment are not to be available for cases of torture. Aucun autre obstacle juridique n’entrave la poursuite et la répression des cas de torture.
Non-refoulement Non-refoulement
Primary elements Éléments essentiels
The principle of non-refoulement is to be reflected in national legislation. Le principe de non-refoulement est intégré dans les législations nationales.
Recommended elements Éléments recommandés
National legislation is to reflect that the principle of non-refoulement applies to risks of CIDTP. La législation nationale intègre le fait que le principe de non-refoulement s’applique au risque d’être exposé à des PTCID.
Redress Réparation
Primary elements Éléments essentiels
The right to redress for victims of torture is to be included in national legislation. Le droit à réparation pour les victimes de la torture est inclus dans la législation nationale.
National legislation on the right to redress also applies to victims of CIDTP. La législation nationale sur le droit à réparation s’applique également aux victimes de PTCID.
Forms of reparation in national legislation are to encompass restitution, compensation, rehabilitation, satisfaction and guarantees of non-repetition. Les formes de réparation prévues dans la législation nationale incluent la restitution, l’indemnisation, la réadaptation, la satisfaction et les garanties de non-répétition.
The term victim is to encompass not only the immediate victim, but also his or her family and dependants and anyone who suffered harm while assisting the immediate victim. Le terme de victime englobe non seulement la victime immédiate, mais aussi ses proches, les personnes à charge ainsi que toute personne ayant subi un préjudice alors qu’elle intervenait pour venir en aide à la victime.
All those victims have a right to redress to be recognised in national legislation. Le droit à réparation de toutes ces victimes doit être reconnu dans la législation nationale.
Recommended elements 68
Legislative provisions enable victims of torture to obtain civil reparation without the prior conclusion of criminal proceedings. 62 GUIDE ON ANTI-TORTURE LEGISLATION GUIDE SUR LA LÉGISLATION CONTRE LA TORTURE Éléments recommandés Des dispositions législatives permettent aux victimes de la torture d’obtenir une réparation au civil, sans devoir attendre la conclusion préalable d’une procédure pénale.
Guide on anti-torture legislation Association for the Prevention of Torture - APT Guide sur la législation conter la torture Association pour la Prévention de la Torture - APT
Centre Jean-Jacques Gautier P.O. Box 137 1211 Geneva 19 Switzerland apt@apt.ch www.apt.ch Centre Jean-Jacques Gautier C.P. 137 1211 Genève 19 Suisse apt@apt.ch www.apt.ch
Convention against Torture Initiative - CTI Initiative sur la Convention contre la torture - CTI
Secretariat Route de Ferney 10 1202 Geneva Switzerland info@cti2024.org Secrétariat Route de Ferney 10 1202 Genève Suisse info@cti2024.org
ISBN: 978-2-940337-92-7 ISBN: 978-2-940337-95-8
Guide on anti-torture legislation Guide sur la législation contre la torture
The Guide on anti-torture legislation is a joint publication of the Association of the Prevention of Torture (APT) and the Convention against Torture Initiative (CTI). Le Guide sur la législation contre la torture est une publication conjointe de l’Association pour la Prévention de la Torture (APT) et de l’Initiative sur la Convention contre la torture (CTI).
When a State accedes to or ratifies the United Nations Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, it agrees to fight impunity by making torture a crime. Lorsqu’un État ratifie ou adhère à la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (ci-après la Convention), il s’engage à lutter contre l’impunité en érigeant la torture en crime.
While there is continued focus at the United Nations’ level on the importance of enacting legislation that implements the Convention against Torture, there are few practical tools and examples of good practices that are easily accessible for national level actors to consult. Malgré l’importance soulignée continuellement par les organes des Nations Unies d’adopter une législation de mise en œuvre de la Convention contre la torture, les acteurs nationaux ont peu d’outils et d’exemples de bonnes pratiques facilement accessibles pour remplir cette obligation.
This guide was therefore drafted to bridge this information gap and support adoption of anti-torture legislation. Ce guide sur la législation contre la torture a donc été élaboré afin de combler cette lacune et de soutenir l’adoption d’un cadre législatif contre la torture.
This guide is primarily intended to assist lawmakers and other actors in drafting specific anti-torture legislation or in revising existing domestic laws, such as criminal codes, laws on reparations for criminal acts or on civil procedures. Le présent document vise principalement à aider les législateurs à élaborer une législation spécifique contre la torture ou à réviser les lois nationales en vigueur, telles que les codes pénaux ou la législation relative aux réparations pour les actes criminels ou aux procédures civiles.
With a view to identifying the elements of national legislation that provide the most relevant and meaningful protection, the guide uses State obligations under the Convention against Torture as a starting point. Afin d’identifier les éléments que la législation nationale doit comporter pour assurer la protection la plus adéquate et efficace, le guide prend pour point de départ les obligations incombant aux États en vertu de la Convention.
The work of the UN Committee against Torture, as well as other treaty bodies, courts, special procedures and scholars’ articles were also used to substantiate and identify what are the elements national legislation ought to include. Les travaux du Comité des Nations Unies contre la torture, ainsi que les travaux d’autres organes de traités des droits humains, de tribunaux, des procédures spéciales et des articles académiques ont également été examinés pour justifier et identifier les éléments à inclure dans une législation nationale.